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Actualités - ANALYSE

Un sommet pour sortir de l'amateurisme politique

Comment continuer de respecter de hauts responsables qui donnent, tous les jours, la preuve de leur infantilisme politique, en se querellant sous les yeux mêmes de la population, indifférents à l’image catastrophique que l’opinion publique s’est faite d’eux, au fil des années? C’est la question que pose ouvertement, devant ses visiteurs, un dignitaire religieux, qui ajoute que ces hauts responsables, et le Liban à travers eux, donnent quotidiennement la preuve de leur manque de maturité politique et de la nécessité qu’un tuteur plus compétent règle leurs problèmes, à commencer par celui de leurs rapports de cohabitation incivils. Et le dignitaire d’ajouter que les querelles entre les trois présidents, qui ne se comptent plus, les ont livrés à la risée de la population comme des observateurs étrangers, notamment des diplomates en poste au Liban. Du fait de ces querelles, poursuit-il, les sommets qui se tiennent entre le Liban et la Syrie, au lieu d’être consacrés à des dossiers stratégiques, se perdent dans les méandres d’une réconciliation entre trois hommes qui, aujourd’hui, en sont venus à ne plus se transmettre les vœux traditionnels échangés à l’occasion des fêtes . Dès lors, il semble évident que ce pourrissement dans les relations personnelles entre les trois hommes est nuisible aux intérêts bien compris du Liban, qu’ils soient économiques, financiers ou politiques, et qu’il est désormais indispensable d’en sortir. Car si les querelles se succèdent au rythme d’une par mois, à combien de crises devra-t-on faire face, d’ici l’échéance présidentielle? Pour leur part, les visiteurs du dignitaire cité, commentant ses propos, soutiennent que l’échéance présidentielle est directement responsable de la multiplication des frictions entre les trois présidents, ceux-ci se livrant une lutte d’influence évidente, dans l’espoir d’avoir leur mot à dire au sujet du prochain président, oublieux qu’ils sont que les «grands électeurs» de ces présidentielles, ce ne sont pas eux. De ce fait, ajoutent ces sources, si l’on veut éviter au pays un surcroît de secousses, à la fois futiles et inutiles, il convient aux véritables décideurs de s’entendre dès à présent sur la personne du futur chef de l’Etat, ce qui éliminera une bonne partie des frictions qui se font jour sur la scène politique, et transformera la période restante du mandat actuel en une période d’expédition des affaires courantes, loin du combat acharné que se livrent les trois présidents pour conserver une partie de leur autorité, une fois l’échéance passée. De fait, le chef de l’Etat, en l’absence de toute possibilité de nouvelle prorogation, cherche à avoir son mot à dire dans la prochaine présidentielle, de manière à inscrire le prochain mandat présidentiel dans le prolongement du sien. Pour sa part, M. Berry, dont le mandat expire en l’an 2000, cherche à faire élire un président qui soit plus proche de lui qu’il ne le serait de M. Hariri. Ce dernier, enfin, cherche à faire élire un président avec lequel il ferait «tandem», face à un pouvoir législatif sur lequel M. Berry a la haute main en ce moment, de manière à sortir du «régime d’Assemblée» imposé par ce dernier et d’une troïka qui symbolise la confusion, plutôt que la séparation des pouvoirs. Pour éliminer les crises internes, ou les réduire au minimum, l’autre solution serait de recourir à une élection présidentielle anticipée. Selon le dignitaire religieux cité, il serait souhaitable que le prochain sommet libano-syrien s’attaque de front à cette question, et ne se contente pas de recoller, une fois de plus, les morceaux, l’histoire de ces dernières années ayant prouvé que les trois hommes qui veillent sur nos destinées ont fait preuve d’une immaturité psychologique et d’un amateurisme politique qui ont grandement nui au pays.
Comment continuer de respecter de hauts responsables qui donnent, tous les jours, la preuve de leur infantilisme politique, en se querellant sous les yeux mêmes de la population, indifférents à l’image catastrophique que l’opinion publique s’est faite d’eux, au fil des années? C’est la question que pose ouvertement, devant ses visiteurs, un dignitaire religieux, qui...