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Actualités - ANALYSE

Sud : la méfiance reste générale

La belle harmonie que voici: le président Hussein Husseini, opposant distingué, se range tout à fait à l’avis du pouvoir en ce qui concerne le Sud. L’ancien président de la Chambre indique en substance qu’à son avis il est clair que «les propositions israéliennes concernant la 425 ne sont qu’une fuite en avant, une diversion pour détourner l’attention internationale des dérobades relatives aux accords d’Oslo conclus avec les Palestiniens. De la poudre aux yeux, pour couper court aux pressants questionnements occidentaux sur le blocage de ce volet palestinien, tout en redorant l’image extérieure de Netanyahu qui veut faire croire qu’il est un homme de paix qui respecte les résolutions de l’ONU…» M. Husseini rappelle qu’ au sortir de la conférence fondatrice de Madrid en 1991, la troïka dont il était alors membre aux côtés des présidents Hraoui et Karamé, s’était rendue de conserve au palais de Verre des Nations Unies à New York comme à Washington, pour y plaider la position libanaise et bien montrer qu’elle était solidement unifiée. Il indique qu’il avait déjà souligné devant le secrétaire d’Etat U.S. de l’époque M. James Baker et en présence du président George Bush qu’Israël «en faisant mine d’adhérer au processus, veut gagner du temps tout en s’affublant du costume du pacifisme alors qu’en réalité la seule paix que cet Etat veuille se résume à la capitulation des Arabes face à ses diktats». M. Husseini avait insisté: la seule explication à son avis de l’acceptation israélienne de Madrid était que Tel-Aviv voulait paraître comme n’étant pas du tout la partie qui entravait la paix au Proche-Orient. Mais, signale-t-il encore, M. Baker n’avait pas du tout été de cet avis, affirmant que la paix interviendrait dans un délai d’un an, soit en 1992. L’ancien président de la Chambre raconte qu’il avait alors répliqué: «Vous ne connaissez pas bien les Israéliens, et nous, nous les connaissons à la perfection. C’est pourquoi nous disons qu’Israël ne souhaite pas la paix et tentera de gagner du temps à travers l’initiative proposée». Pour lui, il en va tout à fait de même aujourd’hui et Netanyahu cherche à desserrer par ses propositions sur la 425 l’étau des pressions concernant le volet palestinien. Il y a sans doute du vrai dans un tel jugement. Mais il y a quand même plus car nul n’ignore que cela fait des mois, voire des années, que la majorité des Israéliens et l’état-major lui-même, accablés par les pertes au Sud réclament le retrait. Le mouvement d’opinion s’accompagne de diverses manifestations de rue et le gouvernement israélien ne peut y être insensible. Il n’empêche que M. Husseini se dit convaincu pour sa part qu’en son for intérieur Netanyahu n’est pas favorable du tout au retrait, sans quoi il l’aurait ordonné sans poser de conditions, comme le veut d’ailleurs la 425. L’ancien chef du Législatif est donc, répétons-le, tout à fait de l’avis des dirigeants locaux. Il souligne comme eux qu’il n’y a rien à négocier, que les mécanismes de restitution sont prévus aussi bien dans la 426 que dans le rapport circonstancié établi par le secrétaire général de l’ONU de l’époque, M. Kurt Waldheim et que l’on n’a en somme qu’à passer aux actes. C’est du reste, aux termes de ces anciennes conclusions techniques, au secrétariat général des Nations Unies qu’il appartient de superviser le bon déroulement du retrait, la FINUL devant combler les vides en attendant le déploiement de l’armée libanaise, tout en veillant à la sécurité des forces occupantes lors de leur mouvement de départ. Tout comme les responsables, M. Husseini pense également que les propositions Netanyahu- Mordehaï visent aussi à frapper l’alliance libano-syrienne, à disloquer le jumelage entre les deux volets pour aboutir avec le Liban à un accord similaire à celui du 17 mai et affaiblir considérablement la Syrie de la sorte. Pour M. Husseini, comme pour le pouvoir, il faut revenir à la convention d’armistice de 1949 en attendant la conclusion d’une paix globale. Il rappelle qu’en 1984 cette même commission avait tenu non moins de 14 réunions, ce qui prouve si besoin était que ni les deux invasions de 78-82 ni la 425 ne l’avaient rendue caduque. La délégation libanaise, évidemment militaire, était dirigée par le général Mohammed Hajje et elle avait insisté pour l’application de la 425… Cependant, se souvenant qu’il est dans l’opposition, M. Hussein Husseini conclut son exposé sur le Sud en estimant que la position de nos officiels n’est pas assez claire à ce sujet. A son avis leurs propos laissent trop entendre que le Sud est lié au Golan, alors qu’il ne doit rien en être et que la Syrie ne doit pas être impliquée dans la question sudiste, qu’elle n’a donc pas de garanties à fournir dans ce domaine aux Israéliens qui le lui demandent…
La belle harmonie que voici: le président Hussein Husseini, opposant distingué, se range tout à fait à l’avis du pouvoir en ce qui concerne le Sud. L’ancien président de la Chambre indique en substance qu’à son avis il est clair que «les propositions israéliennes concernant la 425 ne sont qu’une fuite en avant, une diversion pour détourner l’attention internationale...