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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie : Habibie ne veut pas être un président de transition Mais la marge de manoeuvre du nouveau chef de l'Etat est étroite en raison de la crise économique

Bacharuddin Jusuf Habibie a confirmé vendredi, au lendemain de son arrivée à la tête de l’Indonésie, qu’il n’entendait pas être un président de transition mais sa marge de manœuvre est étroite en raison notamment d’une situation économique gravissime. Animé et se voulant convaincant, le président Habibie a présenté hier son «Cabinet de réformes», une liste de 36 ministres comportant 17 nouvelles têtes, dont, pour la première fois, des représentants des partis minoritaires (VOIR AUSSI P. 10). Sa prestation n’a pas été celle de quelqu’un qui est là pour expédier les affaires courantes, a commenté un diplomate de haut rang qui a qualifié le résultat «de très remarquable». Une autre source diplomatique a qualifié cette prestation de «rassurante après l’allocution affligeante de la veille au soir». M. Habibie, 61 ans, doit immédiatement agir pour consolider la situation économique de l’Indonésie qui est «à une semaine de la cessation de paiement», selon des sources diplomatiques spécialisées. Pour éviter la catastrophe, il ne peut que compter sur l’aide internationale qui sera directement liée à la mise en place de réformes autant économiques que politiques et sa capacité à les faire accepter par le pays. L’équipe des ministres économiques reste sous la houlette du ministre coordonnateur Ginanjar Kartasasmita. Elle est, selon ce diplomate de haut rang ayant requis l’anonymat, «la meilleure possible pour poursuivre les négociations avec le Fonds monétaire international». Mais les mesures qui devront être prises seront nécessairement douloureuses pour la population alors que pour la première fois en Indonésie un jeu politique normal devrait pouvoir s’instaurer. M. Habibie, à la différence de Suharto et de Soekarno, note ce diplomate pour la première fois en Indonésie, va devoir faire de la politique, jouer le jeu du meilleur compromis possible, balancer et équilibrer les forces en présence, dont celles liées au pouvoir précédent. Le premier test sera celui des réformes et de la manière dont elles seront élaborées et mises en place ainsi que le rôle que jouera éventuellement un «comité de réformes» comme celui que Suharto avait annoncé mais qu’il avait été incapable de mettre en place. Les bénéficiaires de l’ordre ancien «Ce serait une erreur de penser que les tenants et bénéficiaires de l’ordre ancien laisseront la place sans combattre», estime ce diplomate qui fait également remarquer que M. Suharto reste le président du Golkar, son ancien parti, et statutairement a toujours le droit de veto sur n’importe laquelle de ses décisions. L’appel à des élections immédiates ou à échéance de quelques mois, comme le demande notamment Amien Rais, le fer de lance de la lutte contre le président Suharto, est aussi à double tranchant. En effet, un éventuel nouveau président, après de nouvelles élections parlementaires, resterait élu par l’Assemblée consultative du peuple dont 500 membres (soit la moitié) ont été désignés par Suharto. C’est sans doute aussi une des raisons qui fait hésiter le président Habibie à se choisir — il n’est pas constitutionnellement obligé de le faire — un vice-président.
Bacharuddin Jusuf Habibie a confirmé vendredi, au lendemain de son arrivée à la tête de l’Indonésie, qu’il n’entendait pas être un président de transition mais sa marge de manœuvre est étroite en raison notamment d’une situation économique gravissime. Animé et se voulant convaincant, le président Habibie a présenté hier son «Cabinet de réformes», une liste de...