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Actualités - CHRONOLOGIE

Indonésie : le parlement à son tour demande à Suharto de démissionner

Le commandant en chef de l’armée indonésienne a écarté hier l’espoir d’un règlement rapide de la crise dans le pays en refusant d’appuyer l’appel du Parlement demandant au président Suharto de démissionner (VOIR AUSSI PAGE 12). Contre toute attente, le général Wiranto a déclaré aux journalistes indonésiens — dont certains l’ont hué — que «cet appel n’avait pas de base légale». Le général, qui est également ministre de la Défense, a aussi demandé l’annulation des manifestations prévues pour demain mercredi à l’échelle nationale par les étudiants, affirmant qu’elles «risquaient de produire le même incident que celui qui vient de se produire». Le général Mutojib, commandant du BIA, le service de renseignements de l’armée, a affirmé de son côté que le président Suharto ferait aujourd’hui une déclaration pour répondre aux appels à sa démission qui se multiplient. «Le président nous a dit qu’il répondrait lui-même mardi aux appels demandant sa démission», a déclaré le général Mutojib. Le général Wiranto a mis en garde les étudiants qui ont prévu de manifester pour exiger la démission du président Suharto le 20 mai, commémoration du soulèvement lancé contre les Néerlandais dans les années 20. «Les forces armées, a-t-il dit, continueront de jouer leur rôle stabilisateur, ce qui veut dire: continueront à défendre et à protéger la Constitution et la stabilité nationale». «J’espère, a-t-il dit, que le peuple continuera ses activités normales en respectant les lois et règlements». L’explosion de colère et de violences qui a suivi, la semaine dernière, la mort de 6 étudiants tués par balles à l’université Trisatki, lors d’une manifestation pacifique, a fait plus de 500 morts. La plupart des victimes sont les pillards pris au piège des incendies qu’ils avaient eux-mêmes allumés lors de la mise à sac, regardée l’arme au pied par les soldats, dans la «ville chinoise» et les quartiers commerciaux de Djakarta. Ces violences ont accéléré les départs des ressortissants étrangers qui quittent l’Indonésie à flot continu, plusieurs pays, comme le Japon et la Corée du Sud, ayant même annoncé «qu’ils étaient prêts, si nécessaire, à faire appel à leurs avions de transport militaire». Deux ressortissants britanniques ont, par ailleurs, été tués à Djakarta, hier. «Le motif des meurtres semble avoir été le vol», a indiqué un porte-parole du Foreign Office à Londres. Le président du Parlement, M. Harmoko, avait annoncé hier qu’il avait été décidé lors d’une réunion avec les vice-présidents des différents groupes de demander au président Suharto de se retirer «pour le bien et l’unité de la nation». Le chef du pouvoir législatif avait fait cette déclaration alors que par centaines des étudiants convergeaient vers le siège du Parlement pour demander la démission de M. Suharto, 76 ans, au pouvoir depuis 32 ans. (AFP, Reuters)
Le commandant en chef de l’armée indonésienne a écarté hier l’espoir d’un règlement rapide de la crise dans le pays en refusant d’appuyer l’appel du Parlement demandant au président Suharto de démissionner (VOIR AUSSI PAGE 12). Contre toute attente, le général Wiranto a déclaré aux journalistes indonésiens — dont certains l’ont hué — que «cet appel...