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Actualités - CHRONOLOGIE

Tensions politiques accrues à l'approche des municipales

A près de deux semaines de la première phase des élections municipales au Mont-Liban, le 24 mai prochain, la tension ne cesse de croître et les tiraillements politiques vont en s’amplifiant. Les différents meetings oratoires dont a été le théâtre la scène locale au cours des trois derniers jours ont contribué à accentuer encore davantage les clivages qui se manifestent sur ce plan. Le meeting électoral tenu mercredi dernier par le chef du gouvernement Rafic Hariri à la place des Martyrs, et placé sous le signe des «martyrs de tout le Liban», a été très mal accueilli par les milieux du palais de Baabda qui se sont élevés, notamment, contre le fait que le premier ministre ait entrepris de «s’approprier les martyrs du Liban à des fins purement électorales». Les mêmes sources ont, d’autre part, déploré que M. Hariri ait organisé un meeting dans une place publique symbolique telle que la place des Martyrs sans prendre la peine d’inviter à la cérémonie le chef de l’Etat, ou même de l’informer de la tenue d’un tel meeting. A ces considérations de pure forme, viennent s’ajouter, parallèlement, les griefs des milieux de Baabda concernant l’attitude de M. Hariri à l’égard du scrutin municipal prévu à Zahlé. Selon diverses sources, le premier ministre tente de jouer un rôle dans les élections de la capitale de la Békaa en soutenant les candidats appuyés par le député de la ville, M. Elie Skaff, contre ceux qui sont proches du chef de l’Etat. Une telle attitude de la part du chef du gouvernement est perçue dans les cercles de Baabda comme une immixtion au sein du fief du président de la République. Les tentatives de M. Hariri d’avoir des candidats qui lui soient loyaux dans des régions qui ne sont pas censées faire partie des zones d’influence du premier ministre suscitent de vives réactions dans plusieurs milieux locaux. Tel est le cas, notamment, de la ville de Jounieh où M. Hariri cherche à faire élire le frère du député Mansour el-Bone à la présidence du conseil municipal de la ville. Dans un communiqué de presse, la Ligue maronite s’est élevée contre les ingérences du chef du gouvernement dans les élections municipales de Jounieh, reprochant à ce propos à M. Hariri d’avoir torpillé les efforts déployés par l’ancien ministre Georges Frem afin d’aboutir à une liste de coalition à Jounieh (VOIR PAGE 3). A Beyrouth, le premier ministre tente de remporter la part du lion au niveau du conseil municipal de la capitale (formé de 24 membres). Il a été question au cours des derniers jours d’une vaste coalition, regroupant les partisans de M. Hariri, le Hezbollah, M. Tammam Salam ainsi que certains courants de l’opposition chrétienne. L’ancien ministre Fouad Boutros a été étroitement associé aux efforts visant à aboutir à un consensus à ce propos entre le chef du gouvernement et les courants de l’opposition chrétienne. M. Boutros a tenu à ce sujet, mercredi soir, une réunion avec M. Hariri. Les démarches entreprises dans ce cadre semblent buter sur la volonté du premier ministre de désigner lui-même la majorité des candidats chrétiens. L’opposition chrétienne et M. Boutros estimeraient cependant que la logique de la coalition implique que les composantes de cette coalition doivent être des «partenaires à part entière» et non pas une simple couverture politicienne au parrain de la liste consensuelle. Cela signifie, aux yeux de l’Est, que c’est la composante chrétienne de la coalition, et non pas M. Hariri, qui devrait nommer les candidats chrétiens. Sur un tout autre front, le climat se dégrade de jour en jour entre les deux formations chiites rivales, Amal et le Hezbollah. Le mouvement de M. Nabih Berry — qui a décidé de ne pas présenter de candidats affiliés à Amal aux municipales — accuse le Hezbollah de lui livrer une guerre à outrance dans la perspective des municipales dans la plupart des régions chiites. La tension entre les deux fractions se traduit par des rixes armées quasi quotidiennes entre les deux parties. Pas plus tard qu’hier soir, de violentes bagarres, qui ont fait non moins de cinq blessés, ont éclaté entre les partisans de M. Berry et ceux du Hezbollah à Zokak Blat, ce qui a entraîné une intervention musclée de l’armée libanaise afin de rétablir le calme dans le quartier
A près de deux semaines de la première phase des élections municipales au Mont-Liban, le 24 mai prochain, la tension ne cesse de croître et les tiraillements politiques vont en s’amplifiant. Les différents meetings oratoires dont a été le théâtre la scène locale au cours des trois derniers jours ont contribué à accentuer encore davantage les clivages qui se manifestent...