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Actualités - CHRONOLOGIE

La France reconnaîtra officiellement aujourd'hui le génocide arménien Menace de crise Paris-Ankara

Une crise menace d’éclater entre la France et la Turquie alors que l’adoption est donnée pour acquise, aujourd’hui par l’Assemblée nationale française, d’un texte préconisant la reconnaissance du génocide arménien. «Le vote de cette proposition aura inévitablement des effets néfastes sur nos relations», a ainsi déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Ismaïl Cem tandis que du côté français, l’inquiétude prévalait hier. «Les Français auraient beaucoup à perdre commercialement» si effectivement, Ankara décidait un boycottage, même partiel, dans les secteurs de l’armement et de l’énergie, déclare-t-on dans les milieux français en Turquie, diplomatiques et surtout industriels. Les Français, comme Aérospatiale ou Thomson, sont régulièrement sur les rangs pour tenter d’obtenir des contrats militaires dans un pays qui prévoit de dépenser 30 milliards de dollars dans les dix ans dans ce secteur, de même qu’Airbus pour les fournitures d’avions civils. «C’est un coup de tonnerre dans un ciel serein», déclare-t-on dans ces milieux, en notant que jusqu’à ce jour, les relations franco-turques étaient au beau fixe. Le texte reconnaissant le génocide arménien avait été adopté mardi par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Il devrait normalement être voté en séance plénière aujourd’hui vendredi. «Nous avons averti nos amis français que des démarches de ce genre ne feraient qu’encourager des organisations terroristes arméniennes (...). Nous poursuivrons nos démarches diplomatiques jusqu’à la dernière minute pour que ce projet ne soit pas adopté. Si c’est fait, ce serait une grande injustice et une erreur», a dit M. Neçati Utkan, porte-parole du ministère turc des A.E. «Cette proposition intervient à un moment où les relations turco-françaises sont à un niveau brillant et elle a été soumise par des milieux voulant entraver et détériorer ces relations», a-t-il estimé. Pour le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, il s’agit là d’une «initiative purement parlementaire», une «proposition de loi» qui «émane de certains parlementaires», a-t-il précisé, en ajoutant que lorsque l’initiative vient du gouvernement, il est alors question d’un «projet de loi». Le ministre, qui s’exprimait en marge d’une session semestrielle des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, au Luxembourg, a espéré que cette proposition n’aurait pas de conséquences sur les relations franco-turques. «Il n’y a pas de raison qu’il y en ait», a-t-il dit. M. Védrine s’est entretenu de la question, en marge du sous-sommet du Luxembourg, avec son homologue turc Ismaïl Cem. Celui-ci a fait valoir à cette occasion que l’adoption du texte par l’Assemblée nationale française «ne servira que les intérêts des milieux soutenant le terrorisme arménien», qui a fait des dizaines de morts parmi des diplomates, officiels et membres des familles de diplomates turcs, de 1973 à 1994, à l’étranger, dont six en France.
Une crise menace d’éclater entre la France et la Turquie alors que l’adoption est donnée pour acquise, aujourd’hui par l’Assemblée nationale française, d’un texte préconisant la reconnaissance du génocide arménien. «Le vote de cette proposition aura inévitablement des effets néfastes sur nos relations», a ainsi déclaré le ministre turc des Affaires étrangères...