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Actualités - ANALYSE

Dossier régional : à Beyrouth aussi le pessimisme est roi...

Le palais Bustros attend son carton d’invitation: les Egyptiens et les Français proposent d’organiser une conférence pour sauver la paix. Bien entendu, Israël se porte pour sa part aux abonnés absents. Et tout est de savoir ce que les Américains pensent de cette initiative, quelle chance ils vont ou non lui laisser car sans leur participation elle ne rimerait pas à grand-chose. Du reste un cadre de notre ministère des A.E. se montre sceptique quant aux résultats d’une telle rencontre, «si Washington n’y met pas du sien. Et si l’Union européenne, qui y répugne toujours, ne se résout pas à infliger des sanctions économiques à Israël pour son obstructionnisme». Une perspective d’autant plus éloignée que ces derniers temps c’est le gouvernement de Netanyahu qui a exercé des pressions sur les Occidentaux, Etats-Unis en tête, et non l’inverse… «Il est clair, enchaîne ce responsable, que Netanyahu n’a aucune raison de mettre ses provocations en veilleuse tant que les USA se montrent incapables de lui couper les vivres et que les Européens ne menacent pas d’annuler les accords préférentiels de partenariat conclus avec l’Etat hébreu». Les Arabes Mais pourquoi les Occidentaux seraient-ils plus royalistes que le roi…  «C’est vrai, reconnaît ce cadre à titre officieux et purement informationnel , il faut que les Arabes se motivent, se décarcassent bien plus et bien mieux qu’ils ne le font. Ils ne sont solidaires que par le verbe, et encore, du bout des lèvres. A part les parties concernées directement (l’OLP, la Syrie et nous), il n’y a pratiquement que l’Egypte qui bouge sur le plan diplomatique et un tout petit peu, comme par simple acquit de conscience, la Jordanie. Les autres sont tout à fait passifs. Trop mous ou encore trop durs pour être intéressés par la paix, comme c’est apparemment le cas pour le Soudan, la Libye et l’Irak. L’Algérie, centrée sur son grave problème intérieur, est excusable; la Tunisie comme le Maroc s’estiment sans doute trop éloignés de la scène et la Somalie encore plus; mais les gens du Golfe ne sont pas si loin… Et autant sinon plus que les Occidentaux, ils disposent d’arguments économiques certains pour faire pression sur Israël avec lequel certains d’entre eux ont établi de solides relations commerciales ces dernières années. Jadis pour un rien ils s’émouvaient quand les Palestiniens étaient en cause. Aujourd’hui ils se montrent indifférents et se contentent de déclarations creuses pour reprocher à Israël de ne même pas respecter les accords d’Oslo. Par leur attitude fuyante, les Arabes donnent bien raison à Netanyahu qui d’entrée de jeu avait accueilli avec dédain l’avertissement qu’ils lui avaient lancé lors du sommet du Caire: ou il révisait sa politique ou les pays ayant établi des relations avec Israël les rompraient. Il serait pourtant temps que les Arabes, pour préserver l’intérêt bien compris de chacun d’entre eux, comprennent qu’ils doivent ensemble rétablir leur crédibilité. En mettant au point un plan global — politique, économique, sécuritaire, diplomatique et culturel — visant à contrer le projet sioniste». «L’union fait la force mais pour le moment, reprend la source diplomatique libanaise, on semble loin d’un regroupement arabe effectif. Israël a indéniablement marqué un point essentiel quand il est parvenu à faire voler en éclats, en signant des traités de paix séparés avec les Palestiniens et les Jordaniens, le «Front de l’étau» qu’avaient formé ses voisins, l’Egypte exceptée. L’OLP doit réaliser, un peu tard, combien elle a été bernée. Elle n’arrive même pas à obtenir l’application de ces accords d’Oslo qui déjà ne lui sont pas tellement favorables. La Jordanie non plus n’a finalement tiré aucun avantage substantiel, économique notamment, de ses arrangements avec l’Etat hébreu. Restent la Syrie et nous. Comme Israël n’est pas parvenu à ses fins de ce côté-ci, il tente aujourd’hui de disloquer notre tandem par diverses manœuvres, dont ses propositions concernant la 425. Dans ces conditions, conclut cette personnalité libanaise, il faut faire attention aux contre-effets que produirait la conférence à laquelle songent les Français et les Egyptiens. Si elle ne devait pas déboucher sur des résolutions concrètes et efficaces, le fiasco avantagerait encore plus les positions israéliennes». Sans compter que la tenue même de ce congrès aurait l’air de signifier l’homologation de l’échec définitif des Etats-Unis au profit de Netanyahu…
Le palais Bustros attend son carton d’invitation: les Egyptiens et les Français proposent d’organiser une conférence pour sauver la paix. Bien entendu, Israël se porte pour sa part aux abonnés absents. Et tout est de savoir ce que les Américains pensent de cette initiative, quelle chance ils vont ou non lui laisser car sans leur participation elle ne rimerait pas à...