Le gouvernement de droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reçu lundi un camouflet lorsque le Parlement a refusé son projet de loi cadre budgétaire pour 1999, a-t-on appris de source parlementaire. La Chambre a rejeté de justesse par 55 voix contre 55 et 2 abstentions le projet de loi cadre globale du budget, ce qui va contraindre le gouvernement à refaire sa copie dans les jours qui viennent, sans doute dès mardi. En principe, le budget doit être adopté avant le 31 décembre. La loi cadre, typique de la procédure budgétaire israélienne, précède le vote du budget lui-même. «Tandis que le budget fixe la somme globale à dépenser et la répartition par ministère, ainsi que les prévisions de recettes, la loi cadre, elle, comprend en fait un ensemble de lois visant à règlementer l’activité économique du pays», a expliqué le porte-parole du ministère des Finances M. Motti Sharf. Les discussions budgétaires, traditionnellement difficiles en Israël, sont compliquées cette année par la démission, le 16 décembre, du ministre des Finances Yaacov Neeman, qui n’a pas été remplacé. Déjà l’an dernier, Israël avait dû commencer l’année sans budget pour la première fois de son histoire, la loi de finances n’ayant été adoptée que le 5 janvier. C’est M. Netanyahu qui, officiellement, assume le portefeuille des Finances jusqu’aux prochaines élections anticipées, qu’il a accepté de convoquer après avoir perdu sa majorité au Parlement. Le rejet de cette loi cadre budgétaire par la Knesset «illustre une fois de plus la faillite du gouvernement», a affirmé à l’AFP le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak. Le projet de budget 1999 était passé de justesse le 2 novembre dernier, adopté en première lecture par 54 voix pour et 53 contre. Pour contraindre les différents partis de la majorité à voter pour le texte, M. Netanyahu avait engagé la confiance. Ce projet inclut des coupes dans les budgets sociaux et une rallonge d’environ 100 millions de dollars pour la défense. Le montant total du budget s’élève à 247 milliards de shekels (58 milliards de dollars US), dont plus de la moitié sert à rembourser les dettes.