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Actualités - CHRONOLOGIE

Moratinos attendu au Liban et en Syrie après des contacts avec un responsable israélien à Chypre 425 : démarche européenne pour clarifier la situation Boutros-Ghali à son arrivée à Beyrouth : la résolution de l'ONU doit être appliquée sans condition

Alors que Beyrouth, signe de rayonnement, accueille aujourd’hui une réunion de représentants de près de quatre cents universités francophones ou établissements d’enseignement supérieur des cinq continents, la délicate partie diplomatique engagée par le Liban pour dénoncer la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud continue à dominer l’actualité. Le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a pris l’avion hier pour Damas, où il a rencontré le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam, retour d’une visite officielle en Iran. L’Iran et la Syrie ont directement qualifié, hier, de «complot» la proposition israélienne, estimant qu’elle vise à tromper l’opinion publique internationale et à semer la confusion au Liban même. Pour sa part, le Hezbollah a exprimé publiquement sa méfiance à l’égard des efforts diplomatiques visant à obtenir l’application de la résolution 425. Le député du Hezbollah Abdallah Cassir a déclaré hier que son parti est convaincu qu’Israël finira par réaliser la nécessité de se retirer sans condition du Liban, sous les coups répétés de la résistance. M. Cassir a ajouté: «Nous ne comptons pas sur la diplomatie internationale, sachant que l’ennemi est parvenu à gagner à son point de vue les Etats-Unis et le secrétaire général de l’ONU». Par ailleurs, le Liban et la Syrie se préparent à recevoir, dans les prochains jours, l’émissaire de l’Union européenne (UE) pour le Proche-Orient, M. Miguel Angel Moratinos, qui a rencontré samedi à Chypre le directeur général israélien des Affaires étrangères, M. Eytan Ben-Tzur. Le responsable israélien a évoqué avec M. Moratinos la proposition israélienne d’un retrait conditionnel de l’armée israélienne du Liban-Sud. Ces contacts ont été organisés en vue des rencontres que M. Moratinos aura à Beyrouth et Damas, a précisé l’AFP, citant la radio israélienne. Entre-temps, le Liban a trouvé hier dans l’ancien secrétaire général de l’ONU, M. Boutros Boutros-Ghali, un nouveau défenseur de son point de vue. Arrivé hier soir à Beyrouth, le secrétaire général à la Francophonie a déclaré qu’il «n’y avait pas de raisons pour modifier la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU», et a ajouté que cette résolution «devait être appliquée sans condition». «Les Nations Unies garantissent l’intégrité territoriale des pays membres, et le Liban est non seulement un pays membre, mais un pays fondateur des Nations Unies. Son intégrité territoriale doit donc être respectée», a ajouté le secrétaire général à la Francophonie, qui a par ailleurs refusé de commenter l’action de son successeur, «par respect pour les coutumes diplomatiques». M. Kofi Annan chercherait, selon certaines sources, à apporter certains amendements à la résolution 425 de l’ONU. Par contre, M. Boutros-Ghali s’est déclaré prêt à contribuer à mobiliser l’opinion des pays qui font partie de la Francophonie, en faveur du point de vue libanais sur la 425, par le biais des médias, des contacts bilatéraux ou de l’action diplomatique. A l’issue de la réunion francophone, M. Boutros-Ghali effectuera une visite officielle au Liban, et se rendra au cours de son séjour, à Cana, où 105 civils réfugiés dans un camp de l’ONU avaient été massacrés lors d’un bombardement israélien, le 18 avril 1996. M. Boutros-Ghali était secrétaire général de l’ONU au moment de cet incident. Une commission d’enquête nommée à sa demande avait conclu que le bombardement israélien de Cana n’avait pas été effectué par inadvertance. La publication de ce rapport avait joué un rôle dans le non-renouvellement de son mandat comme secrétaire général des Nations Unies. Par ailleurs, le Liban a reçu samedi l’appui de la Jordanie à sa position. C’est ainsi que le chef du gouvernement jordanien par intérim Abdallah Nsour, a déclaré qu’Israël doit se retirer du Liban-Sud «sans conditions». M. Nsour, qui recevait le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, en visite de travail à Amman, a évoqué avec ce dernier les difficultés que rencontre le processus de paix. La position de M. Nsour rejoint celle du Roi Hussein et du ministre jordanien des Affaires étrangères, Jawad Anani. Le monarque jordanien avait affirmé le 4 avril, que la proposition israélienne est «un pas positif», tout en appelant Israël à évacuer les territoires arabes qu’il occupe. Le ministre jordanien des A.E. avait estimé pour sa part que la proposition israélienne représente «un progrès», mais avait rejeté les conditions posées par l’Etat hébreu. Le Liban, pour sa part, tout en prenant acte de la volonté d’Israël d’évacuer la bande frontalière occupée, estime que les conditions qu’il y met, «vident la résolution 425» de son contenu et lient le Liban par des engagements qui sont le propre des accords de paix, alors même qu’Israël affirme avoir renoncé à conclure un accord de paix avec le Liban, en échange du départ de ses troupes. Par la voix du président Hraoui, le Liban s’est déclaré tout au plus disposé à coordonner le retrait israélien et le déploiement de l’armée libanaise, par l’intermédiaire de l’ONU, sans que cela n’accorde à Israël le droit de poser quelque condition que ce soit.
Alors que Beyrouth, signe de rayonnement, accueille aujourd’hui une réunion de représentants de près de quatre cents universités francophones ou établissements d’enseignement supérieur des cinq continents, la délicate partie diplomatique engagée par le Liban pour dénoncer la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud continue à dominer l’actualité. ...