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Actualités - CHRONOLOGIE

La gloire d'Alexandrie retrouvée au petit palais à Paris

Alexandrie, ville-phare de l’Antiquité gréco-égyptienne, de 331 à 31 avant J. C., est la vedette d’une exposition archéologique au musée du Petit Palais à Paris, du 7 mai au 26 juillet. Ces retrouvailles avec la ville, que le géographe grec Strabon décrivait comme «le comptoir du monde», sont le fruit de fouilles spectaculaires, terrestres et sous-marines, menées depuis cinq ans par l’archéologue français Jean-Yves Empereur. En témoigne une statue colossale de 23 tonnes et 4,55m de haut d’un Ptolémée, roi de la dynastie des Lagides, sauvée des eaux en 1995, qui trône devant le Petit Palais après avoir orné le socle du Phare d’Alexandrie. Le roi, dont la tête a émergé en avril 96, figure tel un pharaon égyptien, torse nu, vêtu seulement de la chendjyt, l’antique pagne plissé, coiffé du némès et de la couronne de Haute et de Basse-Egypte, mais aussi du diadème des princes helléniques. Alexandre le Grand, après avoir tracé les contours d’Alexandrie par une traînée de farine en 331 av. J.C., cherchera en effet à s’inscrire dans la lignée des pharaons, une démarche que reprit avec éclat un de ses généraux devenu son successeur, Ptolémée Sôter («le sauveur»). C’est à ce génial bâtisseur que l’on doit l’édification du phare, de la grande bibliothèque, associée au Mouseion, centre de recherches pour les savants, le Gymnasion et la Basileia, le quartier des palais. Un «phare intellectuel» Parmi les fouilles terrestres menées par le Centre d’études alexandrines dirigé par Jean-Yves Empereur, figurent deux splendides mosaïques découvertes dans les quartiers royaux et restaurées spécialement pour l’exposition. La «mosaïque au chien», dont la bordure est ornée de têtes de lions, est constituée de tesselles particulièrement fines (éclats de pierre de 1 à 4 mm). La «mosaïque de la méduse» (26 m2), décorait le panneau central d’une salle à manger, son regard étant censé pétrifier les intrus. Pour introduire l’exposition «La Gloire d’Alexandrie», des tapisseries des XVe et XVIIIe siècles, appartenant aux collections du Petit Palais, montrent la persistance du mythe d’Alexandre le Grand en Occident. Le parcours thématique débute avec les œuvres des dernières dynasties des pharaons égyptiens, notamment un splendide «lion égorgeant un bovidé» (XXXe dynastie), conservé à Vienne, et une salle consacrée à Alexandre le Grand. Outre les têtes du grand conquérant en granit d’Assouan et en marbre, deux des œuvres majeures présentées sont une sculpture d’Alexandre portant l’égide, cuirasse de Zeus et d’Athéna, et l’Ephèbe d’Agde en bronze, jeune souverain coiffé d’un diadème macédonien. L’exposition séjournera à Agde (sud de la France), ville fondée par les Grecs, de fin août à fin novembre. Suivent les salles dévolues aux premiers Ptolémées et l’urbanisme alexandrin, à l’art gréco-égyptien, au pharaon face aux divinités, aux cultes alexandrins, aux pratiques funéraires, au théâtre et aux fêtes et enfin à Cléopâtre et son mythe. Enfin, des photographies du Brésilien Carlos Freire montrent l’Alexandrie d’aujourd’hui, tandis qu’une série de clichés réalisés par l’agence Sygma sur les fouilles d’Empereur, y compris sa découverte de la grande nécropole, clôturent l’exposition. Si l’on peut régretter que les couleurs des murs, trop soutenues et trop variées, jouent au détriment des œuvres, «La Gloire d’Alexandrie» replonge le visiteur dans le souvenir d’un véritable phare intellectuel et culturel, où géographes, mathématiciens, médecins, poètes portèrent leur science et leur art à leur paroxysme. (AFP)
Alexandrie, ville-phare de l’Antiquité gréco-égyptienne, de 331 à 31 avant J. C., est la vedette d’une exposition archéologique au musée du Petit Palais à Paris, du 7 mai au 26 juillet. Ces retrouvailles avec la ville, que le géographe grec Strabon décrivait comme «le comptoir du monde», sont le fruit de fouilles spectaculaires, terrestres et sous-marines, menées depuis...