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Actualités - CHRONOLOGIE

Boueiz propose de modifier le découpage électoral de la capitale et Sfeir appuie l'idée Relance des démarches pour éviter un déséquilibre confesionnel à Beyrouth

La fièvre de la première phase des élections municipales, au Mont-Liban, étant maintenant tombée, tous les regards sont désormais braqués sur la deuxième phase de cette consultation populaire, au Liban-Nord, et (surtout) sur le scrutin de Beyrouth, prévu — en principe — le 7 juin prochain (VOIR AUSSI PAGES 2, 3 ET 4). Comme ce fut le cas dans les régions de la montagne, plusieurs bras de fer sont attendus au Nord, plus particulièrement à Kobeyate (où la partie se jouera entre le ministre Fawzi Hobeiche et son adversaire électoral Mikhaël Daher) ainsi qu’à Zghorta où les partisans du ministre Sleiman Frangié devront faire face à une importante coalition groupant Mme Nayla Moawad, député de Zghorta, ainsi que MM. Samir Frangié, Youssef Doueihy et Sélim Karam. Mais, pour l’heure, c’est le problème épineux de Beyrouth qui attire le plus l’attention des observateurs et des responsables politiques. La capitale formant — conformément à la loi électorale actuelle — une seule circonscription, les milieux locaux, notamment dans les régions chrétiennes, expriment de sérieuses craintes quant à un possible déséquilibre confessionnel dans la composition du nouveau conseil municipal de Beyrouth. Le nombre d’électeurs mahométans à l’échelle de toute la circonscription de Beyrouth est en effet légèrement supérieur au nombre de votants chrétiens. Or la loi électorale ne prévoit pas un partage égalitaire des sièges du conseil municipal de la capitale entre chrétiens et musulmans. Les milieux chrétiens craignent par voie de conséquence que la pratique du panachage n’aboutisse à l’élection d’une forte majorité de mahométans au sein du conseil municipal. Dans le but d’éviter un tel risque de déséquilibre confessionnel, des tractations ont été entreprises entre le chef du gouvernement Rafic Hariri et l’opposition chrétienne, par le biais de l’ancien ministre Fouad Boutros, afin de parvenir à une liste consensuelle qui garantirait un double équilibre politique et confessionnel au sein du nouveau conseil municipal de Beyrouth. Ces tractations ont été relancées après une courte pause due à un voyage de M. Boutros à l’étranger. Tractations Les efforts déployés sur ce plan semblent buter cependant sur des conceptions quelque peu divergentes de la liste consensuelle. M. Hariri désirerait ainsi être le «parrain» de cette liste et conçoit le consensus comme un aval de sa part à une présence de candidats de l’opposition sur «sa» liste. Les opposants, par contre, font valoir que la mise sur pied d’une liste consensuelle signifie que leurs candidats devraient être des «partenaires à part entière, et sur un pied d’égalité», des candidats du premier ministre. Les démarches entreprises dans ce cadre ont été passées en revue au cours d’un entretien que M. Fouad Boutros a eu hier avec le chef du gouvernement, lequel a également conféré dans la journée à ce propos avec une délégation grecque-catholique conduite par l’évêque melkite de Beyrouth, Mgr Habib Bacha, et comprenant l’ancien ministre Pierre Pharaon et le député de Beyrouth Michel Pharaon. Auparavant dans la journée, M. Boutros avait tenu une réunion avec des représentants du parti Kataëb et du courant des «Forces libanaises», MM. Karim Pakradouni, Simon Khazen, Bernard Jerbaka, Toufic Hindi, Joe Sarkis et Alfred Madi. Le dernier bilan des démarches effectuées pour aboutir à un consensus ont été passées en revue au cours de cette rencontre. De source bien informée, on indique que des difficultés continuent d’entraver la mise sur pied d’une liste conjointe dans la capitale. Les participants à la réunion sont convenus de poursuivre les contacts entrepris à ce sujet à plus d’un niveau. Le consensus ne faisant que diminuer les risques de déséquilibre confessionnel sans pour autant les abolir totalement — en raison de l’éventualité, fort probable, d’un vote monochrome —, plusieurs voix s’élèvent dans les milieux chrétiens afin de faire reporter le scrutin dans la capitale pour permettre un redécoupage de Beyrouth en deux ou trois circonscriptions restreintes. Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a soulevé cette question hier devant ses visiteurs, mettant en garde contre la rupture de l’équilibre confessionnel dans la composition du conseil municipal de Beyrouth. Le patriarche maronite s’est prononcé à ce propos pour la division de la capitale en circonscriptions restreintes de manière à permettre aux chrétiens et aux mahométans d’élire eux-mêmes leurs représentants respectifs. Une proposition en ce sens sera soumise par le ministre des Affaires étrangères et député du Kesrouan, M. Farès Boueiz, au Conseil des ministres qui se tiendra ce soir au Palais de Baabda. M. Boueiz proposera notamment l’ajournement du scrutin à Beyrouth et le redécoupage de la capitale en circonscriptions restreintes. Cette suggestion a été discutée au cours d’un entretien que M. Boueiz a eu dans la soirée d’hier avec le président Elias Hraoui. De source digne de foi, on indique que le chef de l’Etat ne serait pas opposé à une telle solution. Celle-ci nécessite cependant l’approbation urgente par le gouvernement d’un projet de loi redéfinissant le découpage électoral de Beyrouth. Cela implique que l’Exécutif devrait ouvrir une session parlementaire extraordinaire, la session ordinaire de la Chambre expirant à la fin de cette semaine. Dans un tel contexte, quelles sont les chances de succès des démarches entreprises pour modifier le découpage de la capitale? La position du patriarche maronite à ce propos a incontestablement donné plus de poids aux efforts déployés sur ce plan. Le redécoupage de Beyrouth est en outre réclamé non seulement par la partie chrétienne, mais également par le leader du PSP Walid Joumblatt. Reste à savoir s’il existe au niveau du pouvoir une volonté politique réelle d’éviter à la capitale un déséquilibre confessionnel qui risquerait d’accroître davantage le profond malaise politique dans le pays.
La fièvre de la première phase des élections municipales, au Mont-Liban, étant maintenant tombée, tous les regards sont désormais braqués sur la deuxième phase de cette consultation populaire, au Liban-Nord, et (surtout) sur le scrutin de Beyrouth, prévu — en principe — le 7 juin prochain (VOIR AUSSI PAGES 2, 3 ET 4). Comme ce fut le cas dans les régions de la montagne,...