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Actualités - ANALYSE

Une partie diplomatique difficile autour de la 425

Apparemment très bien informé, un cadre du palais Bustros répète, après le ministre des Affaires étrangères, que «M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, n’ayant encore rien à proposer pour le Sud, une rencontre avec lui ne se justifie pas. D’autant que Netanyahu lui a confirmé, lors de leur récente entrevue, qu’il maintient ses conditions pour l’application de la 425, en lui demandant de s’interposer dans ce contexte avec le Liban». D’où on peut déduire que la diplomatie libanaise, après avoir affirmé qu’elle n’avait pas à traiter avec les Israéliens, cette mission purement technique revenant à l’ONU, hésite maintenant à parler avec le secrétaire général lui-même simplement parce que Israël veut bien que ce dernier assume la médiation que lui confient les 425-426! De l’avis de certains haririens, qui rappellent que leur chef était prêt pour sa part à voir M. Annan, il n’est pas bon de pousser aussi loin le négativisme, car on semble ainsi apporter de l’eau au moulin de la propagande sioniste qui propage en Occident l’idée que le Liban, par complaisance pour la Syrie, refuse tout simplement de reprendre son territoire… Toujours est-il que, selon le cadre du palais Bustros, «M. Annan pourrait ne pas avoir l’intention d’engager des tractations avec nous et avec les Syriens, du moment qu’il sait parfaitement que nous rejetons pareillement les offres israéliennes. Il pourrait attendre donc, pour prendre l’initiative, que les propositions deviennent discutables», entendre dénuées de toute condition a priori. En effet, alors que, pendant vingt ans, le conflit a tourné autour de la reconnaissance de la 425, il s’articule aujourd’hui sur les voies à suivre pour l’appliquer. Le Liban, s’armant de la nature même de cette résolution, exige un retrait sans condition, précisant qu’ensuite il saura assurer l’ordre frontalier, traiter le cas du Hezbollah, comme celui de la milice de Lahd. A ce propos, Israël demande des assurances pour le devenir des éléments de l’ALS comme de leurs familles qui pourraient être sujettes à des actes de vengeance après le retrait. Mais, principalement, Israël réclame des mesures de sécurité mettant au pas pour de bon la résistance, pour ne pas avoir plus tard, dit-il, à mener de coûteuses opérations militaires de représailles. Il souhaite donc des garanties, notamment syriennes, car il fait peu confiance au Liban, soulignant que seul Damas a vraiment le pouvoir de contrôler les intégristes. Dans ce cadre, avant de se retirer, Israël veut savoir clairement si les fondamentalistes libanais vont cesser le combat effectivement après la libération du territoire libanais ou le poursuivre par des actions contre la Galilée, en application du mot d’ordre initial de Khomeyni appelant à la libération de Jérusalem comme à la chute de l’Etat hébreu. Dans le même sens, et le récent raid sur Taanayel est venu rappeler l’importance du problème, les organisations palestiniennes hostiles à la paix, basées au Sud ou dans la Békaa, se retrouvent sur la sellette. D’autant que, pour elles, la question ne se pose pas: que le territoire libanais soit libéré ou non n’affecte pas leur décision de continuer la lutte. Là aussi, c’est Damas qui, seul, peut trancher, souligne Israël. Plus globalement, c’est toute la question des réfugiés palestiniens au Liban, de l’extraterritorialité dont jouissent leurs camps et de leur armement qui est en jeu. Le Liban plaide pour leur retour dans les territoires pour d’innombrables raisons démographiques, politiques, économiques et sociales. Et aussi parce que leur autonomie ne lui permet pas de les contrôler d’assez près, pour garantir qu’ils n’organiseraient pas des raids ou des tirs de missiles sur la Galilée à partir de son territoire. Dès lors, pour essayer de rendre la position officielle cohérente dans sa forme, certains responsables libanais ont soutenu dans des déclarations que la sécurité frontalière ne peut être garantie que dans le cadre d’une solution régionale globale. Ce qui sous-entend que les Palestiniens dissidents ou même la résistance locale intégriste continueraient à agir après un retrait du Sud, sinon tant que la Palestine resterait occupée, du moins tant que le Golan n’aura pas été rendu à la Syrie. Une logique comme une autre et qui peut expliquer pourquoi il est effectivement inutile pour Beyrouth de parler avec M. Annan qui ferait mieux de traiter le dossier en faisant le go between entre Tel-Aviv et Damas.
Apparemment très bien informé, un cadre du palais Bustros répète, après le ministre des Affaires étrangères, que «M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, n’ayant encore rien à proposer pour le Sud, une rencontre avec lui ne se justifie pas. D’autant que Netanyahu lui a confirmé, lors de leur récente entrevue, qu’il maintient ses conditions pour...