Les membres du Rassemblement des journalistes du Liban-Nord ont observé hier un sit-in d’une heure devant le Palais de justice de Tripoli, pour protester contre l’agression dont a été victime un cameraman de la LBC, Nazih Ahdab, mardi dernier. Blessé par l’avocat Moustapha Hazim, Ahdab a intenté un procès contre son agresseur. Cette agression, ainsi que l’injonction faite aux journalistes par le bâtonnier Rachid Derbass d’évacuer le siège de l’Ordre, a suscité de nombreuses réactions dans la capitale du Liban-Nord. L’ancien Premier ministre Omar Karamé a condamné l’incident et jugé étrange le comportement de Me Derbass, «qui doit être un père pour tous». Il a également invité à un règlement à l’amiable de cet incident. De son côté, le député et ancien ministre Omar Meskaoui a affirmé que «cette agression est inadmissible et nous réprouvons toute agression commise contre les membres de la presse». Le président des comités populaires de Tripoli Samir Hajj a dénoncé l’incident et réclamé l’ouverture urgente d’une enquête, «car toute agression commise contre un journaliste constitue une atteinte aux libertés publiques». M. Hajj devait aussi participer au sit-in. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth Antoine Klimos a déploré l’incident et invité son homologue du Liban-Nord à user des prérogatives que lui reconnaît la loi pour remédier à «cet incident inacceptable». L’Ordre des avocats du Liban-Nord a regretté «l’importance accordée par la presse à cet incident» et affirmé que le bâtonnier Rachid Derbass avait pris les mesures nécessaires. L’Ordre s’est déclaré «étonné par la distorsion des faits» et a critiqué les termes du communiqué publié par «certains correspondants». Le Rassemblement des journalistes du Liban-Nord, de son côté, a publié un communiqué détaillant les circonstances de l’affaire et critiqué «l’insistance mise pour l’Ordre des avocats du Liban-Nord à vouloir en faire assumer à la presse la responsabilité». Le communiqué affirme également que «ce qui s’est passé n’est pas un incident personnel, mais s’inscrit dans le cadre d’une atmosphère hostile à la presse».