Il a incité les arabes à s'ouvrir davantage sur le monde Hariri voit les municipales la preuve de l'attachement du Liban à ses traditions démocratiques (photo)

Deux fois, hier, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a souligné que le Liban peut servir de modèle, notamment pour les pays arabes, étant donné ses réalisations dans les domaines politique, juridique et du développement. Il a insisté particulièrement sur la démocratie, estimant que de nombreux obstacles entraveront la quête du développement si les Arabes n’élargissent pas leurs horizons démocratiques. Il s’est arrêté dans ce cadre sur les élections municipales, dans lesquelles il a vu la preuve de l’attachement des Libanais à leurs traditions démocratiques. Pour M. Hariri, «un Liban fort, démocrate et prospère reste un modèle arabe prometteur faisant partie de cet ambitieux projet qu’est le développement arabe». Deux assises arabes se sont tenues hier à Beyrouth: un congrès organisé conjointement par le Centre arabe des études stratégiques et l’ESCWA, en collaboration avec la Ligue arabe, avec pour thème: «Vers un projet de développement arabe au vingt et unième siècle» et la réunion annuelle du Bureau permanent de la Fédération des juristes arabes. Les deux étaient parrainées par le chef du gouvernement. Dans son allocution au siège de l’ESCWA, M. Hariri a mis l’accent sur le fait que Beyrouth était et reste depuis toujours un des piliers du développement arabe, avant de déclarer: «Si les Arabes n’élargissent pas leurs horizons démocratiques, de nombreux obstacles continueront d’entraver la réalisation du progrès souhaité. La solution est dans davantage de démocratie et dans davantage d’ouverture sur le monde. C’est ce qui peut canaliser les potentialités arabes vers le développement et la prospérité». M. Hariri a puisé dans le passé pour rappeler l’apport de Beyrouth au développement arabe, jugeant «artificiel le conflit entre l’attachement aux traditions et la quête de modernité». Pour lui, le progrès est possible dans le cadre du respect des traditions et des spécificités de chaque nation. Après avoir de nouveau insisté sur la nécessité pour les Arabes d’«élargir leurs horizons démocratiques», le chef du gouvernement s’est arrêté sur les élections municipales dont la première étape s’était déroulée dimanche dernier au Mont-Liban. «L’organisation du scrutin après 35 ans d’attente est un indice de santé politique et sociale, il est vrai mais donne aussi la preuve de l’attachement du peuple libanais à ses traditions démocratiques et à son système politique ouvert sur le monde», a-t-il déclaré. Après avoir rappelé les réalisations du pouvoir depuis la fin de la guerre, sur les plans «politique, économique et du développement », M. Hariri a souligné les avantages des élections législatives et municipales qui «permettent de réaliser une évolution politique et un développement administratif, de renouveler l’élite et de jeter les bases de l’édification d’un Etat moderne». Devant les juristes arabes, le chef du gouvernement a considéré que «l’expérience, que le Liban a vécue dans le domaine de la reconstruction et sur le plan législatif au cours des dernières années, mérite d’être étudiée par des juristes, non pas pour qu’ils s’en félicitent mais pour qu’ils l’évaluent, la critiquent et éventuellement la corrigent». Après avoir souligné que le Liban a opté pour la démocratie conformément à une longue tradition dans ce domaine, M. Hariri a invité les juristes à réfléchir sur le concept de l’Etat partant du principe que l’Etat doit être à l’écoute des problèmes et des besoins de la population. «Mais la concrétisation constitutionnelle et juridique de cette idée commande des jurisprudences qui restent de votre domaine», a-t-il dit. Il les a aussi invités à réfléchir pour dégager une position arabe commune face aux critères internationaux définis pour le respect des droits de l’homme.