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Actualités - ANALYSE

Et Netanyahu mène le bal ...

Netanyahu a réussi à s’extraire de l’étau américain, à dévier du canal que les cadres de l’Administration Clinton voulaient lui faire emprunter au sujet des accords d’Oslo et, partant, du processus de paix. Il est parvenu, lors de ses échanges avec Madeleine Albright et avec les officiers traitants du dossier (Ross et Indyk), à renverser la vapeur en sa faveur, en les persuadant qu’avant de parler d’un redéploiement à 13% en Cisjordanie il faut d’abord mettre la situation palestinienne sous contrôle et neutraliser durablement le Hamas qui, selon lui, menacerait alors trop fortement la sécurité d’Israël. Bien entendu, Netanyahu a été très puissamment aidé par le lobby sioniste qui a déclenché aux States une campagne sans précédent, allant jusqu’à clamer que les pressions U.S. sur Tel-Aviv sont une sorte de coup de poignard dans le dos. Et parvenant surtout à faire signer par 81 sénateurs américains sur cent une motion invitant Washington à laisser tranquille le gouvernement israélien et à mettre plutôt la pression sur Arafat et les autres Arabes. Cette fois, les responsables américains, qui naguère avaient «puni» Netanyahu en refusant de le recevoir, se sont abstenus de toute sanction à son encontre, bien que nombre d’entre eux avouent n’être pas d’accord avec la ligne laxiste sur laquelle Albright s’est finalement rabattue. Netanyahu, qui avait été ambassadeur de son pays aux States, a montré qu’il n’a rien perdu ni de son savoir-faire diplomatique ni de sa connaissance des rouages de cette puissance où, d’ailleurs, il a été formé en sa jeunesse. Il a tenté parallèlement de compléter son succès en rencontrant à New York Kofi Annan, emportant dans ses bagages pour l’occasion Uri Lubrani qui est en charge du dossier libanais. Mais là, Netanyahu a fait chou blanc car le secrétaire général de l’ONU ne s’est pas laissé convaincre de publier une «lecture de texte» interprétant la 425, comme il le lui était demandé. Pour Israël en effet ce serait une victoire rien que de parvenir à faire reconnaître que cette résolution se prête à une interprétation déterminée. Point de vue rejeté jusque-là par la légalité internationale, Kurt Waldheim, qui était secrétaire général au moment de la promulgation et à qui on doit en 78 le fameux rapport de base étayant la 426, confirmant urbi et orbi que la 425 ne donne lieu à aucune explication tant elle est claire: Israël doit se retirer du Liban sans poser de conditions. Lui aussi diplomate de carrière, M. Annan a évité d’envoyer sèchement sur les roses ses interlocuteurs israéliens, se contentant de leur remontrer d’abord que son rôle n’est pas du tout d’interpréter la pensée du Conseil de Sécurité auteur des résolutions mais de les exécuter; et ensuite qu’il ne saurait agir dans un sens ou dans l’autre sans l’approbation de la partie concernée au premier chef, le Liban, et accessoirement de la Syrie. Une façon, éminemment diplomatique répétons-le, de dire à Netanyahu: faites accepter vos conditions par Beyrouth via Damas et j’en ferai mon affaire. Une position confortée par nombre de membres permanents ou rotatifs du Conseil de Sécurité qui ont fait savoir au Liban qu’ils n’admettent pas que l’on touche à la 425 ou qu’on la retouche sous prétexte d’interprétation. Dans le même sens, les réponses reçues à Beyrouth aux messages adressés par M. Farès Boueiz aux grandes capitales, par le truchement de leurs ambassadeurs, sont globalement encourageantes. Et confirment qu’une tentative de modification de la 425, éventuellement appuyée par les Etats-Unis, se heurterait en Conseil de Sécurité à un veto de la part d’autres Grands. La question du Sud sera par ailleurs évoquée entre ministres arabes des Affaires étrangères qui se réuniront à Beyrouth sous la présidence du secrétaire général de la Ligue, M. Ismet Abdel Méguid, pour préparer leur participation au congrès diplomatique méditerranéen qui doit se tenir à Palerme début juin. Là, le Liban répétera sa position: refus absolu de négocier quoi que ce soit, le retrait israélien devant être totalement inconditionnel, étant entendu que la sécurité frontalière sera ensuite assurée du côté libanais par l’armée et les FSI…
Netanyahu a réussi à s’extraire de l’étau américain, à dévier du canal que les cadres de l’Administration Clinton voulaient lui faire emprunter au sujet des accords d’Oslo et, partant, du processus de paix. Il est parvenu, lors de ses échanges avec Madeleine Albright et avec les officiers traitants du dossier (Ross et Indyk), à renverser la vapeur en sa faveur, en les ...