Justice - La séance d'hier n'a duré que quelques minutes Réseau FL : audience reportée au 17 février

Ouvrir un procès le 30 décembre, il faut le faire. Même si ce n’était qu’une démarche de pure forme. Le tribunal militaire présidé par le brigadier Hussein Chahine a en effet rapidement décidé de reporter l’audience au 17 février afin de permettre aux 21 inculpés en fuite d’être notifiés dans les délais légaux. Les 11 inculpés arrêtés, eux, se sont présentés dans le box des accusés, strictement encadrés par une garde sévère. C’est que le procès qui s’est ouvert hier est particulièrement important. Selon l’acte d’accusation, il s’agit des membres d’un réseau terroriste qui au cours des deux dernières années aurait multiplié les attaques contre les ouvriers syriens, tirant sur un minibus à Tabarja le 17 décembre 1995, provoquant la mort du chauffeur et allant même jusqu’à placer des explosifs dans une station de bus à Damas. Découvert à la suite de l’explosion d’une voiture à Dora, le 19 février dernier, causant la mort de ses deux occupants, Nehmé Ziadé et Georges Dib, le réseau a été démantelé au bout de quelques mois et la plupart des membres arrêtés appartiennent aux Forces libanaises dissoutes. Des voix se sont aussitôt élevées pour dénoncer ce réseau et affirmer que les FL, qui venaient de mener avec succès la bataille des municipales, n’avaient rien à voir avec le «groupe terroriste». Mais les enquêteurs ont quand même convoqué à plusieurs reprises d’anciens responsables des Forces libanaises ainsi que l’épouse de Samir Geagea pour les besoins des investigations. En réalité, les enquêteurs ont cherché à savoir si les FL finançaient le réseau en inspectant leurs relevés financiers. En tout cas, l’acte d’accusation ne mentionne aucune implication des FL en tant que groupe ou formation. Il considère plutôt que ce noyau travaillait directement pour le compte des renseignements israéliens. Et tous les points obscurs devraient être éclaircis au cours du procès public devant le tribunal militaire. Rappelons encore que les inculpés sont : Georges Hélou, Wadih Khoury, Élie Rahmé, Georges Berkachi, Kayed Eid, Nabil Khater, Nader Daou, Fadi Chahoud, Khalil Nadaf, Abdo Sawaya, Neemtallah Moussallem, Farah Maalouf, Élias Khalil, Martha Noujeim, Élie Abboud, Samir Katarji et Georges surnommé Ayman.