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Actualités - CHRONOLOGIE

Six heures d'entretiens Hraoui-Assad sur la 425 Le président Moubarak viendrait bientôt au Liban (photo)

L’offensive diplomatique israélienne portant sur l’application de la résolution 425 et le retrait des troupes de l’Etat hébreu de la «zone de sécurité» continue de susciter un branle-bas politico-diplomatique au plus haut niveau aussi bien à Beyrouth qu’à Damas et dans plus d’une capitale étrangère. La nouvelle rencontre au sommet que les présidents Elias Hraoui et Hafez el-Assad ont tenue hier sur les bords du Barada a été consacrée exclusivement — ou presque — à ce dossier particulièrement épineux qui a éclipsé dans une large mesure les considérations politiciennes locales. Arrivé en fin de matinée à Damas par voie de terre, le chef de l’Etat a été aussitôt reçu par son homologue syrien avec qui il a conféré en tête à tête pendant plus de six heures, de 11 h à 17h. Le président Hraoui a regagné Beyrouth vers 18h. La rencontre a été entrecoupée d’un déjeuner auquel étaient présents le «numéro deux» syrien Abdel Halim Khaddam, le chef du gouvernement Mahmoud el-Zohbi, le vice-premier ministre pour les Affaires économiques Selim Yassine, le chef de la diplomatie Farouk el-Chareh, et le ministre de l’Intérieur Mohammed Harba. Parallèlement à son tête-à-tête prolongé avec son homologue syrien, le président Hraoui a également eu hier un entretien par téléphone avec le président Hosni Moubarak qui est entré en contact avec lui pour lui présenter ses vœux à l’occasion de la fête de l’Adha. Les présidents Hraoui et Moubarak en ont profité pour effectuer un rapide tour d’horizon des derniers développements en rapport avec la récente initiative israélienne. Le chef de l’Etat égyptien devait exprimer le vœu d’effectuer très prochainement une visite officielle à Beyrouth afin d’examiner de plus près le dossier de la 425 avec les dirigeants libanais. Dans le cadre de ce branle-bas politique provoqué par la décision de l’Etat hébreu de reconnaître la résolution onusienne, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel-Méguid, est attendu jeudi au Liban pour une série d’entretiens avec les hauts responsables locaux. Mais c’est essentiellement entre Beyrouth et Damas que les concertations s’intensifient pour faire face à la nouvelle donne apparue ces dernières semaines. La rencontre d’hier entre les présidents Hraoui et Assad fait suite à un précédent sommet libano-syrien (élargi) qui avait groupé le 14 mars dernier aux côtés des deux chefs d’Etat le président de la Chambre Nabih Berry, le premier ministre Rafic Hariri et le «numéro deux» syrien. Cette dernière réunion avait également été axée, essentiellement, sur la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. Concernant la teneur du tête-à-tête d’hier, le porte-parole de la présidence syrienne Gébrane Kourié s’est contenté de préciser que les présidents Hraoui et Assad «se sont informés mutuellement des contacts établis par les deux parties» (au sujet de l’initiative israélienne). En clair, cela signifie que les deux chefs d’Etat ont passé en revue le bilan des entretiens que MM. Khaddam et Chareh ont eus dimanche à Paris avec le président Jacques Chirac. Des entretiens qui ont évidemment été axés sur l’affaire de la 425 (et qui ont d’ailleurs amené certains observateurs à déplorer le fait que les dirigeants français aient examiné un dossier libanais aussi crucial avec de hauts responsables syriens en l’absence de représentants du gouvernement libanais). En tout état de cause, dans son communiqué de presse publié au terme de la visite du président Hraoui, le porte-parole de la présidence syrienne a donné le ton de la teneur des entretiens en indiquant que les deux présidents ont discuté des «manœuvres d’Israël concernant l’application de la résolution 425 et qui visent à fuir les exigences du processus de paix et des engagements pris par Israël lors des pourparlers» bilatéraux. L’opinion de Hariri M. Hariri s’est montré, quant à lui, plus explicite quant à la proposition de l’Etat hébreu de retirer ses troupes du Liban-Sud en contrepartie d’arrangements de sécurité et de garanties portant sur l’avenir de «l’Armée du Liban-Sud» et des habitants de la «zone de sécurité». Reprenant l’argumentation qu’il avait déjà exposée à la CNN la semaine dernière, le premier ministre a souligné une nouvelle fois, dans une déclaration à l’AFP, que le seul choix pour Israël est «la reprise du processus de paix là où il s’est arrêté». «Si Israël veut des relations plus amples avec le Liban, y compris au niveau des problèmes de sécurité, il n’y a que le chemin du processus de paix, et donc la reprise des négociations avec le Liban et la Syrie», a déclaré le premier ministre qui a rencontré, rappelle-t-on, le président Chirac à Paris la semaine dernière. Interrogé sur l’acceptation formelle par Israël de la résolution 425, M. Hariri a relevé que cette décision «n’avait pas encore été approuvée par le gouvernement israélien au grand complet». La décision sur la résolution 425 avait été prise lors d’une réunion du Cabinet restreint, qui réunit les principaux ministres sous la présidence de M. Netanyahu, rappelle-t-on. «Notre position est claire: que les Israéliens se retirent sans condition et après ce sera notre affaire». «Tout le fond du problème est là: nous n’avons pas de comptes à rendre aux Israéliens, le gouvernement libanais n’en a à rendre qu’au peuple et au Parlement libanais», a affirmé M. Hariri. Une majorité d’Israéliens pour un retrait conditionnel Il convient d’indiquer dans ce cadre qu’un sondage publié hier à Jérusalem a montré qu’une majorité écrasante d’Israéliens (près de 63%) sont pour un retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud mais à condition que le gouvernement libanais assure des garanties de sécurité. Ce sondage du Centre de paix Tami Steinmetz de l’Université de Tel-Aviv indique également que 23% des personnes interrogées estiment qu’Israël doit garder la «zone de sécurité» «dans toutes les circonstances». Pour 63%, l’armée peut quitter le Liban-Sud «mais seulement si le gouvernement libanais assure les arrangements de sécurité appropriés». Par contre, 12% pensent qu’Israël «peut se retirer même sans un accord avec le gouvernement du Liban». Le reste est sans opinion. Quant au plateau syrien du Golan, 57% des personnes interrogées sont contre sa restitution à la Syrie, même si cela rendrait possible un accord sur le retrait du Liban-Sud, alors que 39% y sont favorables dans ce cas. En ce qui concerne un redéploiement militaire israélien en Cisjordanie, 47% se disent opposés au récent plan américain portant sur un retrait de 13% de ce territoire, 43% sont pour et 10% sans opinion. Parmi les personnes interrogées, 42,7% sont favorables au processus de paix israélo-palestinien lancé en 1993 avec les accords d’Oslo, 26,8% y sont opposées. Le reste ne s’est pas exprimé. Le sondage a été effectué sur un échantillon de 500 personnes, avec une marge d’erreur de 4%.
L’offensive diplomatique israélienne portant sur l’application de la résolution 425 et le retrait des troupes de l’Etat hébreu de la «zone de sécurité» continue de susciter un branle-bas politico-diplomatique au plus haut niveau aussi bien à Beyrouth qu’à Damas et dans plus d’une capitale étrangère. La nouvelle rencontre au sommet que les présidents Elias Hraoui...