Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Luttes familiales et politiques au Koura A Kosba, plusieurs électeurs émigrés sont rentrés au Liban pour voter

L’ambiance était calme hier dans les bureaux de vote du Koura, caza dont beaucoup d’électeurs font partie de Libanais installés à l’étranger. A Amioun, des taux d’affluence très faible ont été enregistrés le matin. A Kosba, où deux listes opposées soutenues par des députés cousins germains s’affrontaient, l’ambiance était chaleureuse mais la tension est montée avant la fermeture des bureaux de vote. Des électeurs de cette localité, établis à l’étranger, ont fait le voyage pour exercer leur devoir de citoyen. A Enfé, localité du littoral, deux listes se sont affrontées, dont l’une est soutenue par le député Farid Makari. Hier matin à Amioun deux listes représentant plusieurs courants s’affrontaient : «la liste d’Amioun» complète, formée de quinze membres, soutenue par l’ancien député Sélim Saadé, présente plusieurs candidats du PSNS. La deuxième liste, formée de dix candidats, est divisée en deux: elle présente six candidats proches du parti communiste ( Marcel Haoui, Chéhadé Moussa, Nassim Daher, Nabil Nasr, Atef Elias et Chahid Makhlouta) et quatre indépendants (Ziad Chammas, Rouyeida Nabbout, Simon Azar et Samir Nassif). Les quatre candidats «indépendants» ont tous le même emblème: le drapeau libanais collé à toutes les voitures de leurs supporters. La mère de Ziad Chammas, (candidat indépendant), qui sillonne les rues désertes d’Amioun en Mercedes blanche, dont l’antenne radio sert de porte-drapeau, explique que «mon fils est un candidat indépendant; c’est pour cette raison qu’il a choisi le drapeau libanais pour emblème». M. Ziad Chammas et le Dr Samir Nassif, (indépendants), déclarent qu’ils «n’appartiennent pas à des partis politiques». Ils ajoutent que «beaucoup de personnes ont présenté leur candidature à Amioun et que les familles ont été divisées. Parvenir à une liste de consensus est devenu donc impossible». A midi, l’atmosphère à Kosba où deux listes s’affrontent est très conviviale. Les deux listes opposées sont soutenues par deux députés, cousins germains, MM. Fayez Ghosn et Nicolas Ghosn. «La liste de Kosba», complète ( 15 membres) est soutenue par le député Fayez Ghosn, tandis que «la liste du développement et de la coopération», qui présente quatorze membres, est soutenue par le député Nicolas Ghosn. Lutte entre familles M. Fayez Ghosn qualifie les élections de «démocratiques». Elles forment également «une lutte entre les familles». Il souligne avoir «tenté en vain de parvenir à une liste de consensus. Cependant, les divers efforts déployés n’ont pas abouti à une liste élue d’office». Certains habitants du village jugent que le contentieux entre les cousins députés dure depuis assez longtemps «à cause de certaines divergences d’opinion». Le problème se serait amplifié avec les élections législatives de 1992. M. Nicolas Ghosn a des députés pour père et grand-père, tandis que M. Fayez Ghosn a pour grand-père et beau-père des anciens députés. «C’est donc une question d’héritage et de pouvoir», explique un électeur. Un autre précise en plaisantant que «tous les deux n’ont pas de garçons, donc l’héritage politique reviendra à leurs neveux». Sleimane Frangié, Nabih Berry et Rafic Hariri Les luttes, dans cette localité du Koura, sont donc principalement familiales. Selon certaines sources, la liste de M. Fayez Ghosn est soutenue par M. Sleimane Frangié et M. Nabih Berry tandis que la liste de M. Nicolas Ghosn serait soutenue, selon plusieurs sources, par le président du Conseil, M. Rafic Hariri. Une déléguée, originaire de Kosba, déclare «être venue de Beyrouth, non pour voter car elle n’en a plus le droit, mais afin de travailler pour la liste du développement et de la coopération». Elle explique, fière, qu’à «Kosba six