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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Communautés - Le patriarche maronite a publié son message de Noël Sfeir souhaite que l'armée étende son autorité sur l'ensemble du territoire

Comme tous les ans, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a publié hier son message de Noël. Pour le cardinal Sfeir, c’est «une nouvelle page de notre vie nationale» qui s’ouvre cette année. Il espère notamment que «l’entente nationale» se réalise à cette occasion ; «une entente qui permettra à tous les Libanais éloignés de leur patrie, ou exilés volontaires, de revenir au pays», ajoute-t-il. Le patriarche Sfeir souhaite enfin que «le Liban retrouve son indépendance, et que son armée étende son autorité sur l’ensemble de son territoire». Voici la teneur intégrale du message patriarcal : «Mais l’ange leur dit : Soyez sans crainte»(Luc 2 :10) La fête de la Nativité du Seigneur Jésus dissipe toute crainte, répand la joie et étend la paix, selon les paroles de l’ange aux bergers de Bethléem : «Mais l’ange leur dit : Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David». Soyez sans crainte. Voilà une parole que notre monde a grand besoin d’entendre , car tout y est effrayant . Et le moyen de ne pas craindre quand partout , où que l’on se tourne, ce ne sont que foyers de violence, conflits, terreurs, nouvelles menaces nucléaires ; sans parler de découvertes scientifiques récentes, comme la manipulation génétique qui pourraient déboucher sur l’inimaginable. On dirait qu’au seuil du XXIe siècle, à mesure qu’elle avance sur les voies du progrès , l’humanité en fait régresse ; car le progrès matériel ne dissipe pas les peurs , s’il ne s’accompagne pas d’un approfondissement de la foi, du respect des règles morales et éthiques , et du contrôle des instincts par une raison éclairée par la foi. C’est pour cette raison que le Christ s’est incarné, lui le «Verbe de Vie», devenant homme en toute chose excepté le péché, lui que «nos yeux ont vu et que nos mains ont touché», comme le dit Saint Jean l’Évangéliste dans sa première épître ( Jn 1 :1). C’est pour rappeler aux hommes qu’ils ne sont pas libres de disposer anarchiquement d’eux-mêmes , mais qu’ils dépendent d’un Autre , qui est leur origine et leur fin ultime, et qu’ils sont donc tenus pas son enseignement et ses commandements. Soyez sans crainte. Car la fête du Christ Seigneur répand la joie dans les cœurs . La joie de savoir que l’homme n’est pas abandonné à lui-même, tel un astre errant dans le cosmos. Car Dieu, qui «l’a modelé avec la glaise du sol , insuffla dans ses narines une haleine de vie» (Gen. 2 :7), le tint par des règles lui confia des commandements et , après qu’il eut désobéi , lui promit un sauveur. Et Dieu tint sa promesse et envoya son fils unique Jésus- Christ, pour ouvrir à nouveau la voie qui conduit au Père céleste. Le Seigneur fit l’expérience de la condition d’homme, ressentit la faim, la soif, le froid, la pauvreté et la tristesse, la pitié , les affronts, la souffrance et la croix, et finalement goûta à la mort. Mais étant à la fois vrai homme et vrai Dieu , il ressuscita des morts pour relever Adam de la poussière de sa mortalité. La foi en Dieu incarné, le fait que le Christ ait réellement pris notre condition humaine, avant de retourner au Père, qu’il a institué l’Église et lui a donné pour mission de poursuivre son œuvre, et de conduire les hommes vers le lieu de gloire où il se trouve , assis à la droite de Dieu : ces vérités , à n’en pas douter, rassurent l’homme et lui procurent la joie de savoir que dans la vie ou dans la mort, il demeure en Dieu, selon ce mot de Saint Paul : «si nous vivons, nous vivons dans le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur». (Rom 8 :14) . Soyez sans crainte. Car la fête de la Nativité de Notre Seigneur étend la paix dans les cœurs .Lui seul peut nous procurer la paix souhaitée . Voici pourquoi il dit : «Je vous laisse ma paix ; c’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre». (Jn 14 :27). Le texte de l’Exhortation apostolique , pour sa part, montre que l’origine de la paix et de l’espérance des fidèles et de l’Église universelle se trouve «avant tout dans le Christ, Verbe