Sud - L'Etat hébreu s'en tient aux arrangements d'avril Nouvelles assurances américaines au Liban (photo)

La mort d’une femme et de six enfants, mardi, à Janta (Békaa), au cours d’un raid aérien israélien, et les tirs de représailles du Hezbollah contre le nord d’Israël, mercredi, ont constitué la première épreuve sérieuse à laquelle a été confronté le nouveau gouvernement. À la suite des tirs de «Katioucha» contre certaines localités israéliennes, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est montré particulièrement menaçant, et les hauts responsables de l’État hébreu se sont livrés à une surenchère pour préconiser une escalade qualitative dans la riposte aux attaques de la Résistance. Face aux risques de dérapage, le pouvoir a intensifié ses démarches diplomatiques et politiques. Au lendemain de l’entretien téléphonique qu’il a eu, mercredi, avec le chef du Quai d’Orsay, M. Hubert Védrine, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss a conféré hier après-midi avec le chargé d’affaires américain, M. David Hale. La situation au Sud a sans doute été également évoquée au cours de l’entretien que M. Hoss a eu hier avec M. Bachar el-Assad. Un responsable gouvernemental a qualifié cet entretien de «protocolaire», soulignant que la date de cette visite avait été fixée avant le regain de tension au Sud. Il reste que le pouvoir n’épargne aucun effort pour éviter l’escalade, et les efforts déployés sur ce plan pourraient porter leurs fruits. Du moins dans une certaine mesure. De source généralement bien informée on indique en effet que lors de son entrevue avec M. Hoss, M. Hale a transmis au pouvoir des assurances américaines dont il ressort que l’État hébreu «continuera à se conformer aux arrangements d’avril 1996». L’accord d’avril 96 interdit aux parties prenantes au conflit au Liban-Sud d’attaquer des objectifs civils et limite les opérations militaires aux combattants des deux bords. Les assurances US ne signifient donc pas qu’une escalade contre des objectifs du Hezbollah sont à exclure. En tout état de cause, M. Hoss a insisté, au cours de ses contacts politico-diplomatiques, sur l’urgence d’une réunion du comité de surveillance issu des arrangements d’avril. Cette question a été évoquée lors de l’entretien téléphonique du Premier ministre avec M. Védrine, mercredi. À la suite de cette concertation, M. Védrine a demandé au président du comité de surveillance, M. Laurent Rapin (représentant la France), d’interrompre ses vacances de fin d’année en Espagne et de regagner son poste à Nicosie afin de convoquer le comité de surveillance à une réunion urgente. Celle-ci n’aura lieu cependant que demain soir, samedi, en raison de la fête de Noël et du chômage du samedi en Israël.