La mutinerie a cédé la place à un calme total L'affaire de la prison de Roumié sera évoquée au parlement et en conseil des ministres

Un calme quasi total a régné hier à la prison de Roumié où les forces de l’ordre semblaient avoir complètement repris le contrôle des lieux à la suite de la mutinerie qui avait éclaté mardi dernier. La journée a été mise à profit par les responsables de la prison qui ont poursuivi les travaux d’entretien et de réparation. L’affaire de la prison de Roumié devrait théoriquement figurer en tête des sujets qui seront débattus par le Conseil des ministres qui doit se réunir mercredi à Baabda. Elle doit également être évoquée au cours d’une réunion de la commission parlementaire des Droits de l’homme qui se tiendra en début de semaine place de l’Etoile en présence des ministres de l’Intérieur, M. Michel Murr, et de la Justice, M. Bahije Tabbarah. Hier déjà, le président de la commission parlementaire des Droits de l’homme, M. Michel Moussa, a estimé «naturel» ce qui s’est produit à Roumié. «La commission avait déjà mis plusieurs fois les responsables en garde contre la possibilité d’une telle mutinerie», a-t-il ajouté. Et de poursuivre: «La solution est dans l’agrandissement de la prison qui doit être réaménagée de façon à répondre aux critères humanitaires. Les arrestations préventives doivent également être limitées dans le temps et la gestion des prisons confiée au ministère de la Justice qui doit en faire des lieux de réhabilitation». Il reste que des sources judiciaires citées par «La Voix du peuple» ont estimé hier que «le transfert de la gestion des prisons du ministère de l’Intérieur au ministère de la Justice ne changera rien au problème tant que des crédits ne sont pas alloués à l’amélioration et à la réhabilitation des prisons». Ces mêmes sources ont laissé entendre qu’«au cours des jours qui viennent, des détenus condamnés à de petites peines pourraient être libérés sous caution ou même sans caution».