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Actualités - ANALYSE

Budget - Deux mois encore Politique d'austérité, mais pas au détriment des plus démunis

Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, a déclaré à plusieurs reprises que son gouvernement n’entend pas imposer des taxes supplémentaires pour faire face aux difficultés économiques. Il l’a réaffirmé samedi dernier lors de sa visite au siège du patriarcat maronite, à Bkerké. Mais si de nouveaux impôts étaient indispensables au redressement de l’économie, ils toucheraient les plus aisés et non pas la classe moyenne ou les plus démunis. La politique fiscale du gouvernement devrait se refléter dans le projet de budget sur lequel se penche actuellement le ministre des Finances, M. Georges Corm. Bien que souffrant d’une forte grippe, le ministre, secondé par ses conseillers et par des experts, redouble d’efforts pour terminer au plus vite le projet de loi de finances, après que le Conseil des ministres eut décidé de récupérer le texte élaboré par le gouvernement de M. Rafic Hariri. Plusieurs membres du gouvernement reconnaissent que la situation économique est difficile, voire délicate. Le règlement de la crise nécessitera les efforts concertés de tous les responsables et une participation collective de la classe politique et de la population. Les milieux concernés sont très discrets au sujet des orientations financières de M. Corm et des mesures qu’il compte mettre en œuvre pour réduire le déficit budgétaire et atteindre l’équilibre entre les recettes et les dépenses. Toutefois, ce plan ne devrait pas s’étaler sur plus de trois ans parce que l’économie nationale ne peut supporter un déficit de près de 60 %. Des sources politiques bien informées précisent pour leur part que les orientations financières ne constitueront pas une surprise parce que les grandes options du nouveau régime ont été clairement exprimées aussi bien dans le discours d’investiture que dans la déclaration ministérielle. De toute façon, le plan de redressement économique sera élaboré en étroite collaboration avec la Banque mondiale (BM) qui suit de près les efforts du gouvernement visant à résorber le déficit des finances publiques. La coopération avec les institutions monétaires internationales est indispensable si le Liban veut continuer à bénéficier de leur soutien. La politique fiscale La politique fiscale du gouvernement sera finalisée à la lumière du projet de budget actuellement en préparation. C’est à ce moment que l’Exécutif décidera de l’opportunité d’imposer de nouvelles taxes, qui n’affecteraient que le pouvoir d’achat des classes aisées. Il n’est pas question de faire assumer aux classes moyennes et aux plus démunis des impôts supplémentaires. Il s’agit d’une des constantes de l’équipe ministérielle qui refuse absolument d’adopter «une politique fiscale injuste». «Il n’est pas possible de traiter sur un pied d’égalité les riches et les pauvres, alors qu’au départ, ils n’ont pas le même pouvoir d’achat», déclarent des sources politiques informées. Ces mêmes sources ne cachent pas l’intention du gouvernement de réviser la politique fiscale mise en œuvre ces dernières années et fixant à 10 % le plafond des impôts sur le revenu dans le but d’attirer les investisseurs et d’encourager l’afflux de capitaux. Les milieux proches du gouvernement estiment que cette politique n’a pas apporté des recettes importantes au Trésor. Toutefois, les nouvelles orientations fiscales du gouvernement ne prendront pas forme dans l’avenir immédiat, vu que la priorité va actuellement à l’élaboration du projet de budget qui devrait être achevé dans deux mois. Pour tenter d’augmenter le volume des recettes, le gouvernement projette notamment de reprendre en main le marché du pétrole, partagé ces dernières années entre une poignée de sociétés jouissant d’une protection politique.
Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, a déclaré à plusieurs reprises que son gouvernement n’entend pas imposer des taxes supplémentaires pour faire face aux difficultés économiques. Il l’a réaffirmé samedi dernier lors de sa visite au siège du patriarcat maronite, à Bkerké. Mais si de nouveaux impôts étaient indispensables au redressement de l’économie, ils...