Tournée de Mordehaï et de Shahak dans la zone occupée

Le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, et son chef d’état-major, le général Amnon Shahak, ont effectué hier une tournée dans la zone occupée au Liban-Sud, notamment les régions limitrophes de la frontière internationale. Cette tournée intervient au lendemain du bombardement aux canons de mortier par la résistance de trois positions israéliennes dans la Galilée, pilonnage qui a blessé deux soldats de «Tsahal». M. Mordehaï et le général Shahak ont tenu une réunion avec le commandant de la région nord, le général Amiram Levine, et le chef des renseignements militaires, Moshé Alone. La réunion a porté sur l’attaque contre la position israélienne. Le ministre de la Défense a réaffirmé la détermination d’Israël à assurer «la sécurité des habitants des localités frontalières tout en évitant de provoquer une détérioration de la situation». L’aviation israélienne a par ailleurs simulé des raids en milieu de journée au-dessus de Tyr, alors que le Comité international de surveillance du cessez-le-feu était réuni à quelques kilomètres de là. Pour la première fois depuis plus d’un mois, des chasseurs-bombardiers israéliens, en formations de quatre, ont survolé pendant plus d’une heure le pont de Tyr à basse altitude, effectuant des piqués sur cette région. Pendant ce temps, les représentants des cinq pays membres du Comité de surveillance (Etats-Unis, France, Liban, Syrie et Israël), réunis à Naqoura, au quartier général de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL), étaient saisis de quatre plaintes libanaises et trois israéliennes. Le Liban proteste contre le pilonnage, vendredi, par Israël du village de Mansouri, où sept civils, dont trois enfants, ont été blessés, et trois maisons endommagées. Beyrouth estime en outre que les bombardements, ces trois derniers jours, de Kfar Tebnit, où un civil a été blessé, de Nabatiyé-Fawqa et de Majdel Zoun, où cinq habitations ont été endommagées, constituent une violation des arrangements de 1996, parrainés par Paris et Washington. Israël accuse pour sa part le Hezbollah d’avoir bombardé les positions de son armée au Liban-Sud à partir des environs des villages de Majdel Zoun, Zibqine et Nabatiyé, face à la zone occupée. Le Comité international est chargé de veiller à l’application des arrangements d’avril 1996, aux termes desquels les belligérants se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à ne pas lancer d’attaques depuis les zones habitées. En dépit de ces arrangements, dix civils libanais ont été tués et 40 autres ont été blessés au Liban-Sud depuis le début de l’année.