La liste de Beyrouth annonce son programme

Le programme de la première liste qui se forme à Beyrouth, la «liste de Beyrouth», a été annoncé hier, sans que les noms des membres n’en soient révélés ou que les tendances politiques soient clarifiées. M. Abdel Hamid Fakhoury, ancien haut responsable à la MEA, a lu le communiqué de la liste dans une conférence de presse à l’ordre des journalistes, en présence de M. Mohammed Baalbacki. M. Fakhoury a évité de répondre aux questions concernant le député Najah Wakim (qui appuie, dit-on, la liste) ou le courant aouniste (qui s’allierait à lui), donnant des réponses vagues comme: «Nous sommes indépendants mais tout appui politique intègre serait le bienvenu». «Votez pour une municipalité au-dessus de tout soupçon». Tel est le slogan électoral de cette liste qui a décidé d’annoncer son existence et son programme avant les noms de ses membres, lesquels seront rendus publics dans quelques jours. Cette liste, appuyée en principe par le député de l’opposition Najah Wakim qui serait rejoint par le courant aouniste, se place clairement à l’antipode du pouvoir (dans son programme, elle précise que «Beyrouth a été plus endommagée par la construction chaotique de ces dernières années que par la guerre» ou qu’«il faut définir des normes à la relation des habitants avec Solidere»), mais elle se déclare apolitique. A la question de savoir si le courant aouniste participait à la liste, M. Fakhoury a répondu: «Nous sommes des indépendants ouverts à tous les courants, et nous ne faisons pas de différence entre les courants politiques. Tout le monde ne peut qu’être favorable à nos principes de développement pour la capitale. D’ailleurs, il faut observer que la majorité des habitants de Beyrouth ne sont pas politisés». M. Fakhoury a également évité de préciser si le député Wakim ou un tout autre courant politique soutenait la liste. Concernant le retard dans l’annonce des noms, M. Fakhoury a dit: «Nous tenions à rendre notre programme public. Retarder la publication des noms est une tactique électorale». Mais «L’Orient-Le Jour» a appris que MM. Kamal Hamdane, Bachar Kouatly, Adnane Itani et Amir Hamaoui seront inclus dans la liste. Selon des sources bien informées, cette liste sera complétée et serait également soutenue par les aounistes. Sur le financement de la liste, il a précisé: «Les candidats financent leur liste et toute autre source de financement est bienvenue». Le programme de la liste de Beyrouth se base sur le fait que «la capitale souffre de pollution, de constructions chaotiques, de manques d’espaces verts, de systèmes d’égouts déficients, d’îlots de pauvreté...». Le programme est principalement axé sur trois points: établir une solidarité entre les habitants de la capitale, améliorer la qualité de la vie (pollution, éducation, art), créer une vision d’avenir. Afin d’établir une sorte de solidarité entre les habitants, le programme prévoit de créer des centres sociaux assurant des services divers, et d’encourager les institutions scolaires, notamment les écoles maternelles, à se réinstaller à Beyrouth. Pour améliorer la qualité de la vie, il faudrait notamment combattre les sources de pollution, encourager le transport en commun, créer un centre culturel central avec une bibliothèque nationale, un auditorium et un centre d’information, rendre au littoral et aux espaces verts leur beauté naturelle. Quant à la vision d’avenir, elle consiste à mettre au point un plan directeur pour Beyrouth, basé sur des priorités sociales et économiques, dessiner les grandes lignes d’une coopération entre la municipalité de Beyrouth et les municipalités voisines afin de créer une continuité au niveau des réseaux d’égouts, des projets de construction et des espaces verts.