Roni Milo quitte le Likoud pour créer un parti centriste Le maire de Tel-Aviv se dresse contre la politique de Netanyahu

Roni Milo, maire de Tel-Aviv et membre de la faction modérée du Likoud favorable à la paix avec les voisins arabes d’Israël, s’est dressé hier contre la politique de Benjamin Netanyahu et a annoncé sa candidature à la présidence du Conseil israélien. «J’ai l’intention de créer un nouveau cadre politique, un parti centriste, un parti qui sera en lice aux prochaines élections à la présidence du Conseil, quelle qu’en soit la date», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse inopinée à Tel-Aviv. Roni Milo, qui est âgé de 48 ans, a souligné qu’il achèverait son mandat municipal de cinq ans en novembre et qu’il quitterait alors le Likoud de Netanyahu pour former ce nouveau parti qui se fixe pour objectif de réduire les clivages internes du pays, comme celui qui oppose juifs religieux et séculiers. Milo, un «sabra» né à Tel-Aviv en 1949, est d’un mois le cadet de l’actuel premier ministre. Avocat de formation, il était considéré comme un «jeune loup» du Likoud depuis son passage à la tête du ministère de la Police dans le gouvernement d’Yitzhak Shamir au début des années 1990. Milo s’était rebellé en 1996 contre la ligne dure du Likoud vis-à-vis de l’OLP et avait participé en novembre dernier à une tentative de mutinerie interne visant à écarter Netanyahu de la direction du parti. Les prochaines élections à la présidence du Conseil ne sont pas prévues avant deux ans et demi, mais Milo a d’ores et déjà prévenu Netanyahu et son rival travailliste Ehud Barak qu’il faudrait compter avec sa candidature. L’annonce de sa candidature, à la faveur de l’absence de Netanyahu, actuellement à Londres pour des discussions avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, inquiète les travaillistes, car elle mord dans l’électorat du centre dont ils ont besoin pour revenir au pouvoir. Mais elle semble ravir l’entourage du premier ministre et ses alliés ultrareligieux. Ceux-ci, qui jouissent d’une forte influence sociale, sont les principaux adversaires désignés de Milo, qui se veut le défenseur de la majorité silencieuse rétive aux injonctions des rabbins ultra-orthodoxes.