Nouveaux bangs au-dessus de Beyrouth Raid aérien israélien sur la Békaa-ouest

L’aviation israélienne a mené hier un raid dans la Békaa-Ouest contre des positions présumées du Hezbollah, une demi-heure après une attaque de la Résistance contre un fortin de l’Armée du Liban-Sud (ALS). Vers 12h30, quatre chasseurs bombardiers ont largué en un seul passage douze missiles air-sol sur la vallée de Zellaya, une région située face au secteur oriental de la zone occupée au Liban-Sud. Le raid n’a pas fait de victimes. Une demi-heure plus tôt, le Hezbollah avait attaqué la position israélienne de Tallet Ahmadiyé près de Kawkaba dans le même secteur. La Résistance a tiré plusieurs roquettes en direction de la position et a affirmé dans un communiqué avoir fait des victimes. L’ALS a confirmé les bombardements, mais a précisé qu’aucun de ses membres n’avait été touché. Auparavant dans la matinée, le Hezbollah avait revendiqué cinq autres opérations contre les forces israéliennes et celles de l’ALS dans le secteur central de la zone occupée. À la suite de ces attaques, l’artillerie israélienne a tiré une trentaine d’obus qui sont tombés sans faire de victimes sur les vallons et les sentiers montagneux empruntés par la Résistance pour s’infiltrer à l’intérieur de la zone. Des bangs au-dessus de Beyrouth D’autre part, l’aviation israélienne a passé hier le mur du son au-dessus de Beyrouth provoquant des bangs impressionnants, mais moins puissants que ceux de mercredi et jeudi derniers. Les raids fictifs israéliens qui ont terrorisé la population civile et brisé les vitres dans certains quartiers n’auront donc cessé que 48h, après les vives critiques adressées à Israël par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et par l’envoyé spécial européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, avait sollicité l’intervention de M. Annan pour mettre un terme «au terrorisme prémédité d’Israël». Le secrétaire général de l’Onu avait protesté contre ces agissements et avait réaffirmé son soutien à la concomitance des volets libanais et syrien dans les négociations de paix. Selon des sources diplomatiques à Beyrouth, M. Annan a transmis ses critiques au ministre israélien des Affaires étrangères, M. Ariel Sharon, qu’il a reçu jeudi dans le cadre d’une visite programmée depuis longtemps. Ces mêmes sources indiquent que M. Sharon a affirmé qu’il n’était pas au courant d’une nouvelle politique de son pays visant à multiplier les raids fictifs au-dessus de Beyrouth et des grandes villes. Quoi qu’il en soit, le survol de la capitale, hier, par les avions israéliens ne peut pas être comparé à ceux de mercredi et jeudi derniers. Hier, les appareils volaient à haute altitude et la population n’a pas été affectée par les bangs. L’intervention énergique de M. Annan aura au moins permis d’éviter une réédition des incidents de la semaine dernière. L’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a pour sa part estimé que les raids fictifs visent à «faire croire à l’opinion publique israélienne que son gouvernement possède des solutions au problème du Liban-Sud». «C’est une preuve supplémentaire de l’impuissance d’Israël à trouver une solution à son occupation, a-t-il dit. Pourtant, le gouvernement israélien sait pertinemment que le seul moyen pour se sortir de ce guêpier est d’appliquer la résolution 425».