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Actualités - CHRONOLOGIE

Tournée au Musée national Chirac : une grande civilisation portée avec espérance par un grand peuple ... (photo)

«En témoignage d’estime et d’admiration pour l’une des très grandes civilisations de l’humanité, toujours portée avec espérance par le Liban et son grand peuple», a écrit le président français Jacques Chirac dans le livre d’or du Musée national de Beyrouth. La visite qu’il y a effectuée accompagné de son épouse, de M. Camille Cabana, président de l’Institut du Monde Arabe (IMA) de Paris, et de nombreux membres de la délégation officielle, aura duré un peu moins d’une heure. Le couple présidentiel a été accueilli par Mme Mona Elias Hraoui, présidente de la Fondation nationale pour le patrimoine, par le député Bahia Hariri, et par M. Camille Asmar, directeur général des Antiquités et du Musée National, qui a joué les guides, pour l’occasion. Pour le Président Chirac et la délégation qui l’accompagnait, les salles du musée avaient été fermées au public. Après s’être fait présenter le personnel du Musée et avoir gratifié chacun d’un sourire, le président français entame la visite de ce haut-lieu de la mémoire nationale. Et comme pour mieux en apprécier la valeur, M. Chirac prend son temps, s’arrêtant à chaque pièce exposée, posant des questions, s’informant, s’intéressant autant à l’historique qu’à la manière dont elles ont été conservées à l’abri des vandales ou des obus. C’est devant la longue liste de donateurs que s’arrête d’abord le convoi présidentiel. Camille Asmar explique que c’est grâce à la générosité des particuliers que la restauration a pu avoir lieu. Mme Hraoui renchérit en précisant que le Musée a bénéficié de dons importants, «quelques-uns ont atteint les 400.000 dollars», a-t-elle assuré au président français. L’étape suivante c’est la mosaïque des sept sages qui occupe le hall central et dont il manque quelques pièces, réduites en poudre par des éclats d’obus. Ensuite, le Sarcophage à la légende d’Achille, puis le Colosse daté du premier millénaire de notre ère et portant encore des traces noirâtres et des fissures. Le président Chirac s’étonne de voir cette statue relativement peu endommagée. «Les pièces importantes qui n’ont pu être déplacées pendant les évènements, ont été coulées dans le béton» explique Camille Asmar. Spectacle impressionnant Un détour par le sous-sol où reposent une vingtaine de Sarcophages anthropoïdes de Saïda datés du Ve siècle av J.C.. Les murs sont tendus de noir et chaque cercueil de pierre éclairé d’un mince filet de lumière blanche... Le spectacle est impressionnant. Le président Chirac demande si on n’en a plus trouvé d’autres; si les tombeaux contenaient des bijoux; comment personne n’a pu y pénétrer pendant la guerre et abimer ces trésors? «L’émir Maurice Chéhab, conservateur du Musée pendant les années de guerre, a joué un rôle déterminant dans la conservation des trésors qui y étaient exposés. Il a fait couler dans le béton les pièces monumentales et fait mettre dans des coffres-forts les objets et bijoux plus petits», a commenté Mme Bahia Hariri. Ensuite, M. Asmar a raconté comment ces pièces ont été restaurées, les difficultés et les problèmes d’étanchéité auxquels il a fallu faire face. Le président Français se fait expliquer comment on compte transporter le sarcophage d’Ahiram qui figure au catalogue de l’exposition sur le Liban, en octobre prochain à l’IMA. «Vous ne les vendez pas?», demande en plaisantant M. Chirac. Le groupe présidentiel remonte à la salle du rez-de-chaussée, où M. Chirac s’extasie devant la finesse des statuettes des enfants d’Echmoun, datant du Ve siècle av J.C.. Après avoir signé le livre d’or, M. Chirac se voit offrir le catalogue du Musée, ainsi que des cassettes vidéo sur l’état du Musée national au lendemain de la guerre. Rappelons que le Musée national, ouvert en 1943, a vu son nom longtemps associé à la guerre. Situé sur la ligne de démarcation, il a subi d’importants dégâts. Mais, grâce à l’initiative du conservateur l’émir Maurice Chehab, les pièces exposées ont pu être sauvegardées: les plus petites ont été entreposées dans des coffre-forts, les plus volumineuses coulées dans des chapes de béton. Parallèlement à la restauration des façades commencée en 1995, on exhumait les pièces, découvrant des trésors phéniciens, chaldéens, assyriens, gréco-romains et arabes pratiquement intacts. Le Musée a rouvert ses portes au public en novembre 1997.
«En témoignage d’estime et d’admiration pour l’une des très grandes civilisations de l’humanité, toujours portée avec espérance par le Liban et son grand peuple», a écrit le président français Jacques Chirac dans le livre d’or du Musée national de Beyrouth. La visite qu’il y a effectuée accompagné de son épouse, de M. Camille Cabana, président de l’Institut...