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Actualités - ANALYSE

Un match globalement nul sur le plan politique

Bien qu’il y ait là plus qu’ailleurs un problème de déplacés affectant la participation, tout le monde au Mont-Liban s’est déplacé dimanche! Un véritable rush sur les urnes. Le taux élevé de bulletins validés, frisant les 75%, révèle par contraste la force du mot d’ordre de boycottage lancé par les radicaux pour les législatives de 92 (13,8% seulement!) et à un moindre degré pour le bis de 96. Du même coup cette ruée a déjoué les savants calculs des stratèges et mis par terre leurs échafaudages d’alliances, ce qui prouve si besoin était que les municipales sont bien plus l’expression de desiderata d’administrés que de conditions politiques. Autrement dit ce sont bien plus les familles que les partis qui ont mené le jeu, sauf dans quelques sites clés comme la banlieue-sud. Et encore car les césures y ont souvent une origine tribale. Toujours est-il que l’opération s’est déroulée dans l’ensemble du mohafazat pratiquement sans accroc, sinon dans un climat de fair-play absolu. A chaud, elle appelle les remarques suivantes: — L’armée et les FSI ont été parfaitement à la hauteur de leur mission, ont assuré l’ordre sans immixtion pour le compte des autorités comme cela pouvait se produire jadis du temps du Deuxième Bureau. Les élections ont été libres et propres, ce qui à vrai dire n’était pas difficile puisque ce genre de scrutin s’effectue à huis clos et que la triche y est pratiquement impossible, tout le monde connaissant chacun et chacun connaissant tout le monde comme on dit… — Chapeau bas également pour l’organisation administrative: beaucoup moins d’erreurs dans les listes électorales, de manque d’effectifs, d’anarchie dans la répartition des bureaux et de comportements bizarres des préposés que durant les législatives. — Sur le plan politique, l’appréciation est plus mitigée. Certes, en cours d’opération, les candidats ont dans leur ensemble soutenu qu’ils ne percevaient pas de pressions, d’immixtions indues ou d’achats de voix. Mais pour le fond, et ce n’est pas rédhibitoire en démocratie, le pouvoir — ou plutôt ses différents pôles qui sont loin d’être unis — s’est lancé de toutes ses forces dans la bataille. Il a été battu dans des endroits, il a gagné ailleurs, le match se soldant par un résultat pratiquement égal, pour ne pas dire nul. Il faut beaucoup de casuistique ou d’aveuglement pour arriver à la conclusion que ces municipales peuvent servir de baromètre pour les prochaines législatives ou encore pour mesurer les rapports de force politiques qui prévalent actuellement sur le terrain. Les affrontements étaient en effet si localisés, si spécifiques dans chaque localité que la plupart des alliances dites politiques en ont pris pour leur grade. Même dans la banlieue-sud, on peut relever que c’est sa meilleure organisation technique, ses meilleurs services sociaux aussi qui ont permis au Hezbollah de l’emporter sur le tandem Berry-Hariri; de là à dire qu’aux législatives il les battrait à plate couture, dans la Békaa ou au Sud ( ces deux régions qui fournissent la quasi totalité de la population de la banlieue-sud), il y a un pas que même les analystes intégristes ne franchissent pas. D’autant que si les municipales peuvent servir de leçon, elles vont inciter les perdants à améliorer leurs positions — comme un cadre d’Amal l’a promis — d’ici les législatives alors que les gagnants risquent de s’endormir sur leurs lauriers. L’opposition de son côté a prouvé tout à la fois que certains de ses leaders gardent de solides atouts populaires et qu’elle ne sait pas vraiment rester unie. Et finalement, si un Dory Chamoun a su faire acte de présence, un Michel Murr est loin d’être en reste, emportant le morceau dans nombre de localités du Metn où on note toutefois que les deux figures de proue qui s’étaient opposées à lui lors des législatives, MM. Albert Moukheiber et Nassib Lahoud, l’ont emporté à domicile. Tout le monde gagnant? Peut-être, dans la mesure où la gestion des agglomérations y trouverait son compte. Dans les municipales, c’est le seul critère qui doit compter…
Bien qu’il y ait là plus qu’ailleurs un problème de déplacés affectant la participation, tout le monde au Mont-Liban s’est déplacé dimanche! Un véritable rush sur les urnes. Le taux élevé de bulletins validés, frisant les 75%, révèle par contraste la force du mot d’ordre de boycottage lancé par les radicaux pour les législatives de 92 (13,8% seulement!) et à un...