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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Cohen annonce une réduction du dispositif militaire dans le Golfe Les USA desserrent leur étau autour de l'Irak

Les Etats-Unis ont décidé de réduire leur présence militaire dans le Golfe au niveau d’avant la dernière crise avec l’Irak, a déclaré hier le secrétaire américain à la Défense William Cohen. M. Cohen a toutefois mis en garde le président irakien Saddam Hussein contre tout sentiment de soulagement qu’il pourrait éprouver à la suite d’une réduction de la présence militaire américaine dans le Golfe. Outre le porte-avions USS Independence qui a quitté le Golfe dimanche, les Etats-Unis prévoient de rapatrier les F-117 «furtifs», les bombardiers B-52 et d’autres avions de combat qui avaient été dépêchés dans la région lors de la dernière crise en novembre. Le secrétaire à la Défense a toutefois souligné que les Etats-Unis et leurs alliés avaient décidé «de maintenir une présence» militaire dans la région du Golfe et que «cette présence pouvait être augmentée et renforcée en l’espace d’à peine 48 heures». La force navale qui sera maintenue dans la région disposera d’un plus grand nombre de navires capables de tirer des missiles de croisière qu’avant la crise et les Etats-Unis y laisseront aussi beaucoup plus d’équipements afin de permettre un retour rapide en cas de nouvelle crise avec l’Irak, a ajouté M. Cohen. «Nous disposons d’une grande puissance de feu» dans le Golfe, a averti M. Cohen, assurant que les Etats-Unis bénéficiaient d’un «fort soutien» de leurs alliés des pays du Golfe et de l’OTAN. Les Britanniques restent Pour sa part, le gouvernement britannique ne prévoit pas de réduire pour le moment sa présence militaire dans le Golfe, déployée lors de la dernière crise avec l’Irak, mais la situation peut évoluer, a indiqué lundi le ministère de la Défense. La Grande-Bretagne avait déjà sensiblement modifié son dispositif dans la région au cours des derniers mois en rapatriant son porte-avions pour entretien, l’Invincible d’abord puis plus récemment l’Illustrious qui l’avait remplacé. Actuellement, l’armée britannique compte 12 chasseurs-bombardiers Tornado au Koweit et 6 appareils supplémentaires en Turquie, selon le ministère, qui assure que sa puissance de feu n’a pas été affectée par le départ du porte-avions, les chasseurs Harrier GR7 qu’il transportait ayant été remplacés par des Tornados au sol plus performants. Côté américain, 17.000 et 20.000 membres des forces armées devraient rester dans la région, sur 37.000 actuellement, selon M. Cohen. Un seul porte-avions américain, l’USS Stennis, reste dans le Golfe, pour la première fois depuis novembre dernier. L’arsenal que les Etats-Unis entreprennent de diminuer dans le Golfe a été déployé à l’occasion de la dernière crise en date avec l’Irak concernant les inspections de désarmement menées par une Commission spéciale de l’ONU (UNSCOM). Afin d’obliger l’Irak à accepter l’inspection par les experts de l’ONU des sites dits «présidentiels», les Etats-Unis avaient déployé dans la région deux porte-avions, 27 navires et plus de 350 avions de combats. Un accord conclu en février entre Bagdad et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a permis d’empêcher l’attaque militaire que les Etats-Unis, soutenus par la Grande-Bretagne, menaçaient de lancer. Depuis, les inspections de l’UNSCOM se déroulent sans heurts notables. Hier, les autorités irakiennes ont annoncé qu’une équipe d’inspecteurs biologiques avait quitté Bagdad après des visites surprises dans 12 sites de la capitale et dans le sud du pays. Les sanctions ne font plus l’unanimité Du feu vert de l’UNSCOM dépend la levée des sanctions imposées à l’Irak en 1990. Celles-ci sont de plus en plus lourdes de conséquences humanitaires et conduisent les Nations Unies à prendre conscience de l’urgence de la situation. L’émissaire spécial de Kofi Annan en Irak, l’Indien «Prakash Shah», a déclaré hier que l’ONU était soumise à une pression croissante pour qu’elle «fasse quelque chose» et arrête les souffrances des Irakiens. Une demande croissante va se faire jour au sein de l’ONU et de la communauté internationale «pour envisager la question des sanctions sous un angle complètement différent», a-t-il dit avant son départ pour New York où doit être examinée le 4 juin la nouvelle phase de l’accord «pétrole contre nourriture» destiné à alléger quelque peu l’effet de l’embargo. «C’est un fait que ces sanctions existent et que ceux qui ont le pouvoir de les lever ne sont pas convaincus de la nécessité de le faire. Des efforts doivent être réalisés pour les persuader de voir la réalité et de décider d’eux-mêmes de changer leur position», a déclaré Shah. Même les pays arabes qui ont réclamé l’imposition de l’embargo en 1990 ont revu leur position et envoient en Irak des avions d’aide humanitaire, a-t-il poursuivi. (AFP-Reuters)
Les Etats-Unis ont décidé de réduire leur présence militaire dans le Golfe au niveau d’avant la dernière crise avec l’Irak, a déclaré hier le secrétaire américain à la Défense William Cohen. M. Cohen a toutefois mis en garde le président irakien Saddam Hussein contre tout sentiment de soulagement qu’il pourrait éprouver à la suite d’une réduction de la présence...