Kobeyate : principal enjeu politique au Akkar (photo)

A l’approche des municipales au Liban-Nord, la fièvre électorale monte tous les jours dans les 48 localités du Akkar. Dans ce caza, il semble que les interventions politiques aient de moins en moins d’effet sur un électorat qui tient compte essentiellement des considérations familiales, sauf à Kobeyate qui représente un enjeu politique important. Les délégués des divers candidats s’empressent de procéder aux dernières corrections des nombreuses fautes qu’on trouve dans les listes électorales. Les contacts de dernière heure s’intensifient dans les régions où les listes n’ont pas encore été formées. Au sérail de Halba, les préparatifs en prévision de la journée de dimanche battent leur plein. Le caïmacam Antoine Moukheiber s’est excusé de ne pouvoir répondre aux questions de la presse parce qu’il a reçu des instructions très strictes lui enjoignant de ne faire aucune déclaration publique. 197 bureaux de vote Comment se présente la situation dans le Akkar au niveau de l’organisation? Il y a 197 bureaux de vote pour les 48 municipalités du caza et 325 pour les moukhtars. Les chefs de ces bureaux prendront livraison des urnes à partir de samedi matin. La région de Kobeyate représente un enjeu politique de taille et l’on s’attend à un bras de fer entre les deux ténors de la région. L’ancien ministre et ancien député Mikhaël Daher n’est pas près d’oublier sa défaite face à Fawzi Hobeiche lors des législatives de 96. Il fourbit donc ses armes et appuie une liste de candidats présidée par Sabri Abdo. Quant au ministre Hobeiche, il soutient une liste conduite par Abdo Makhoul Abdo. Les tiraillements d’ordre politique ont incité un certain nombre de jeunes instruits à s’opposer à une situation qu’ils jugent malsaine. Ils se présenteront donc en indépendants aux élections d’un conseil municipal comprenant 18 membres. Parmi ces candidats: le Dr Antoine Daher, l’ingénieur Raoul Zraybé, le président de la coopérative agricole de Kobeyate, Antonios Raad, l’avocate Bernadette Iskandar et trois partisans du Courant national libre (aouniste). L’imbroglio de Halba La situation à Halba est bien plus problématique encore dans la mesure où toutes sortes de considérations entrent en jeu, notamment familiales, partisanes et confessionnelles, les trois communautés principales étant, par ordre d’importance: les sunnites, les grecs-orthodoxes et les maronites. Le nombre total d’électeurs à Halba est de 5000 dont 470 ont récemment obtenu la nationalité libanaise. Jusqu’à présent, malgré leur désir sincère de préserver la coexistence entre les communautés de la région, les différents candidats ne sont pas encore parvenus à composer une liste de coalition. Quant à l’influence des partis politiques dans le Akkar, elle varie suivant les localités. Mais dans l’ensemble, on peut dire que les partis syrien national social, Baas et communiste représentent les principaux pôles d’influence de la région.