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Actualités - CHRONOLOGIE

Entretiens décisifs israélo-US ce soir à Washington Le processus de paix à un tournant Annan regrette son rendez-vous manqué avec Hariri et annonce une rencontre, vendredi, avec Netanyahu

Rencontre décisive, éminemment attendue ce soir entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright pour tenter de trouver un compromis sur l’ampleur du retrait militaire israélien de Cisjordanie. Ceci permettrait de remettre sur les rails le projet de sommet tripartite israélo-palestino-US et de relancer le processus de paix entre l’Autorité et l’Etat hébreu gelé depuis bientôt un an. M. Netanyahu, dit-on dans son entourage à Jérusalem, est plutôt mieux disposé que la semaine dernière où il a fait preuve d’une intransigeance totale pour faire plaisir aux ultra-religieux de sa coalition gouvernementale. «Toutes sortes d’idées ont été passées en revue, et certaines pourraient vous donner satisfaction», a ainsi prédit David Bar-Illan, le porte-parole du premier ministre israélien. Toutes ces suppositions demeurent cependant nébuleuses, et la rencontre pourrait ne pas aboutir aux résultats escomptés d’autant plus qu’à Paris, hier, le président Chirac et le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, n’ont pas fait preuve d’optimisme à l’égard des problèmes de la région. M. Annan et le président français se sont déclarés très inquiets devant le blocage du processus de paix au Proche-Orient, au cours d’un entretien d’une heure à l’Elysée. «Le président comme moi-même, nous sommes très inquiets de la situation au Proche-Orient», a déclaré Kofi Annan à sa sortie de l’Elysée, avant de se rendre à l’hôtel Crillon pour un rendez-vous avec le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz. (VOIR PAR AILLEURS). Selon le porte-parole de la présidence française Catherine Colonna, Jacques Chirac a fait part de son côté au secrétaire général de l’ONU de sa «très grande inquiétude» devant le blocage persistant du processus de paix et devant le refus du gouvernement israélien d’accepter les propositions américaines. Mme Colonna a indiqué que la question du processus de paix serait évoquée au sommet des huit (Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Canada, Russie), en fin de semaine à Birmingham (Grande-Bretagne). Le président Chirac a également évoqué le volet syro-libanais du processus de paix et rappelé la position de la France qui souhaite l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité (exigeant le retrait israélien du Liban-Sud) et la conclusion d’un accord de paix «global». La France, a rappelé Mme Colonna, estime que, «pour être durable, la paix doit être globale et concerner tous les volets du processus de paix». Kofi Annan, cité par le porte-parole français, a indiqué partager cette analyse. Devant les journalistes, il a regretté avoir manqué à Paris le premier ministre libanais Rafic Hariri qui avait dû rentrer plus tôt que prévu à Beyrouth. Il a relevé qu’il se rendrait vendredi à New York avec M. Netanyahu. «Nous allons nous entretenir de l’affaire du Moyen-Orient qui nous préoccupe tous», a-t-il commenté. Moratinos De son côté, l’émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a estimé hier également à Paris que le processus de paix était «à un tournant» et souhaité que le monde se mobilise pour «qu’on sorte de cette situation de blocage total». Reçu pendant une demi-heure au palais de l’Elysée par le président français Jacques Chirac, qui s’était entretenu avec le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, M. Moratinos a jugé, à sa sortie du palais présidentiel, que ce rendez-vous s’était tenu «à un moment crucial du processus de paix». «On est à la fin d’un cycle politique», a-t-il dit, ajoutant: «Il faut que les pays, les sociétés, l’opinion publique internationale, demandent qu’on sorte de cette situation de blocage total. On ne peut pas continuer comme cela d’une façon éternelle». Notant qu’un «sommet des huit» allait se tenir en fin de semaine à Birmingham (Grande-Bretagne) et que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu allait s’entretenir mercredi à Washington avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, M. Moratinos a exprimé l’espoir que le rôle revenant à l’Europe dans le processus de paix «se fasse sentir dans les prochains jours». «Depuis quelque temps, a-t-il expliqué, on espère que l’initiative américaine va se finaliser, mais il faut faire un effort commun. Les Etats-Unis, l’Union européenne, et d’autres acteurs qui seront présents au G8, à Birmingham, doivent mettre tout leur poids pour sauver le processus de paix». «Ils sont en train de travailler sur une position commune au G8», a-t-il assuré, faisant état d’«idées européennes» qui seront apportées par les différents représentants de l’UE qui participeront au G8. Estimant qu’il fallait «être très prudent sur la résolution 425» du Conseil de Sécurité qui exige un retrait israélien du Liban, l’envoyé spécial de l’UE au Proche-Orient a affirmé que sur ce dossier la France avait un rôle important à jouer et rappelé qu’il avait lui-même séjourné au Liban et en Syrie il y a dix jours. «Je crois que l’Union européenne et la France vont travailler en étroite concertation avec les Nations Unies pour que tout ce qui est fait soit fait d’une façon globale et sans poser de problèmes qui puissent donner une dynamique négative à la région», a-t-il commenté. Profession de foi en faveur d’Israël Entre-temps à Washington, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a défendu hier la position américaine face à Israël, en affirmant qu’il ne pourrait y avoir de paix durable au Proche-Orient sans que de «durs choix» soient faits. «Dans une région aussi dure que le Proche-Orient, il n’y a pas de sécurité sans de durs choix et pas de paix durable sans de durs choix», a-t-elle déclaré, dans un discours au National Press Club de Washington. A la veille de sa rencontre avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, elle a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis vis-à-vis de la sécurité d’Israël, un engagement, a-t-elle dit, «qui continue aujourd’hui, qui continuera demain et aussi longtemps que le soleil se lèvera». Mais elle a justifié la position de l’administration Clinton, estimant que Washington avait fait un pas supplémentaire en direction d’Israël en refusant de lancer une campagne publique contre l’Etat hébreu et en prenant en compte ses demandes. Mme Albright avait rencontré plus tôt dans la journée des représentants de la communauté juive américaine. «Elle s’est dite pleine d’espoir que cette rencontre (avec M. Netanyahu) sera positive et nous sommes sortis avec le sentiment que l’environnement sera très propice», a déclaré le président de la Conférence des principales organisations juives américaines (CPMAJO), Mel Salberg, à l’issue de l’entretien avec Mme Albright. (Reuters-AFP)
Rencontre décisive, éminemment attendue ce soir entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright pour tenter de trouver un compromis sur l’ampleur du retrait militaire israélien de Cisjordanie. Ceci permettrait de remettre sur les rails le projet de sommet tripartite israélo-palestino-US et de relancer le processus...