Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

A la première messe en l'honneur de Hardini célébrée sur l'autel du souverain pontife Sfeir : pas de renaissance nationale sans renaissance spirituelle

Le patriarche Sfeir a couronné hier les cérémonies de béatification du P. Nehmetallah Kassab al-Hardini, à Rome, par la célébration, sur l’autel du pape, au cœur de la basilique Saint-Pierre, de la première messe en l’honneur du nouveau bienheureux. Ce privilège, seul le patriarche Khoreiche en avait joui, en 1977, lors de la canonisation de Charbel Makhlouf. Il reflète l’attention toujours particulière que Jean-Paul II accorde au Liban et à son message de liberté religieuse et de convivialité. Belle à couper le souffle, la basilique a retenti, deux heures durant, des cantiques syriaques et arabes marquant le déroulement de la liturgie. Dans la nef, des maronites venus des quatre coins du globe, y compris de Jérusalem. Portant une casquette rouge, certains de ces derniers se sont empressés d’aller saluer leur patriarche, qu’ils n’avaient eu l’occasion de voir, en chair et en os, depuis plus de 50 ans! La messe a été l’occasion de grandes retrouvailles maronites, le Chypriote côtoyant l’Italien et le Brésilien l’Australien. Même le «cherwal» a fait son apparition, sur la place Saint-Pierre, à côté des jeans, plus courants. Remarqué dans le foule, Akl Hachem, numéro deux des milices frontalières. La beauté, l’émotion religieuse et la piété ont marqué la cérémonie, ainsi qu’un désordre bien libanais qui a mis à l’épreuve le service d’ordre du Vatican. Dans son homélie, le patriarche a retracé la vie du P. Hardini, mais surtout, il a dégagé certaines des qualités du moine qu’il a souhaité retrouver au sein des ordres monastiques actuels. Exhortation? Rappel à l’ordre? «Seuls les saints qui peuvent sauver leurs âmes peuvent aussi sauver leur société et leur patrie, si ceux qui les honorent savent modeler leur comportement sur leur vie», a-t-il notamment affirmé. Le patriarche a souhaité de même que la grâce faite à l’église conduise à une foie plus vive et encourage «l’obéissance aux commandements dans notre vie personnelle, familiale, sociale et nationale». De toute évidence, l’homélie s’adressait aux moines eux-mêmes plutôt qu’au peuple des fidèles, et leur rappelait leurs vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, ainsi que la prière et l’ascèse. Des vœux qui ne sont par vécus aujourd’hui dans l’esprit des pènes de la foi. Chercher la face de Dieu Et le patriarche de conclure l’homélie en appelant à nouveau dans ses vœux une «renaissance religieuse, spirituelle» dont les moines seraient parmi les pionniers, et sans laquelle, a-t-il souligné, «il est vain d’espérer une renaissance nationale». A l’issue de la messe, le cardinal Achille Silvestrini a pris la parole pour, une fois de plus, exhorter les moines à «chercher la face de Dieu» de façon plus instante presqu’anxieuse, notamment dans la perspective de l’évangélisation du continant asiatique. Le P. Youhanna Tabet, supérieur de l’Ordre libanais maronite, auquel appartient le P. Hardini, a adressé à son tour un mot de remerciements aux présents. Il avait concélébré la messe d’action de grâce, en même temps que l’évêque de Jounieh, Mgr Chekrallah Harb. Après avoir béni solennellement les fidèles avec le reliquaire d’argent, en forme de cèdre, contenant des restes mortels du nouveau bienheureux, le patriarche a quitté la basilique Saint-Pierre dans une imposante processioin à laquelle ont participé les quelque 200 prêtres et évêques maronites présents. Selon le postulateur de la cause du P. Hardini, l’Eglise maronite va maintenant essayer d’accélérer le procès de canonisation de la bienheureuse Rafqa de Himlaya. Trois autres procès sont en cours auprès de la congrégation des saints: celui du patriarche Doueyhi, ainsi que celui du père Jacques Yaacoub, fondateur d’ordre et bâtisseur de la communauté latine, et celui du P. Béchara Abou Mrad, prêtre salvatorien grec-catholique dont la tombe se trouve au couvent du Saint-Sauveur, près de Saïda.
Le patriarche Sfeir a couronné hier les cérémonies de béatification du P. Nehmetallah Kassab al-Hardini, à Rome, par la célébration, sur l’autel du pape, au cœur de la basilique Saint-Pierre, de la première messe en l’honneur du nouveau bienheureux. Ce privilège, seul le patriarche Khoreiche en avait joui, en 1977, lors de la canonisation de Charbel Makhlouf. Il reflète...