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Actualités - INTERVIEWS

L'UE dénonce les énormes dommages causés à la paix par Netanyahu

«M. Benjamin Netanyahu provoque d’énormes dommages par son intransigeance dans le processus de paix»: prononcée par le vice-président de la Commission européenne, cette phrase a provoqué la colère d’Israël qui a aussitôt dénoncé «la critique injustifiée». D’autant plus que M. Manuel Marin, dans une interview au quotidien «Haaretz», a accusé en outre l’Etat hébreu de saboter le développement économique de la région ainsi que la coopération euro-méditerranéenne. «L’arrêt du processus de paix est en train de détruire toute possibilité de relations de bon voisinage (au Moyen-Orient) et le gouvernement d’Israël doit le reconnaître ouvertement», a affirmé M. Marin au «Haaretz». «Israël retire tous les bénéfices de ses relations avec l’Union européenne, tout en gênant et en refusant le développement de la coopération économique régionale», a-t-il dit. «De facto, le dialogue politique entre Israël et l’Union européenne n’existe plus, c’est très triste», a déploré M. Marin, qui est chargé des relations avec les pays méditerranéens au sein de la Commission de l’UE. A propos de la recommandation de la Commission européenne d’exclure des avantages tarifaires accordés à Israël les produits fabriqués dans les colonies juives en territoire occupé, M. Marin a souligné: «Nous avons donné une chance à la paix, mais maintenant nous agissons». En vertu de l’accord d’association Israël-UE conclu en 1975, les produits israéliens bénéficient d’un accès privilégié aux marchés des Quinze, dans lesquels ils entrent soit sans être taxés, soit très faiblement. Un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, M. Zvi Tenney, a accusé M. Marin de «tenir des propos confus et de s’être livré à une attaque injustifiée, qui ne peut que porter un sérieux préjudice aux relations entre Israël et l’Union européenne». «Nous espérons que les Quinze refuseront de suivre ce fonctionnaire dans cette voie», a affirmé M. Tenney, qui dirige le département chargé des relations économiques avec l’Europe et l’Amérique au ministère. Selon ce haut fonctionnaire, affirmer qu’Israël profite de ses relations avec l’Union européenne est une «contre-vérité» dans la mesure où les Quinze dégagent un excédent de 9 milliards de dollars par an dans leurs échanges avec Israël. Il a accusé la Commission d’avoir soulevé le dossier des exportations des implantations «uniquement pour des raisons politiques, alors que l’Europe ferme les yeux depuis plus de vingt ans». Pour Israël, cette position est en «totale contradiction» avec les conventions de l’Organisation mondiale du commerce qui stipulent que les relations commerciales extérieures d’un territoire occupé relèvent de la puissance occupante. «Si certains pensent qu’en imposant une taxe de 10 à 15% sur les exportations de raisin des colonies, on contraindra le gouvernement de M. Netanyahu à faire des concessions, ils se trompent lourdement», a prévenu ce haut fonctionnaire. M. Tenney a démenti que le dialogue avec les Européens soit gelé. Le directeur général du ministère des Affaires étrangères Eytan Ben-Tzur «passe la moitié de son temps avec l’envoyé spécial européen Miguel Moratinos», a-t-il souligné. Hier, M. Netanyahu est revenu à la charge, réclamant une aide étrangère pour financer les dépenses «de sécurité» que provoquerait un retrait militaire en Cisjordanie. «Israël n’a pas les moyens nécessaires, sans une aide étrangère généreuse, de procéder à un retrait significatif», a affirmé à la radio militaire M. Netanyahu, qui était interviewé de Pékin, où il effectue une visite officielle. Le premier ministre israélien a souligné que cette aide devait servir notamment «à la construction de routes de contournement» afin d’éviter que les colons israéliens soient obligés de passer par des zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne. La télévision publique avait précisé la semaine dernière que M. Netanyahu envisageait de demander une aide spéciale d’un milliard de dollars aux Etats-Unis pour financer un redéploiement militaire en Cisjordanie. A Amman par ailleurs, le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa a affirmé que la paix était irréalisable en raison de la politique actuelle d’Israël. Les perspectives de relancer le processus de paix, notamment dans son volet palestinien, en panne depuis 14 mois, ont été évoquées par le ministre lors d’un entretien avec le roi Hussein de Jordanie, auquel il a remis un message du président égyptien Hosni Moubarak. Interrogé sur la possibilité de convoquer un sommet arabe, M. Moussa a indiqué que «tout le monde parle actuellement d’un sommet (qui offrira) un cadre de consultations interarabes au plus haut niveau face au climat de tension et de prédictions négatives dans la région». Le président palestinien Yasser Arafat a lui aussi lancé un nouvel appel à la tenue «urgente» d’un sommet.
«M. Benjamin Netanyahu provoque d’énormes dommages par son intransigeance dans le processus de paix»: prononcée par le vice-président de la Commission européenne, cette phrase a provoqué la colère d’Israël qui a aussitôt dénoncé «la critique injustifiée». D’autant plus que M. Manuel Marin, dans une interview au quotidien «Haaretz», a accusé en outre l’Etat...