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Actualités - ANALYSE

Chirac : un objectif diplomatique autant qu'amical

On l’aura lu par ailleurs: Chirac arrive ce soir, pour assister demain à la pendaison de crémaillère dans la Résidence des Pins rénovée. On le sait, c’est la quatrième visite au Liban de ce grand ami de notre pays… et de Hariri. Encore maire de Paris, il était venu en 93 puis comme chef d’Etat deux fois. Aujourd’hui en marge de l’esthétique et des bons sentiments, la visite du président français, très actif ces derniers temps sur le dossier régional aussi bien que sur celui de la 425, revêt une importance diplomatique certaine. C’est que l’évolution négative de la situation vient donner toute sa valeur aux avertissements lancés il y a quelques années par l’Elysée et le Quai d’Orsay que dirigeait alors Alain Juppé mettant en garde contre tout arrangement qui se ferait aux dépens du Liban. Le pire est sans doute que le manque d’arrangement aussi, qui est en soi une sorte de consensus, se fait au détriment de ce malheureux fusible ou bouc émissaire qu’est ce pays. On le voit aujourd’hui plus que jamais avec l’escalade sanglante qu’enregistre le Sud. La France, qui est un peu l’avocat du Liban dans les instances internationales, répète qu’elle est disposée à y mettre du sien, en envoyant par exemple 3.000 hommes au Sud où déjà son contingent forme le gros de la FINUL, pour peu que les parties concernées le lui demandent après s’être mises d’accord à ce sujet. Et tout en réitérant son attachement à la 425 telle quelle, elle encourage toute procédure pouvant mener à la restitution du Sud comme de la Békaa-Ouest par Israël. Toujours est-il qu’une source informée croit savoir que dans le discours qu’il va prononcer demain, Chirac va répéter clairement la position de la France par rapport au processus de paix régional et à la 425 vue sous l’angle de la forte amitié historique qui lie son pays au Liban. Il va redire l’attachement de Paris à l’intégrité territoriale et à l’indépendance du Liban. Bien sûr les gouvernementaux se frottent les mains de cette visite. «Elle prouve, affirme l’un d’eux, que nous avons su redonner à Beyrouth sa place sur l’échiquier diplomatique régional et international, qu’on ne nous prend plus pour quantité négligeable et qu’on nous visite volontiers, même en dehors du cadre de tournées régionales, c’est-à-dire qu’on vient rien que pour nous». Mais pour le fond, et c’est là que commence la polémique, cette visite «est un signe qu’on ne peut isoler le conflit libano-israélien du contentieux israélo-arabe global», convient cette même personnalité. Or le premier principe de la 425, sa seule valeur, est qu’elle n’a rien à voir avec le dossier régional. Et il est étrange que la direction politique de la présente République «opte de son propre chef, et avec détermination, pour l’association du volet du Sud avec celui du Golan, ce qui revient à fondre la 425 dans la 242. Et à devoir se résigner de ne reprendre le Sud qu’une fois la paix conclue entre Damas et Tel-Aviv, ce qui n’est pas pour demain», relève un opposant qui est néanmoins taëfiste. Quoi qu’il en soit nul n’étant tenu d’être plus royaliste que le roi, la diplomatie française tente d’aider le Liban, dans la mesure de ses moyens, d’une part en l’encourageant à ne pas faire lui-même obstacle à un retrait israélien, sans préjudice de son refus de négocier sur le fond dont elle reconnaît la légitimité. Et d’autre part en s’efforçant de contribuer à la relance, à la résurrection plutôt, du processus de paix régional, bloqué par Netanyahu. L’accent est mis là, toujours par la diplomatie française, sur la possibilité d’une prochaine reprise des pourparlers syro-israéliens, de petits signes positifs se manifestant dans ce cadre, si l’on en croit un sénateur U.S., Lieberman, qui a fait récemment la navette entre Tel-Aviv et Damas où le président Assad l’a reçu. La France conseille qu’on ne s’attarde pas trop à polémiquer sur les responsabilités du blocage et agit par souci d’efficacité en coopération étroite autant avec les Etats-Unis, parrains officiels du processus, qu’avec l’Union européenne. Elle a ainsi appuyé avec l’Egypte l’idée d’une conférence des pays concernés qui, on le sait, a été rejetée par Israël et que James Rubin, porte-parole du Département d’Etat, n’a approuvée que du bout des lèvres, disant: «Nous soutenons tout ce qui peut mettre en mouvement l’opération de paix; mais nous pensons qu’actuellement le meilleur moyen à cet effet est que nous parvenions à des résultats entre Palestiniens et Israéliens…».
On l’aura lu par ailleurs: Chirac arrive ce soir, pour assister demain à la pendaison de crémaillère dans la Résidence des Pins rénovée. On le sait, c’est la quatrième visite au Liban de ce grand ami de notre pays… et de Hariri. Encore maire de Paris, il était venu en 93 puis comme chef d’Etat deux fois. Aujourd’hui en marge de l’esthétique et des bons sentiments,...