Assistance militaire Les Etats-Unis parrains de l'armée libanaise, selon le Washington Post

Sous le titre «Les États-Unis, parrains de l’armée libanaise», le Washington Post a récemment publié un article sur les relations entre les militaires des deux pays, dans lequel il souligne notamment que pour l’Administration américaine, le rôle joué par l’armée au Liban depuis la fin de la guerre a «aidé à rendre possible l’idée d’un État central viable» dans ce pays longtemps considéré par Washington comme étant ingouvernable. Voici des extraits de cet article: «L’establishment militaire américain est devenu le principal parrain occidental de l’armée libanaise. D’autres institutions officielles américaines ont pris des mesures pour rétablir des liens au Liban, mais il s’agit encore de tentatives dans un pays toujours considéré comme dangereux pour les Américains. «Entre-temps, une relation militaire bilatérale a prospéré. Depuis la fin de la guerre civile, en 1990, le Pentagone a offert ou vendu à des prix nominatifs des équipements englobant l’ensemble de la force aérienne libanaise et 80 % de ses transports terrestres, y compris 850 transports de troupes blindés, 3 000 jeeps et camions et 60 ambulances. «Près de 270 officiers libanais se sont rendus aux États-Unis pour des sessions d’entraînement depuis 1996, selon le département de la Défense. En outre, une douzaine d’entraîneurs militaires américains partent au Liban chaque année. «Récemment, des équipes américaines ont aidé des chefs de brigades libanaises à monter un système de logistique, formé 500 soldats à entretenir des camions de deux tonnes et des transports de troupes M-113 et proposé des moyens d’améliorer le système de santé au sein de l’institution militaire. «Selon des responsables militaires, l’armée libanaise dépense annuellement quelque 30 millions de dollars en matériel américain, acquérant des hélicoptères, des véhicules, des pièces de rechange, des armes légères, des munitions, des lunettes de vision nocturne, des lanceurs de grenades et du matériel de communication. Même les tenues de camouflage sont de fabrication américaine. «Pour un officier américain qui a récemment travaillé là-bas, “les Libanais ressemblent à une petite division américaine par leurs équipements et leurs uniformes”. «La quasi-totalité des équipements vendus proviennent des surplus et les Libanais les paient 10% de leur valeur réelle. En outre, depuis 1993, le Pentagone a offert au Liban pour 9,3 millions de dollars de matériel, y compris 60 ambulances et 32 barges. De plus, les Américains préparent un programme de déminage au Liban-Sud. “Les contacts entre militaires des deux pays sont très en avance par rapport aux autres relations» bilatérales” affirme le lieutenant-colonel Sélim Raad, attaché militaire à l’ambassade du Liban à Washington. “Ces liens ont toujours été constants et ne connaissent pas de soubresauts”, ajoute-t-il. «Les États-Unis ont toujours considéré le Liban comme un pays ayant un rôle pivot dans le processus de paix au Proche-Orient. «Une nation pleinement souveraine» «Pour sa part, le Pentagone souligne qu’à un moment donné, l’armée libanaise sera appelée à assumer le rôle de la sécurité dans le pays, en particulier dans le Sud, et qu’il faut pour cela qu’elle soit proprement entraînée et équipée. “Sur le long terme, nous voulons voir le Liban rétabli en tant que nation pleinement souveraine, capable de maintenir l’ordre à l’intérieur de ses frontières”, souligne un responsable du Pentagone en charge du Proche-Orient, Joseph McMillan. «Les officiels américains affirment également qu’ils cherchent à éloigner les forces armées libanaises de la doctrine militaire syrienne, de type soviétique, pour les rapprocher d’un modèle plus occidental, doté d’une chaîne de commandement décentralisée et d’un corps d’officiers professionnels et apolitiques et aussi pour y cimenter l’influence des États-Unis. «L’Administration Clinton estime que l’armée libanaise a contribué à rendre possible l’idée d’un Etat central viable au Liban et que son succès est crucial pour soutenir la fragile unité (du pays) à l’ombre de l’effort massif de reconstruction en cours».