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Actualités - CHRONOLOGIE

La polémique s'envenime entre Gingrich et l'administration US La Maison-Blanche qualifie de provocateurs les propos tenus en Israël par le speaker, lequel parle de coup de poignard dans le dos (photo)

La polémique s’est envenimée hier entre l’Administration démocrate et le président (speaker) de la Chambre des représentants actuellement en visite en Israël. Les échanges d’attaques entre les deux camps se sont faits de plus en plus vifs, la Maison-Blanche qualifiant d’«inopportunes» les déclarations de M. Gingrich et celui-ci parlant de «coup de poignard dans le dos» en évoquant la riposte, mardi, à ses accusations contre le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Le terrain choisi est celui du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, bloqué en dépit des efforts de la diplomatie US pour le relancer. Mercredi, M. Gingrich a accusé le porte-parole du département d’Etat James Rubin de s’être livré à une attaque personnelle contre lui au moment où, a-t-il assuré, il cherchait en Israël les moyens de faire avancer le dialogue de paix. A l’origine de la polémique, des propos tenus par le bouillant Gingrich, lorsque Madeleine Albright avait rendu compte de ses vains efforts de paix après une visite de Benjamin Netanyahu aux Etats-Unis. Reprenant l’argumentation du premier ministre israélien, le président de la Chambre avait estimé déplacé que Washington fasse pression sur Israël pour lui imposer un plan de retrait de Cisjordanie que Netanyahu refuse en invoquant des raisons de sécurité. «Je ne trouve pas bon que le secrétaire d’Etat américain devienne l’agent des Palestiniens», avait-il ajouté. «Elle est un agent du peuple américain et tous les propos suggérant qu’elle est l’agent d’un autre pays sont extrêmement provocateurs, injustifiés et révoltants», a rétorqué mardi Rubin. «Je ne dirai jamais cela. Madeleine Albright est une de mes bonnes amies», s’est défendu mercredi Gingrich, en estimant que les commentaires du porte-parole d’Albright équivalaient à un coup de poignard dans le dos. «Alors que je suis à l’étranger, en liaison avec l’administration Clinton, essayant d’être utile, me rendant à Ramallah aujourd’hui (mercredi) pour voir le président Arafat, j’ai du mal à comprendre pourquoi son porte-parole a choisi de se livrer à une attaque personnelle. Au pire, elle (Albright) aurait dû se borner à constater que nous sommes probablement en désaccord politique», a-t-il affirmé, ajoutant: «Nous sommes censés rémunérer nos porte-parole pour éviter les conflits, par pour nous y plonger. Pourquoi cherchait-il à m’attaquer alors que je suis à l’étranger en essayant d’être utile?». Noms d’oiseaux M. Gingrich a assuré qu’il s’était concerté avec l’administration Clinton au sujet de son voyage en Israël et qu’il avait même poussé le zèle jusqu’à faire mardi à la Knesset une déclaration favorable à la politique du chef de la Maison-Blanche. Le «speaker» de la Chambre des représentants avait déclaré: «Le processus de paix doit assurer la possibilité pour Israël de protéger ses citoyens du terrorisme. Nous ne pouvons pas autoriser des non-Israéliens à se substituer aux généraux auxquels Israël fait confiance pour sa sécurité». Il avait en outre redit l’appui du Congrès américain à la revendication d’Israël sur Jérusalem-Est. «C’est le Congrès qui a promulgué une loi en 1995 demandant à notre administration de déménager (l’an prochain) son ambassade à Jérusalem afin de reconnaître enfin que Jérusalem est la capitale d’Israël depuis les 50 dernières années». Mercredi, il a justifié ses propos en assurant n’avoir fait que constater «un simple fait». «Je veux dire que Jérusalem est la capitale d’Israël. Personne ne croit plus qu’elle va cesser de l’être. Et je parie que même Arafat ne le croit pas lui-même». Il a conclu: «Ce n’est pas moi qui ai déclenché une polémique avec Madeleine Albright. Je crois que nous avons le droit de diverger sur la politique sans nous impliquer pour autant dans un échange de noms d’oiseaux». Mais après le département d’Etat, la veille, la riposte hier est venue de la Maison-Blanche. Le porte-parole, Michael McCurry, a, en effet, affirmé: «Si le speaker Gingrich croit qu’il aide le processus de paix en tenant des propos provocateurs qui semblent prendre le parti d’un bord contre l’autre, il prouve ainsi qu’il a du chemin à faire pour devenir compétent en matière de diplomatie». M. McCurry s’en est également pris à M. Gingrich pour avoir qualifié le secrétaire d’Etat Madeleine Albright «d’agent des Palestiniens». «Il est clair qu’il met en doute la loyauté du secrétaire d’Etat et cela est très regrettable», a déclaré M. McCurry. «Les propos du speaker sont totalement déplacés», a-t-il ajouté. «Je pense que le speaker essaie de plaire à une audience nationale», a ajouté M. McCurry. Avec Arafat Ce n’est pas seulement la Maison-Blanche et l’ensemble de l’Administration démocrate que M. Gingrich s’est aliéné. C’est aussi l’Autorité palestinienne, qu’il a entrepris d’amadouer mercredi en invitant son président à effectuer une visite au Congrès. M. Gingrich, critiqué par des dirigeants palestiniens pour son soutien, qualifié d’«écœurant», à la politique intransigeante d’Israël, s’est entretenu pendant une heure et demie avec M. Arafat dans la ville autonome de Ramallah en Cisjordanie. «Nous avons eu des discussions très positives. Nous nous sommes concentrés sur les moyens de créer la sécurité pour tous dans la région», a exprimé M. Gingrich à la presse». Gingrich a indiqué qu’il avait aussi invité le président du Conseil législatif palestinien, M. Ahmed Koreï, à visiter le Congrès, à la tête d’une délégation de parlementaires palestiniens. Après cette rencontre, le président de la Chambre des représentants a gagné Amman où il s’est dit «encouragé» par une volonté des deux parties (palestinienne et israélienne) «de poursuivre le processus de paix», soulignant que les Etats-Unis étaient «fermement engagés» dans ce processus. «Je suis persuadé que les enfants de Ramallah et ceux de Tel-Aviv doivent vivre dans la liberté, la sécurité et la prospérité et nous voulons les aider à avoir ce futur là», a ajouté M. Gingrich. Le responsable américain a rencontré les présidents des deux Chambres du Parlement, MM. Zeid Rifaï (Sénat) et Saad Srour (député), avant d’être reçu par le prince héritier Hassan Beit Tala. Il devait ensuite être reçu par le roi Hussein pour un entretien en tête-à-tête, suivi d’un dîner privé offert par le souverain et la reine Nour, a-t-on indiqué. M. Gingrich visitera jeudi la ville nabatéenne de Petra (265 kilomètres au sud d’Amman) avant de s’envoler pour Rome.
La polémique s’est envenimée hier entre l’Administration démocrate et le président (speaker) de la Chambre des représentants actuellement en visite en Israël. Les échanges d’attaques entre les deux camps se sont faits de plus en plus vifs, la Maison-Blanche qualifiant d’«inopportunes» les déclarations de M. Gingrich et celui-ci parlant de «coup de poignard dans le...