Hussein particulièrement agacé par la politique de Netanyahu

Le chef de la diplomatie jordanienne a déclaré hier que le roi Hussein avait rompu les contacts avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour lui manifester son désaveu de sa politique à l’égard des Palestiniens. «Non seulement ils ne se parlent pas, mais le roi est actuellement mécontent», a déclaré Daoud al-Anani au service anglais de Radio Israël. Le souverain hachémite est particulièrement agacé depuis sa dernière rencontre à la mi-avril avec Netanyahu qui a duré deux heures à Eilat, dans le sud d’Israël, a-t-il précisé. Au lieu de dire au roi la «bonne nouvelle» de l’acceptation par Israël du plan américain de relance du processus de paix — prévoyant un retrait israélien de 13% de la Cisjordanie occupée — «nous avons été priés de comprendre la position israélienne», a déclaré le ministre jordanien. «Cela ne nécessitait pas une rencontre, une petite lettre aurait suffi», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le roi Hussein a réaffirmé hier «le droit» des Palestiniens à établir un Etat «avec Jérusalem pour capitale», lors d’un message radiodiffusé à l’occasion des célébrations du 52e anniversaire de l’indépendance de la Jordanie. «Je prie Dieu pour que les Palestiniens obtiennent le droit d’établir un Etat indépendant sur leur sol national avec Jérusalem pour capitale», a dit le roi Hussein dans son message. «Nous pensons que notre indépendance sera achevée avec celle du peuple palestinien libre», écrit pour sa part l’éditorialiste du quotidien «Al Raï» qui ajoute que sa «liberté est incomplète, tant que nous chantons pour l’indépendance d’un autre Arabe». Les Palestiniens constituent la majorité du peuple jordanien, selon des estimations non officielles. Nombreux parmi eux sont ceux qui espèrent toujours pouvoir revenir dans leur terre d’origine. A ceux déjà intégrés dans la population jordanienne, s’ajoutent des dizaines de milliers des réfugiés des camps palestiniens. De nombreuses festivités officielles sont organisées pour la fête d’indépendance, notamment une réception organisée par le gouvernement à laquelle le roi Hussein a participé hier soir. (AFP, Reuters)