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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il a expliqué aux ambassadeurs des Etats-Unis, de Russie, de France, de Grande-Bretagne et de Chine le point de vue du Liban Boueiz accuse Israël de vouloir un accord similaire à celui du 17 mai (photo)

«L’objectif des propositions israéliennes de retrait est uniquement de désamorcer la contestation interne en Israël». Par ces quelques mots, il est possible de résumer la teneur de la conversation que le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz, a eu hier avec les représentants au Liban des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité. Ce que M. Boueiz a aussi expliqué aux cinq diplomates qu’il a reçus, c’est que le principal but de l’Etat hébreu n’est pas d’évacuer le Liban-Sud mais d’obtenir la conclusion d’un accord similaire à celui du 17 mai. Le chef de la diplomatie a conféré dans la matinée avec les ambassadeurs des Etats-Unis, de Russie, de France, de Grande-Bretagne et de Chine, MM. Richard Jones, Oleg Peressypkine, Daniel Jouanneau, David Ross Maclennan et An Huihou. Aujourd’hui, il recevra les représentants des pays de l’Union européenne, puis les ambassadeurs des pays arabes. Demain, il s’entretiendra avec les ambassadeurs des pays non alignés et des Etats d’Amérique latine. M. Jones s’est abstenu de toute déclaration à la presse à sa sortie du palais Bustros. L’ambassadeur de Russie s’est pour sa part contenté d’indiquer que M. Boueiz doit prochainement adresser à son gouvernement comme à ceux des autres pays membres permanents du Conseil de Sécurité des lettres expliquant les raisons pour lesquelles le Liban rejette les propositions israéliennes. Quant à M. Daniel Jouanneau, il a souligné que la position de son pays vis-à-vis des propositions israéliennes n’a pas changé. «Les deux résolutions 425 et 426 sont parfaitement claires et ne sont pas assorties de conditions. Ce qu’il faut c’est qu’elles soient exécutées», a-t-il déclaré à la presse. «Continuité dans le temps» Interrogé au sujet des propos tenus par le chef de la diplomatie française, M. Hubert Védrine, qui avait qualifié de sérieuses les propositions israéliennes, M. Jouanneau a expliqué que la position israélienne reste importante dans la mesure où c’est la première fois depuis 20 ans que l’Etat hébreu reconnaît la 425. En réponse à une autre question, il a indiqué que les deux volets libanais et syrien des négociations avec Israël sont indissociables et que le dossier du Liban-Sud ne peut pas être réglé sans la Syrie. Plus tard, M. Boueiz a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a insisté sur le point selon lequel les résolutions 425 et 426 du Conseil de Sécurité ne peuvent en aucun cas être modifiées. Outre le fait qu’il considère que le texte des deux ne prête à aucune équivoque, le chef de la diplomatie a estimé que les résolutions du Conseil de Sécurité se caractérisent par leur continuité dans le temps. «Elles ne doivent pas être amendées suivant les équilibres ou les changements internationaux, ce qui porterait atteinte à la crédibilité du Conseil de Sécurité», a-t-il déclaré, répondant ainsi aux propos du secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, qui avait évoqué les changements intervenus sur le terrain depuis le vote de la 425, estimant qu’ils doivent être pris en considération. Selon M. Boueiz, le secrétaire général de l’ONU «n’a pas prôné un amendement de la 425, mais a seulement fait état d’un changement de circonstances sans aller plus loin». Au sujet de ses entretiens avec les cinq ambassadeurs, le chef de la diplomatie a indiqué que «sur le plan légal», il leur a expliqué que la 425 émane de la plus haute instance internationale et ne peut être par conséquent modifiée par quiconque. Il leur a aussi dit que «le Liban considère que le texte, dans son esprit et tel que le Conseil de Sécurité l’avait voulu à l’époque, n’établit pas de lien entre un retrait israélien et d’autres considérations d’ordre politique ou se rapportant à des questions de sécurité». «Sur le plan politique», M. Boueiz a fait valoir qu’Israël prétexte la mise en application de la 425 pour pousser le Liban à conclure avec lui un accord similaire à celui du 17 mai. Il a accusé le chef du gouvernement israélien, M. Benjamin Netanyahu, d’évoquer la volonté d’un retrait «uniquement pour désamorcer la contestation interne de l’occupation du Liban-Sud et pour éviter les protestations internationales contre le blocage des négociations de paix au niveau de tous les volets et notamment du volet palestinien». Il a regretté que M. Netanyahu eut «apparemment réussi à donner à la communauté internationale l’impression qu’il veut effectivement se retirer du Liban-Sud alors qu’il pose des conditions de nature à vider la 425 de son sens». M. Boueiz a réaffirmé qu’il n’est pas question pour le Liban de se laisser entraîner par Israël vers un dialogue portant sur des arrangements de sécurité à la frontière. «Rien qu’en acceptant de s’engager dans des négociations avec Israël, le Liban reconnaîtra ainsi implicitement que la 425 n’est pas applicable et nécessite de nouvelles négociations. «Ils» essaieront par la suite de pousser le Liban à reconnaître le principe des arrangements de sécurité, ce qui fait que nous serons engagés dans un labyrinthe duquel nous ne sortirons plus». Prié de dire si le mandat de la FINUL sera automatiquement renouvelé en juin prochain, il a répondu: «Je le pense et j’espère que le Conseil de Sécurité ne cèdera pas devant les pressions israéliennes».
«L’objectif des propositions israéliennes de retrait est uniquement de désamorcer la contestation interne en Israël». Par ces quelques mots, il est possible de résumer la teneur de la conversation que le chef de la diplomatie, M. Farès Boueiz, a eu hier avec les représentants au Liban des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité. Ce que M. Boueiz a aussi...