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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu met Israël en danger, accuse Washington

Au terme d’une réunion de trois heures, hier, le gouvernement israélien n’a pris aucune décision sur les propositions américaines concernant la relance du processus de paix avec les Palestiniens, et cela en dépit des pressions US. Ceci a accru l’irritation de Washington où un haut responsable de l’Administration américaine a estimé hier, sous le couvert de l’anonymat, qu’Israël s’aveugle par sa conception étroite de la sécurité ignorant les menaces posées par l’arme nucléaire du Pakistan et l’appui arabe au mouvement palestinien Hamas. «Israël tourne en rond depuis des semaines, sans se rendre compte de l’importance des enjeux régionaux», en refusant les propositions américaines de relance du processus de paix en panne depuis mars 1997, indique ce responsable dans une interview au quotidien «Haaretz». «Il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe. Il y a une instabilité entre l’Inde et le Pakistan (...) Cheikh (Ahmed) Yassine (chef spirituel du Hamas) est reçu comme un chef d’Etat par les gouvernements au Proche-Orient et il y a des informations indiquant qu’il a obtenu des dizaines de millions de dollars de subventions, qui font de lui un rival direct de (Yasser) Arafat, le président de l’Autorité palestinienne», a-t-il ajouté. Israël a rejeté «pour des raisons de sécurité» un plan américain, accepté par les Palestiniens, qui prévoit notamment un retrait militaire israélien de 13 à 15% en Cisjordanie. Selon le responsable américain, les tergiversations du gouvernement Netanhyahu menacent le processus de paix et mettent l’Etat hébreu en danger. «Quel sens cela a-t-il de discuter sur le retrait de un ou deux pour cent (en Cisjordanie)? La sécurité doit être définie d’une façon plus large», a-t-il dit en allusion aux récents essais nucléaires pakistanais et aux craintes que le Pakistan n’aide l’Iran à se doter de l’arme nucléaire. «Nous ne disposons pas d’informations sur une coopération entre le Pakistan et l’Iran dans ce domaine, mais il ne faut pas beaucoup d’imagination pour spéculer sur un rapprochement entre les deux pays, vu les sanctions internationales qui les frappent», a-t-il encore dit. Mordehaï aujourd’hui au Caire Ces critiques sévères ne semblent nullement intimider le gouvernement israélien, qui prend tout son temps pour examiner les propositions américaines de relance du processus de paix avec les Palestiniens, et qui s’est encore abstenu hier de décider à ce sujet, malgré les pressions de Washington. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a sommairement informé ses ministres qu’il «n’y a pas de développement nouveau» concernant l’épineuse question des retraits militaires israéliens en Cisjordanie, apprend-on auprès de la présidence du Conseil. Lors de sa réunion qui a duré plus de trois heures, le gouvernement a à peine consacré vingt minutes à cette question, qui n’a même pas été mentionnée dans le communiqué officiel. Le premier ministre s’était entretenu avant la réunion avec ses principaux ministres du «Cabinet de sécurité»: MM. Yitzhak Mordehaï (Défense), qui doit être reçu aujourd’hui par Moubarak au Caire, Ariel Sharon (Infrastructures) et Nathan Chtcharansky (Commerce et Industrie). C’est dans ce cadre restreint que des décisions de première importance peuvent être prises, pour être ensuite entérinées par le gouvernement. Mais là aussi, M. Netanyahu n’a pas voulu trancher et il a surtout informé ses pairs de l’état de la négociation. La veille le ministre de la Défense a pourtant déclaré aux journalistes que «le temps est venu de prendre une décision». M. Mordehaï avait averti la semaine dernière qu’un blocage persistant du processus de paix pourrait déboucher sur une irruption de violence dans les territoires. Selon des sources palestiniennes et israéliennes concordantes, les Etats-Unis attendent au plus tard à la fin de la semaine la réponse d’Israël à leurs propositions. Le président palestinien Yasser Arafat a eu dimanche un nouvel entretien téléphonique avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, qui avait demandé la semaine dernière au dirigeant palestinien un délai de dix jours pour poursuivre ses contacts avec Israël. Des responsables israéliens qui ont requis l’anonymat ont indiqué que Washington propose un retrait militaire israélien de 15% en tout de la Cisjordanie avant un accord sur le statut permanent des territoires. Mais selon des responsables palestiniens, les Etats-Unis proposent un retrait de 13,1% à ce stade et un «acompte» de 2% sur un retrait ultérieur, de sorte que le redéploiement israélien pourrait être de plus de 15% à la fin du régime d’autonomie. M. Netanyahu a évité de prendre position publiquement sur ces propositions. Mais il a déjà repoussé dans le passé une proposition américaine de retrait de 13% de la Cisjordanie dans la mesure où ce redéploiement devrait être suivi par un autre retrait significatif. Le ministre des Infrastructures nationales, Ariel Sharon, appuyé par le lobby des colons, s’oppose à tout redéploiement supérieur à 9%. (AFP, Reuters)
Au terme d’une réunion de trois heures, hier, le gouvernement israélien n’a pris aucune décision sur les propositions américaines concernant la relance du processus de paix avec les Palestiniens, et cela en dépit des pressions US. Ceci a accru l’irritation de Washington où un haut responsable de l’Administration américaine a estimé hier, sous le couvert de l’anonymat,...