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Actualités - ANALYSE

Les retombées du scrutin municipal de dimanche dernier au Mont-Liban Des chances d'entente élargie au sud et à Beyrouth

Sans aller jusqu’à spéculer sur les retombées futures des présentes élections au niveau des législatives, les cercles politiques tentent de faire des pronostics sur les prochaines étapes des municipales en base des résultats acquis au Mont-Liban. L’on se demande ainsi si la nette victoire du Hezbollah dans la banlieue-sud sur le tandem Berry-Hariri va affecter les donnes en ce qui concerne l’alliance des deux présidents à Beyrouth et au Sud. Vont-ils se montrer plus perméables aux démarches des conciliateurs — et des décideurs — qui souhaiteraient les voir conclure une entente avec le Hezb pour des listes de coalition englobant également d’autres forces politiques? Se penchant sur le cas de M. Hariri, un politicien note que «le chef du gouvernement est confronté pour l’heure à un choix plutôt difficile. S’il maintient son accord avec le mouvement Amal de M. Berry, il peut en tirer des avantages politiques, dont la possibilité que la hache de guerre ne soit pas déterrée entre eux à l’occasion des présidentielles par exemple. Et s’il se rabat sur le Hezbollah, il peut marquer des points sur le terrain immédiat, c’est-à-dire électoral». Selon cette personnalité, «il est évident que M. Hariri ferait mieux de préférer le long terme au conjoncturel, d’opter pour une bonne relation avec son partenaire de la troïka qui reste en place au moins jusqu’à l’an 2.000». «D’autant, précise ce technicien, que les municipales, c’est bien connu, ne sont pas vraiment «politiques». Elles ne déterminent pas des rapports de force ou des champs d’influence significatifs et n’ont qu’un faible impact virtuel sur les législatives, seule compétition qui ici génère réellement du pouvoir. Tout est différent: la composition des listes, le nombre d’électeurs, le climat et surtout les enjeux. Les municipales se déroulent à huis-clos dans les villes et les villages, entre clans ou entre familles, pour gérer le quotidien pratique des habitants. Les législatives s’organisent au niveau des contrées pour produire une instance de direction politique, le Législatif, qui elle-même conditionne ensuite la composition de l’Exécutif. Sur ce plan, on ne connaît pas d’exemple d’un parti ou d’un courant qui puisse seul faire la décision dans un mohafazat-circonscription ou même dans un caza. A preuve que ce Hezbollah qui triomphe si aisément aux municipales avait subi une sévère déroute, dans cette même banlieue-sud, aux législatives de 96. Son candidat, Ali Ammar, avait été défait par l’entente Berry-Hariri- Hobeika». Revenant à l’actualité, cette source rappelle que «le ministre haririen Sabeh avait voulu initialement pousser ses pions dans la direction du Hezbollah pour tirer profit de l’organisation mise en place par ce parti. Mais il s’est trouvé brusquement dépouillé du fruit de ses efforts par les directives données après la conclusion de l’accord Berry-Hariri et il a dû renoncer à ses arrangements avec le Hezb. Du coup, les résultats enregistrés servent d’indice ponctuel pour les rapports de force au sein de la communauté chiite sur un plan très spécifique: les municipales à Beyrouth où Amal et le Hezbollah ont une certaine présence». «Mais le plus important, souligne cette personnalité, c’est certainement le Sud où ces deux formations se regardent également en chiens de faïence. Il est donc normal que Damas entre en ligne pour calmer le jeu dans cette région sensible où l’animosité traditionnelle des deux camps se trouve sans doute aggravée par le désir de revanche des amalistes après leur perte dans la banlieue-sud. Il faut prévenir un risque d’affrontements armés, car on sait qu’au Sud les armes pullulent. Car des incidents pourraient entraîner des réactions en chaîne, dont un durcissement «de compensation» de nature confessionnelle provoquant une déstabilisation dont la Syrie ne veut pas entendre parler, surtout à Beyrouth. Là, il ne faut pas que les chrétiens ne votent que pour les chrétiens et les musulmans rien que pour les musulmans: c’est ce que M. Hariri a bien compris, en donnant des instructions pour qu’il n’y ait aucun nom biffé par ses partisans sur la liste qu’il parraine». Dans la capitale, on attend que cette formation se compose, M. Fouad Boutros étant chargé de proposer des noms de l’Est au président du Conseil. Du côté du Hezbollah, la tendance est à une alliance avec M. Najah Wakim, la Jamaa islamiya, les Ahbaches, les communistes et le courant aouniste. «Mais, affirme en conclusion la personnalité citée, la Syrie tient beaucoup à conforter l’alliance des deux présidents Berry et Hariri…» Il faudra voir ce que cela donne sur le terrain.
Sans aller jusqu’à spéculer sur les retombées futures des présentes élections au niveau des législatives, les cercles politiques tentent de faire des pronostics sur les prochaines étapes des municipales en base des résultats acquis au Mont-Liban. L’on se demande ainsi si la nette victoire du Hezbollah dans la banlieue-sud sur le tandem Berry-Hariri va affecter les donnes...