de Dieu incarné, mort et ressuscité, mystérieusement présent parmi eux et avec eux sur les chemins du monde (…) Sur ces chemins, il est leur Bon Pasteur, leur vraie Lumière et la puissance de Dieu parmi eux»(27). Les Pères orientaux ont beaucoup chanté la Nativité du Christ . Saint Ephrem le Syriaque dit en particulier : «Du trésor de ton jour glorieux, tous les jours se sont enrichis, et de la substance de cette fête, toutes les fêtes sont embellies»(Hymnes de la Nativité (4/19-20). Jésus de Nazareth , né le plus pauvre parmi les pauvres , a changé la face du monde non par la puissance, ni par la force , mais par la douceur et l’amour sacrificiel , par la mort sur la croix. Un auteur a pu en dire : «Sans argent ni armes, ce Jésus de Nazareth a conquis plus de millions d’hommes qu’Alexandre, César et Napoléon réunis; sans science ni connaissances , Il a jeté plus de lumières sur les choses divines et humaines que tous les philosophes et les savants ; sans éloquence académique, il proféra des paroles de vie telles qu’il n’y en avait pas eu et qu’il n’y en eut plus , et qui portèrent un fruit dont nul orateur ou poète ne peut rêver ; sans écrire un seul mot, il mit en branle plus de plumes, et permit la formulation de plus de thèmes de sermons, de discours , de débats, d’études, d’œuvres d’art et de chants de louange que toute l’armée des grands hommes d’hier et d’aujourd’hui». ( in «The signature of God», de GR Jeffrey). L’entente nationale «Chers frères et fils bien-aimés, À la lumière de la glorieuse fête de la Nativité s’ouvre, cette année, une nouvelle page de notre vie nationale .Une page que nous espérons chargée de tous les changements attendus par les Libanais , et qu’au nom de beaucoup d’entre eux, nous avons formulés à différentes occasions . Un grand nombre de ces aspirations ont été exprimées dans des discours officiels, ces derniers temps . Nous espérons qu’ils se traduiront en actes, dans un avenir proche. Il est inutile d’y revenir ici. Cependant, un vœu, celui de l’entente nationale, nous tient particulièrement à coeur . L’entente qui permettra à tous les Libanais éloignés de leur patrie, ou exilés volontaires , de revenir au pays et de participer , par leurs compétences ou leurs potentiels économiques , à la reconstruction des secteurs détruits , au rétablissement de l’édifice social et au redressement d’une moralité effondrée. Mais tout cela ne sera possible que si les Libanais, tous les Libanais sans exception, sentent que le Liban leur appartient , et que la grandeur du Libanais n’est définie que par la mesure du service rendu au Liban . Et si l’on sait que les droits de l’homme , tous les droits de l’homme, y sont garantis , que les portes de la liberté y sont grandes ouvertes , que nul n’y est arrêté pour délit d’opinion, ni condamné pour avoir exprimé des convictions différentes de celles des autorités. Nous espérons , en dépit de tous les obstacles , en un progrès du processus de paix dont le Liban tirerait avantage , en même temps que les pays voisins, de manière à retrouver son indépendance, à ce que son armée étende son autorité sur l’ensemble de son territoire , à l’intérieur de frontières internationalement reconnues ; de manière aussi à ce que son drapeau flotte, seul , dans son ciel, et qu'il puisse assumer la responsabilité de décisions issues de la libre volonté de son peuple. En vous invitant à prier pour que Dieu envoie une paix juste , globale et durable dans nos régions, nous vous appelons frères et fils bien-aimés à faire preuve de la plus grande solidarité entre vous, de manière à ce que les personnes aisées viennent au secours des nécessiteux . Nous demandons au Dieu incarné , de faire que ces fêtes soient pour tous, résidents et émigrés, pleines de bonheur et de succès , et que beaucoup d’autres , toutes aussi pleines de ses grâces, leur succèdent».
Comme tous les ans, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a publié hier son message de Noël. Pour le cardinal Sfeir, c’est «une nouvelle page de notre vie nationale» qui s’ouvre cette année. Il espère notamment que «l’entente nationale» se réalise à cette occasion ; «une entente qui permettra à tous les Libanais éloignés de leur patrie, ou exilés volontaires, de...