Le martyre de Hussein commémoré dans les différentes régions libanaises Nasrallah : Israël doit rendre toute la Palestine (photos)

Le commémoration du martyre de l’imam Hussein Ben Ali en l’an 680 a donné lieu comme tous les ans à de nombreuses cérémonies dans les différentes régions du Liban, marquées par des prises de position politiques. Devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées à Mreijé dans la banlieue sud de Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, s’est déchaîné jeudi contre Israël, démentant catégoriquement certaines informations de presse selon lesquelles sa formation n’était pas farouchement opposée à la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud. Sayyed Nasrallah a menacé d’une reprise des opérations-suicide et a déclaré que le premier ministre Benjamin «Netanyahu doit rendre chaque grain de la terre sacrée de Palestine». Vêtus de noir, les partisans du Hezbollah se sont frappé lourdement la poitrine en cadence pendant des heures, mais ont malgré tout respecté la fatwa édictée il y a quatre ans par le guide de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khaménéi, appuyée par sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, interdisant de verser le sang. Dans son discours enflammé prononcé d’une voix puissante, sayyed Nasrallah a dit qu’«Israël devrait cesser d’exister (...). Nous exigeons de Netanyahu chaque grain de la terre sacrée de Palestine». Réaffirmant que le Hezbollah n’accepterait «jamais» la proposition israélienne de retrait conditionnel, sayyed Nasrallah a déclaré: «Nous ne cesserons jamais notre résistance malgré les récompenses qu’on nous fait miroiter». A cet égard, il a révélé que pendant l’agression israélienne d’avril 1996, «des ministres des Affaires étrangères de grandes puissances sont entrés en contact avec nous pour nous proposer de reconnaître le Hezbollah en tant qu’une des principales formations du Liban. Ils nous ont promis aussi d’ouvrir les vannes des aides financières à nos institutions à condition que nous acceptions de cesser notre combat contre Israël. Nous n’accepterons jamais cela». Sayyed Nasrallah a déclaré que la proposition israélienne de retrait conditionnel «vise à semer la discorde entre les Libanais, entre Beyrouth et Damas et entre la Syrie et l’Iran». «Les informations selon lesquelles l’Iran serait disposé à faciliter l’application de la proposition israélienne sont mensongères, a-t-il dit. Cela fait partie de la guerre psychologique dont le but est d’amener la Syrie et le Liban à penser qu’ils sont seuls, isolés». «Certains ont dit que le Hezbollah était engagé dans une sorte de marchandage, a-t-il encore dit. Notre parti est plus grand que ce genre de magouilles». Sayyed Nasrallah s’est longuement étendu sur la détermination du Hezbollah à lutter contre l’Etat hébreu «qui humilie les musulmans et les Arabes depuis cinquante ans». «Il faut dire aux Israéliens que l’époque des rêves est terminée et qu’il leur faut maintenant faire face à une dure réalité, a-t-il dit. Une réalité où des gens refusent de vivre dans l’humiliation et où chaque jeune et vieillard aspire à se faire tuer pour découper en morceaux les sionistes et les envahisseurs». Le Hezbollah a également organisé des cérémonies qui ont rassemblé des milliers de personnes à Baalbeck, à Tyr et à Nabatiyé au Liban-Sud. Sayyed Mohammed Hussein Fadlallah a aussi prononcé un discours devant des milliers de fidèles rassemblés dans la mosquée de deux imams à Haret-Hreik. Le dignitaire religieux a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’unité des Libanais qui «reste la chose la plus importante dans le pays aujourd’hui». La plus grande partie de l’allocution de sayyed Fadlallah était de nature religieuse et a porté sur la signification de Achoura dans la conscience chiite. Il a cependant appelé les responsables à élaborer une politique économique globale «prenant en considération toutes les priorités».