femmes, trois sur chaque liste, se présentent aux élections. Nous sommes un village moderne». Marie Ayoub, professeur de français à l’école de Kosba, fait partie des six femmes candidates au siège de membre de conseil. Elle déclare que «dès qu’on l’a encouragée, elle n’a pas hésité à présenter sa candidature. Les hommes et les femmes doivent être traités sur un pied d’égalité». En fin d’après-midi, l’ambiance familiale et conviviale a été empoisonnée par une altercation entre des partisans des deux listes opposées. Altercation due essentiellement à une montée de la tension avec l’heure de la fermeture des bureaux de vote. La version change évidemment selon les parties qui la racontent. Des sources proches de la liste du développement et de la coopération affirment qu’une discussion a éclaté quand l’un de ses candidats a stationné devant un bureau de vote. Des délégués de la liste opposée l’auraient insulté. Des sources de la liste de Kosba affirment, quant à elles, que ce sont les partisans de l’autre camp qui ont provoqué la discussion, quand ils ont garé leur voiture à l’entrée d’un bureau de vote. Une constante des deux versions: les forces de l’ordre ont tout de suite circonscrit l’incident. Deux listes s’affrontent à Enfé, l’une complète «la liste du développement d’Enfé», est formée de 15 membres. Elle est soutenue par le député Farid Makari et présidée par son frère Makarem. L’autre, «la liste de l’avenir d’Enfé», est soutenue par M. Gabriel Dereik, candidat en 1996 aux législatives. Incomplète, elle présente 13 candidats. Deux candidats indépendants se présentent également aux élections: M. Malek Moussa dont le père était président du conseil municipal et M. Saadé Touma qui représente le courant des «Forces libanaises». M. Makari, arborant une casquette à l’effigie de sa liste, assis à l’entrée d’un bureau de vote consacré aux femmes, salue ses partisans en mangeant un sandwich. Sa liste présente des candidats appartenant au Baas syrien et PSNS. Elle serait soutenue par M. Sleimane Frangié, et le président du Conseil, M. Rafic Harri. Il souligne avoir «tenté en vain de former une liste de coalition». «L’autre camp a exigé beaucoup plus de ce que nous pouvons donner», a-t-il dit. Et de déclarer que «former une liste de consensus est beaucoup plus difficile que mener un combat pour les municipales». M. Makari qualifie l’atmosphère de «normale», même si, selon certaines sources, «les délégués de la liste de l’avenir d’Enfé ne peuvent pas circuler dans les bureaux de vote de la localité» et même si les journalistes ont été interdits de prendre des photos dans certains bureaux de vote de la localité. Privilège M. Gabriel Dreik, qui soutient la liste de l’avenir d’Enfé, présidée par M. Fouad Greige, déclare être soutenu par «le Parti communiste et les habitants de la localité» et que sa liste est «formée de jeunes capables de développer la région». Le frère du candidat indépendant, Malek Moussa, déclare que «son frère, ingénieur en télécom, n’a pas rejoint l’une des listes car il est en bon terme avec tout le monde. Il préfère mener le combat seul». M. Saadi Touma, candidat indépendant représentant le courant des «Forces libanaises» note pour sa part qu’il a subi «maintes pressions pour abandonner les élections». Cependant, son but «n’est pas de gagner mais de prouver que le courant des Forces libanaises est présent à Enfé». Et de souligner qu’aucune «des deux listes n’a fait appel au courant qu’il représente durant la préparation des élections».
L’ambiance était calme hier dans les bureaux de vote du Koura, caza dont beaucoup d’électeurs font partie de Libanais installés à l’étranger. A Amioun, des taux d’affluence très faible ont été enregistrés le matin. A Kosba, où deux listes opposées soutenues par des députés cousins germains s’affrontaient, l’ambiance était chaleureuse mais la tension est...