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Actualités - CHRONOLOGIE

Prochain pays, l'Iran ?

Les yeux sont désormais tournés vers l’Iran, un pays fortement susceptible, pour plusieurs spécialistes américains, de s’engager à son tour dans la prolifération nucléaire, après les essais indiens et pakistanais. Les Iraniens vont «accélérer leur programme» nucléaire, selon Steve Cohen, de la Brookings Institutions, un centre d’analystes et de recherches à Washington. Les explosions atomiques réalisées par New Delhi et Islamabad «pourraient augmenter les possibilités» de voir Téhéran franchir le pas à son tour, renchérit Toby Dalton, du Carnegie Endowment for International Peace, un autre centre d’analyses de la capitale fédérale américaine. Ce spécialiste de l’Asie du Sud rappelle à cet effet que les Etats-Unis s’inquiètent depuis longtemps des risques d’exportation de technologies nucléaires russes vers l’Iran. Moscou assure pour sa part avoir pris toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher de telles exportations dans le domaine nucléaire et celui des armes de destruction massive en général. Selon Toby Dalton, il va y avoir maintenant «une pression énorme de la communauté internationale» pour empêcher le Pakistan d’exporter sa technologie, en particulier en direction des pays islamiques. Steve Cohen récuse cependant le terme de «bombe islamique» et souligne que le Pakistan ne souhaite pas se mettre à dos certains pays comme l’Arabie Séoudite, en exportant des technologies nucléaires par exemple vers l’Iran. Islamabad dispose de «capacités nucléaires» depuis «plus d’une décennie», mais il n’y a «pas de preuves» indiquant que le Pakistan ait été tenté d’exporter son savoir-faire dans ce domaine, ajoute Matthew Bunn, de la Kennedy School of Government, auprès de l’université d’Harvard (Massachusetts). Il n’envisage pas une «réaction en chaîne» après les essais indiens et pakistanais, tout en admettant que l’Iran poursuit son programme nucléaire «aussi vite qu’il le peut». Toby Dalton et Steve Cohen citent aussi l’Irak comme autre pays susceptible de s’engager dans la prolifération nucléaire. La surveillance considérable des agissements de Bagdad par la communauté internationale, exercée dans le cadre de l’ONU, rend plus difficile à l’heure actuelle une telle évolution, ajoute cependant Steve Cohen. Les spécialistes interrogés insistent d’autre part sur la période d’instabilité s’ouvrant maintenant en Asie du Sud. Les essais indiens et pakistanais risquent d’entraîner «une course aux armements» dans cette région du monde, relève Toby Dalton, en rappelant qu’Islamabad et New Delhi se sont déjà affrontés par les armes à trois reprises depuis la partition de 1947. Il évoque aussi la possibilité d’un regain de tension au Cachemire, le seul Etat musulman de l’Union indienne, où fait rage depuis 1989 une campagne séparatiste meurtrière soutenue, selon New Delhi, par le Pakistan. Toby Dalton souligne enfin que New Delhi et Islamabad n’ont pas de doctrine nucléaire établie, ce qui rend la situation d’autant plus difficilement prévisible. La prochaine étape dans une escalade, selon lui, serait de voir les deux pays disposer des ogives nucléaires sur des missiles ou des avions.(AFP)
Les yeux sont désormais tournés vers l’Iran, un pays fortement susceptible, pour plusieurs spécialistes américains, de s’engager à son tour dans la prolifération nucléaire, après les essais indiens et pakistanais. Les Iraniens vont «accélérer leur programme» nucléaire, selon Steve Cohen, de la Brookings Institutions, un centre d’analystes et de recherches à...