Le père Youhanna Kawkabani, une vie exemplaire (photo)

Le P. Youhanna Kawkabani, l’une des figures sacerdotales maronites les plus authentiques de cette seconde moitié du XXe siècle, est décédé mercredi, à l’hôpital Saint-Joseph de Dora. Né en 1915 à Aïtanite (Békaa-Ouest), le P. Kawkabani avait choisi, très tôt, le sacerdoce. Ordonné le 25 mars 1941, il s’était engagé, quelques jours plus tard, comme aumônier dans l’armée française, sur le front de Marjeyoun. Il y apprendra, une fois pour toutes, la compassion pour la cause des souffrants et des pauvres. Sa vie sacerdotale va le prendre de Marjeyoun au diocèse de Saïda, où il fonde une école. En 1947, il est nommé à la paroisse Sainte-Thècle (Mar Takla), à Sed el-Bauchrieh, où il va déployer tout son talent pastoral et créer, dès 1949, un «restaurant des ouvriers». Il va y mener une activité débordante, malgré un intermède de trois ans où il assumera les charges de vicaire épiscopal de Saïda (1955-1958). Aux œuvres sociales, il ajoute des activités d’évangélisation, utilisant notamment le théâtre populaire religieux, pour attirer les fidèles d’une paroisse hypertrophiée, en raison de l’exode rural. Le P. Kawkabani va notamment adapter en milieu libanais la pièce de Claudel «L’Annonce faite à Marie» et trouver le temps de rédiger un ouvrage autobiograhique. Parallèlement, il va créer un centre médico-social, noyau d’un hôpital toujours ouvert, et lancer la réalisation des «restaurants du cœur». En 1964, sur l’initiative de l’archevêque de Beyrouth, il relance la célèbre revue religieuse «Al-Rahiya» (La Paroisse), toujours en circulation, à laquelle des plumes prestigieuses prêteront bénévolement leurs talents. En 1989, il est élevé par le patriarche Sfeir à la dignité de chorévêque, en considération de ses «longues années passées dans la vigne du Seigneur», dans des domaines aussi divers que la pastorale, l’enseignement, les tribunaux ecclésiastiques, l’information, l’orientation et l’action sociale. Ses obsèques se dérouleront cet après-midi, à 15 heures, dans l’église Mar Takla, qu’il a aimée et servie un demi-siècle durant.