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Actualités - CHRONOLOGIE

Ancien maître espion israélien David Kimkhe se convertit à la cause de la paix (photo)

Ancien numéro deux du service secret israélien Mossad, David Kimkhe, qui dirigea également la délégation israélienne aux négociations avec le Liban en 1881-82, campe dans une «tente pour la paix» plantée près de la résidence du premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem. «C’est la première fois que je manifeste. Auparavant, j’étais fonctionnaire astreint au devoir de réserve», explique-t-il, sous une chaleur étouffante, devant la tente kaki où défile le gratin de l’intelligentsia israélienne. M. Kimkhe, qui a pris ses quartiers dimanche sur un trottoir, à trente mètres de la résidence du premier ministre, est pourtant loin d’être un «gauchiste». Aujourd’hui consultant économique international, il fut longtemps au Mossad, puis directeur général des Affaires étrangères sous le premier ministre de droite Yitzhak Shamir. Mais il estime qu’il y a urgence, devant les risques de violence dus au blocage du processus de paix. «Se lamenter à la maison ne sert à rien. Si le processus de paix s’effondre, la situation sera encore plus grave qu’avant les accords d’autonomie, car les Arabes n’y croiront plus», dit-il. «Mon expérience au Mossad m’a appris que la paix est parfois le meilleur moyen pour garantir la sécurité», ajoute M. Kimkhe, la soixantaine, qui refuse de préciser son âge. «C’est un secret de défense», lance en riant ce Britannique d’origine. Autour de lui, des jeunes font signer une pétition aux passants. Des pancartes accrochées sur des barrières proclament: «Bon voyage Bibi (M. Benjamin Netanyahu), mais reviens-nous avec la paix». Une allusion au premier ministre qui a rencontré hier à Londres le secrétaire d’Etat américain Mme Madeleine Albright pour tenter de trouver un compromis sur l’ampleur d’un retrait militaire israélien en Cisjordanie. Des intellectuels israéliens se donnent rendez-vous dans la «tente de la paix», où M. Kimkhe veut rester jusqu’à vendredi. Une demi-douzaine de lits de camp ont été installés. «Nous voulons montrer à Netanyahu que le camp de la paix, ce ne sont pas quelques jeunes écervelés, mais l’élite de notre pays», souligne M. Naftali Raz, un vétéran de la lutte contre l’occupation des territoires palestiniens. Il est à l’origine de l’opération avec deux professeurs d’université et M. Kimkhé. Patrons d’entreprise, peintres, artistes sont également venus exprimer leur solidarité. Amos Oz, l’écrivain israélien le plus connu à l’étranger, a fait le déplacement de son kibboutz du sud du pays. «Il est important que nous soyons là pour témoigner que la majorité des Israéliens est favorable à la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël», souligne-t-il. Interrogé sur la faible mobilisation de la gauche, M. Oz utilise une image: «La pierre la plus dure finit par se fendre sous l’effet des gouttes d’eau». Meïr Shalev, autre grand nom de la littérature israélienne, affirme lui aussi que «l’important ce n’est pas tel ou tel pourcentage de retrait en Cisjordanie, mais d’aller de l’avant pour ne pas perdre l’espoir». «Le calme apparent des Palestiniens ne doit pas faire illusion. Si notre gouvernement continue à tout bloquer, nous allons droit vers de nouveaux bains de sang», prévoit-il. «Nous n’appartenons à aucun parti ou organisation», souligne Naftali Raz, qui avait été à l’origine de la création à la fin des années 70 du mouvement anti-colonisation La Paix Maintenant. (AFP)
Ancien numéro deux du service secret israélien Mossad, David Kimkhe, qui dirigea également la délégation israélienne aux négociations avec le Liban en 1881-82, campe dans une «tente pour la paix» plantée près de la résidence du premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem. «C’est la première fois que je manifeste. Auparavant, j’étais fonctionnaire astreint au...