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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Syrie - Réserves sur l'accord de lundi Les organismes économiques libanais souhaitent une libéralisation commerciale totale

Si dans les milieux économiques libanais, on se félicite de l’accord de libéralisation commerciale conclu entre Beyrouth et Damas, il n’en demeure pas moins qu’on exprime des réserves sur certains points du texte, dont l’examen a d’ailleurs été reporté à la demande du Liban. Aussi bien le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, que son homologue syrien, M. Mahmoud Zohbi, se sont abstenus de s’étendre lundi, sur les points qui doivent faire l’objet d’un examen ultérieur. On sait toutefois que la Syrie a demandé qu’une série de produits, notamment industriels et agro-alimentaires, soient exclus de l’accord de libéralisation commerciale. Citons notamment les carrelages et de manière générale, tous les articles en céramique et en porcelaine ainsi que les boissons gazeuses et alcoolisées, qui risquent de concurrencer les produits similaires fabriqués en Syrie. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Zahlé, M. Edmond Jreissati, s’est félicité de l’accord libano-syrien, dans la mesure où il constitue un prélude à l’établissement d’un marché arabe commun et parce qu’il est bénéfique aux deux pays. Il a noté dans ce cadre qu’au Liban, on avait commencé dans les années cinquante à réclamer la conclusion de ce genre d’accord avec la Syrie. Le processus de libéralisation commerciale sera lancé vendredi, par une réduction de 25% des tarifs douaniers. M. Jreissati a toutefois affirmé qu’il exprimera des réserves au sujet du texte au cas où la Syrie interdirait l’importation de certains produits libanais. Le président de la CCIA de Zahlé a déploré d’ailleurs la volonté syrienne d’exclure certains produits libanais de la liste des matières importées par Damas. Selon lui, la libéralisation commerciale doit être totale. «Nous ouvrons toutes grandes nos frontières devant les produits syriens, dont certains peuvent concurrencer les produits libanais. Pourquoi Damas n’en ferait-il pas autant»? s’est-il interrogé, estimant que les deux pays doivent tolérer la concurrence qui doit principalement se situer au niveau de la qualité du produit. Les responsables des Chambres de commerce au Liban avaient tenu une série de réunions avec leurs homologues libanais et avaient échangé leurs vues sur la question, mais apparemment ils n’ont pas réussi à convaincre leurs interlocuteurs syriens du bien-fondé de leurs arguments. On peut expliquer les réserves syriennes à une libéralisation commerciale totale avec le Liban par le fait que la Syrie cible un marché de quatre millions de personnes alors que le Liban s’apprête à conquérir un marché syrien de près de 22 millions de personnes. Selon M. Jreissati, le Liban a cependant toutes les raisons de redouter la concurrence de certains produits industriels syriens dont le coût est à la base inférieur aux articles libanais. Il donne en exemple les réfrigérateurs. De surcroît, le Liban doit compter avec la concurrence des produits européens rassemblés en Syrie, comme les chaudières à mazout. Plusieurs usines européennes, a-t-il ajouté, ont ouvert des branches en Syrie parce que le coût de la main-d’œuvre est bas dans ce pays. Leurs produits répondent donc aux normes de qualité européenne et risquent fort de concurrencer les produits similaires libanais. Il n’en demeure pas moins que les industriels libanais n’ont pas exigé l’exclusion des produits compétitifs de la liste des matières importées. Selon lui, le Liban produit des articles de bonne qualité ce qui lui permet de rester confiant quant à sa capacité à écouler les articles fabriqués dans ses usines. Sur le plan agricole, M. Jreissati a souligné que le texte de l’accord demeurera incomplet s’il ne prévoit pas de calendrier agricole qui organise l’échange des produits de manière à éviter le dumping. L’examen de ce volet a été également reporté, rappelle-t-on. De son côté, le vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban, M. Robert Debbas, a considéré que l’accord en vertu duquel le Liban et la Syrie ont approuvé lundi le mécanisme de lancement du processus de libéralisation commerciale n’apporte rien de nouveau. Selon lui, la réunion de lundi s’inscrit dans le prolongement de celles qui avaient pavé la voie au lancement de ce processus.
Si dans les milieux économiques libanais, on se félicite de l’accord de libéralisation commerciale conclu entre Beyrouth et Damas, il n’en demeure pas moins qu’on exprime des réserves sur certains points du texte, dont l’examen a d’ailleurs été reporté à la demande du Liban. Aussi bien le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, que son homologue syrien, M. Mahmoud...