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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Dutroux : le gouvernement belge tente de désamorcer la crise

Une semaine cruciale commence aujourd’hui pour le premier ministre belge Jean-Luc Dehaene et son gouvernement, qui essaieront de désamorcer la crise suscitée par la folle et brève évasion du pédophile Marc Dutroux, avant la tenue vendredi et samedi dans la capitale de la Belgique du sommet historique pour le lancement de l’euro. Depuis son intervention jeudi soir en séance plénière à la Chambre des députés pour annoncer la démission de deux ministres, Jean-Luc Dehaene, le débonnaire premier ministre belge, ne s’est plus exprimé publiquement. Selon son entourage, il prépare une déclaration très attendue, qu’il devra prononcer mardi devant les parlementaires, avant qu’ils ne votent sur une motion de censure déposée par l’opposition. Cette motion n’a en principe aucune chance de passer, étant donné la confortable majorité de la coalition au pouvoir. Le premier ministre, passionné de football, a même fait savoir qu’il n’assisterait pas à un match décisif pour le club FC Bruges, dont il est un fervent supporter, dimanche soir contre Anderlecht. Selon la presse, il veut éviter toute manifestation d’exubérance en public, son club étant favori pour le titre de champion de Belgique. Aucune indication n’a encore été donnée sur le contenu de cette déclaration, mais un des partis de la coalition, le PS (socialistes francophones) a demandé un échéancier «avec des dates précises» sur le calendrier des réformes de la police et de la justice, dont les dysfonctionnements sont unanimement dénoncés. Une manifestation des Comités blancs, pour la défense des droits de l’enfant, a également été annoncée pour mardi, au moment où le premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale. Le temps presse pour M. Dehaene, qui sera l’hôte vendredi et samedi d’un sommet historique des Quinze, pour lancer la monnaie unique européenne, l’euro. Selon le président du PS, Philippe Busquin, M. Dehaene a évité la démission de son gouvernement à cause de ce sommet. Il ne fallait pas «augmenter le chaos», avec une démission du gouvernement, a indiqué M. Busquin, «le premier ministre aurait pu remettre sa démission au Roi, qui l’aurait sans aucun doute retenue, car samedi prochain, la Belgique accueille le sommet européen et il n’était pas question d’être sans gouvernement». Ce «prétexte» de l’euro, selon les mots d’un leader de l’opposition, Louis Michel (libéral francophone), n’a pas empêché cependant les appels à la démission du gouvernement. Une responsable du mouvement Ecolo (opposition) Isabelle Durant a renouvelé dimanche une demande en ce sens, de même que les parents des victimes de Dutroux ou les dirigeants du PNP (Parti pour une nouvelle politique), créé après la Marche blanche d’octobre 1996. Jusqu’à présent, il n’y a eu que deux démissions suite à l’évasion de Dutroux, celles des ministres de l’Intérieur et de la Justice du gouvernement fédéral. Du côté de la gendarmerie, responsable de la surveillance de Dutroux au moment de son évasion, rien n’a bougé. Plusieurs partis politiques et les parents des victimes ont demandé la démission du patron de la gendarmerie, le lieutenant-général Willy Derrider, sans succès jusqu’à présent. Ce dernier ne s’estime pas responsable et a fait savoir qu’il ne démissionnerait pas, son statut le protégeant contre une «démission forcée».
Une semaine cruciale commence aujourd’hui pour le premier ministre belge Jean-Luc Dehaene et son gouvernement, qui essaieront de désamorcer la crise suscitée par la folle et brève évasion du pédophile Marc Dutroux, avant la tenue vendredi et samedi dans la capitale de la Belgique du sommet historique pour le lancement de l’euro. Depuis son intervention jeudi soir en séance...