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Actualités - ANALYSE

Présidence - Baabda entend s'imposer par une autorité naturelle Un dossier au placard : les refontes constitutionnelles

On s’en est aperçu tout de suite : le nouvel homme fort du Liban, c’est le général Émile Lahoud. Et son aura est telle que ses supporters estiment qu’il peut facilement s’imposer par son autorité naturelle. Sans du tout avoir besoin de faire retoucher la Constitution pour épicer les prérogatives de la présidence de la Pépublique… Le rééquilibrage que réclamait le prédécesseur du général, M. Élias Hraoui se ferait donc de lui-même dans la pratique courante, sans amendement des textes. «Du reste, souligne un néo-loyaliste, le pouvoir est un tout. Il est fort quand ses rouages sont biens soudés. Et que l’objectif commun est de consacrer le règne de la loi comme de l’équité, pour que l’État soit vraiment au service de la nation. Dans son discours d’investiture, le général s’est engagé à respecter la Constitution et les lois en vigueur, rappelant que le chef de l’État est seul parmi les autorités en place à prêter serment et que le législateur a voulu qu’il soit au-dessous de la loi pour que nul autre ne prétende être au-dessus. Le général a tout de suite appliqué ces principes à l’occasion des consultations parlementaires pour la formation d’un nouveau Cabinet…». Mais justement, n’y avait-il pas eu alors controverse sur l’article 53 ? «Le général, répond cette source, s’est appuyé sur les juristes qui ont jugé que les députés avaient le droit de s’en remettre à lui pour le choix d’un président du Conseil. Ceux qui estiment qu’il faut interpréter le texte dans un sens restrictif doivent demander un amendement pour faire préciser les dispositions constitutionnelles dans ce sens. Amendement qui doit être voté, pour devenir exécutoire, à la majorité des deux tiers…». Autrement dit : on peut toujours courir. Revenant à l’essentiel, cette source souligne que «lorsque M. Hariri s’est récusé, le chef de l’État n’a pas accepté d’entrer dans un jeu de marchandages traditionnel comme certains le suggéraient. «Il a ainsi montré d’entrée de jeu que son style ne tolère pas beaucoup les arrangements mi-figue mi-raisin, les compromis opaques et les compromissions. Tout doit être net et bien tranché. Le système de la troïka est donc maintenant liquidé pour de bon. C’est un gouvernement de travail, bien soudé, qui a été mis sur pied, loin de la règle antérieure de partage du gâteau et de toute complaisance à l’égard de tel ou tel leader». On comprend dès lors que certains grognent… «Le président Lahoud, reprend le loyaliste, n’a pas de complexe quand il s’agit de servir l’État. Ainsi, il n’a aucun problème à se déplacer lui-même pour aller présider le Conseil des ministres si cette instance se dote d’un siège bien à elle comme le veut la Constitution. D’ailleurs, il éprouvera sans doute moins le besoin d’être présent lors des travaux du gouvernement que son prédécesseur. S’il y a des projets de lois qui ne lui conviennent pas, la Constitution lui donne le droit d’en demander le réexamen au Conseil. Mais, d’une manière générale, cela ne devrait pas se produire très souvent, car l’harmonie et l’homogénéité sont assurées au sein du nouveau pouvoir». Pour le moment, c’est certain, et il faut espérer que cela continuera. Mais comme le conseille l’adage, on ne doit jamais dire, «Fontaine je ne boirai pas de ton eau»…
On s’en est aperçu tout de suite : le nouvel homme fort du Liban, c’est le général Émile Lahoud. Et son aura est telle que ses supporters estiment qu’il peut facilement s’imposer par son autorité naturelle. Sans du tout avoir besoin de faire retoucher la Constitution pour épicer les prérogatives de la présidence de la Pépublique… Le rééquilibrage que réclamait le...