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Actualités - CHRONOLOGIE

Vingt et une localités exclues du scrutin par le conseil des ministres Le gouvernement escamote les taxes à l'approche des municipales (photos)

C’est un Conseil des ministres sans surprise qui s’est tenu hier au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui. Comme prévu, le gouvernement a avalisé définitivement et transmis au Parlement le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public; et, sur un autre plan, il a déterminé une liste de 21 localités qui seront exclues des prochaines élections municipales dont le coup d’envoi sera donné, au Mont-Liban, le 24 mai. Contrairement à ce qui avait été annoncé par certaines sources, les ministres n’ont pas planché sur les nouvelles mesures fiscales qui devraient être adoptées afin de couvrir le rétroactif du réajustement des salaires des fonctionnaires (VOIR PAGE 3 LES RÉSOLUTIONS DU CONSEIL DES MINISTRES). La séance du Cabinet, qui a eu lieu dans la matinée en l’absence des ministres Farès Boueiz, Walid Joumblatt, Chawki Fakhoury, Nadim Salem, Hagop Demerdjian, Sleiman Frangié et Assaad Herdane, n’a duré qu’une heure trente. Hormis une altercation entre le ministre du Tourisme Nicolas Fattouche et son collègue de l’Environnement Akram Chehayeb au sujet du problème de l’exploitation des carrières, le Conseil des ministres s’est déroulé dans un climat calme. La réunion a été précédée d’un tête-à-tête d’une heure entre le président Hraoui et le chef du gouvernement Rafic Hariri. Au début de la séance, le chef de l’Etat a demandé — comme prévu — aux membres du gouvernement qui le souhaitent de soumettre au ministère de l’Intérieur leurs remarques au sujet du projet de mariage civil facultatif. Les ministres ont ensuite avalisé la nouvelle échelle des salaires des fonctionnaires après avoir pris en considération les observations d’ordre juridique formulées par certains membres du gouvernement. Le projet ainsi remodelé a été transmis à la Chambre pour approbation. Contre toute attente, aucune nouvelle mesure fiscale n’a été examinée hier afin de financer le rétroactif de la nouvelle échelle des salaires (pour les années 1996-1997-1998). Plusieurs propositions devaient être soumises sur ce plan au Cabinet, dont notamment une hausse du prix de l’essence, une augmentation de la quote-part de l’Etat dans l’exploitation du réseau cellulaire, ainsi qu’un accroissement des taxes sur certains produits dits de luxe. Nul ne s’attendait à ce que des décisions concrètes soient prises hier à ce propos, mais les sources proches du pouvoir avaient indiqué que ce dossier serait au moins examiné lors du Conseil des ministres. En réalité, il n’en a rien été. Les milieux proches de la présidence du Conseil ont justifié hier cette omission en précisant que les responsables ont encore tout le temps pour plancher sur les nouvelles mesures fiscales qui devraient être adoptées puisque le rétroactif ne sera versé aux fonctionnaires qu’à partir du début de 1999 et d’une manière échelonnée. Une décision difficile à prendre En fait, en transmettant la nouvelle échelle des salaires au Parlement sans entamer l’examen des mesures fiscales nécessaires pour couvrir le rétroactif, le gouvernement semble avoir renvoyé la balle dans le camp de la Chambre. L’objectif de la manœuvre serait d’entraîner les députés à assumer avec l’Exécutif la responsabilité de l’imposition de nouvelles taxes à la population. Sur ce plan, certaines sources croient savoir que les membres du gouvernement ont préféré ne pas ouvrir dans les circonstances présentes le dossier des nouvelles mesures fiscales afin de ménager quelque peu l’opinion publique (ou plus précisément les électeurs) à l’approche des élections municipales... Un escamotage comme un autre! C’est ce problème des municipales qui a donc été au centre du Conseil des ministres. Le gouvernement a notamment déterminé 21 localités qui seront exclues du scrutin en raison de leur proximité de la ligne de front avec Israël ou parce qu’elles sont toujours désertées par leur population d’origine du fait des séquelles de la guerre. Ces localités sont réparties comme suit: 2 dans le caza du Chouf; 5 à Aley; 6 à Baabda; 3 dans la Békaa-Ouest; 2 à Jezzine; et une dans chacun des cazas de Nabatiyé, de Bint Jbeil et de Baalbeck . A en croire diverses sources d’informations, les considérations politiciennes ne seraient pas totalement étrangères au choix de certaines de ces localités. Tel est le cas, notamment, de Machghara, considérée comme l’un des bastions du Hezbollah. Notons dans ce cadre que la suggestion du ministère de l’Intérieur d’inclure dans la liste susmentionnée les deux localités de Sohmor et Yohmor, dans la Békaa-Ouest, a finalement été abandonnée sous la pression de M. Nabih Berry et du mouvement Amal. Ces deux localités constituent en effet des places fortes pour Amal dans la Békaa. Visiblement, la détermination de certaines localités exclues des élections municipales a répondu à des impératifs en rapport avec les tiraillements qui se manifestent entre Amal et le Hezbollah à la veille des municipales. Il se confirme en effet qu’une vive tension oppose les deux formations rivales en raison de la concurrence qu’elles se livrent pour le contrôle des conseils municipaux dans les régions où la population chiite est fortement implantée. Tous les efforts visant à apaiser la tension apparue entre Amal et le Hezbollah sur ce plan n’ont pas abouti. Dimanche dernier, M. Berry avait formulé des critiques à peine voilées à l’égard du Hezbollah et, hier, le secrétaire général de l’organisation intégriste, cheikh Hassan Nasrallah, a rapidement répondu au chef du Législatif et leader d’Amal, soulignant le caractère «inopportun» des propos tenus par M. Berry. Sauf revirement de dernière minute, l’on s’acheminerait ainsi vers un véritable bras de fer entre Amal et le Hezbollah pour le contrôle des principaux conseils municipaux au Liban-Sud, dans la Békaa et dans la banlieue-sud. Reste à signaler en conclusion, sur un autre plan, que le gouvernement a pris hier deux décisions de première importance: l’adhésion du Liban à l’Organisation mondiale du commerce à titre d’observateur, et la mise en œuvre du programme du Conseil économique et social de la Ligue arabe concernant la zone arabe de libre-échange.
C’est un Conseil des ministres sans surprise qui s’est tenu hier au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’Etat Elias Hraoui. Comme prévu, le gouvernement a avalisé définitivement et transmis au Parlement le projet de loi sur la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public; et, sur un autre plan, il a déterminé une liste de 21 localités qui seront...