Lubrani : Israël et le Liban doivent trouver une solution diplomatique

Israël et le Liban doivent résoudre «diplomatiquement» leur différend car les tentatives de solutions militaires ont échoué, a déclaré Uri Lubrani dans un entretien publié hier par le quotidien égyptien Al Ahram. «Coordonnateur des affaires israéliennes au Liban», Lubrani a néanmoins averti que l’armée israélienne ne se retirera jamais du Liban si le gouvernement libanais ne garantit pas la sécurité à sa frontière nord. «Les problèmes entre Israël et le Liban sont des problèmes de sécurité et ne peuvent être résolus par des moyens militaires», a déclaré M. Lubrani à Al Ahram. «Nous pouvons entrer au Liban à tout moment car notre armée est puissante mais ceci n’est pas une solution», a-t-il ajouté, faisant allusion aux précédentes invasions israéliennes dans lesquelles des dizaines de soldats israéliens ont été tués. «Nous entrons (au Liban) puis repartons et la situation reste la même, c’est pourquoi une solution doit être diplomatique», a souligné le responsable. L’offre d’Israël de retrait de la zone qu’il occupe depuis 20 ans dans le Liban-Sud repose sur des garanties de sécurité apportées par Beyrouth «en ligne avec les termes de la résolution 425» votée en 1978 par le Conseil de Sécurité de l’ONU, selon M. Lubrani. «La souveraineté libanaise ne peut exercée sans retrait et un retrait ne peut être réalisé sans arrangements de sécurité», a-t-il insisté. «Mais si nous n’obtenons pas des arrangements de sécurité nous resterons au Liban-Sud parce que nous n’avons pas d’autre choix». Selon M. Lubrani, un accord de paix pourrait être obtenu avec le Liban «en deux jours de négociations». Interrogé sur les possibilités d’un accord de paix avec la Syrie, il a répondu: «La situation est bien plus compliquée mais je pense que la Syrie sera la dernière à conclure un accord de paix avec nous». Sur le terrain, les opérations militaires au Sud ont été nombreuses ces dernières 48h: un commando israélien a fait une incursion dans le village de Majdal-Silm, un hélicoptère ennemi a tiré deux missiles aux abords de Soujoud, l’aviation israélienne s’est aventurée loin de la région méridionale et a survolé Beyrouth pendant une demi-heure et trois combattants d’Amal sont tombés dans une embuscade au moment où ils tentaient de s’infiltrer dans la zone occupée. L’armée israélienne a annoncé hier avoir fait plusieurs blessés dans la nuit lors d’une opération de commando contre une «cellule terroriste» dans le village de Majdal-Silm, au nord de la «zone de sécurité». Selon la radio israélienne, l’opération, appuyée par des hélicoptères, visait une position du Hezbollah dans le village. Par ailleurs, trois combattants d’Amal ont été blessés dans la nuit de dimanche à lundi par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient de s’infiltrer dans la «zone de sécurité», a indiqué la police libanaise. Les trois combattants ont été blessés par des tirs de l’artillerie israélienne dans le vallon de Wadi Slouki, qui commande l’accès au secteur central de la zone occupée. Amal s’est refusé à confirmer ou infirmer ce bilan. La tentative d’infiltration a été suivie par des tirs d’Amal contre la position israélienne au château de Beaufort, qui commande le principal accès au secteur central de la zone occupée. Dans un communiqué, Amal a indiqué avoir tiré à l’aube des obus de mortier et des roquettes antichars «après avoir repéré l’arrivée de renforts» israéliens au château de Beaufort. Raid israélien près de Soujoud Un hélicoptère a tiré lundi à 1h deux missiles dans un vallon en contrebas du village de Soujoud dans le massif de l’Iqlim el-Touffah. Ce raid a été précédé de survols israéliens d’une grande partie du Liban-Sud, notamment des villes de Tyr et de Saïda. Dans l’après-midi, la chasse israélienne avait survolé pendant une demi-heure Beyrouth. La DCA de l’armée libanaise est intervenue contre les appareils israéliens, sans les toucher. Ce regain d’activités intervient trois jours après un violent raid israélien qui a tué 10 combattants et blessé 26 autres dans une base du Fateh-intifada, dans la plaine de la Békaa.