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Actualités - ANALYSE

En réponse aux doutes que suscite la formation ministérielle Plaidoyer explicatif d'un néo-loyaliste

Ce gouvernement est-il vraiment celui que les gens attendaient ? La question se pose dans la mesure où les critères dont on parlait antérieurement ne sont pas tout à fait ceux qui ont été appliqués. Ainsi, alors qu’on prévoyait un Cabinet absolument neuf, on a repris des ministres sortants, mais rien que deux. Pourquoi pas d’autres et sur quelle base s’est fait le choix ? Pourquoi a-t-on écarté les partis ? Pourquoi l’Est reste-t-il discriminé ? Et pourquoi 16 ministres seulement ? Le doute que ces interrogations secrètent amène certains pessimistes à estimer que la politique politicienne a toujours droit de cité au niveau ministériel. Un néo-loyaliste influent, qui a pu participer à l’opération de formation du gouvernement aux côtés des présidents Lahoud et Hoss, tente de dissiper le malaise naissant par le plaidoyer suivant : – «Les critères de sélection retenus sont : la représentativité populaire régionale, la compétence, l’expérience professionnelle et la probité. Le critère de «figures nouvelles ou anciennes» n’est pas entré en ligne de compte. On a procédé au cas par cas, avec beaucoup de minutie. En se basant essentiellement sur le dossier individuel, sur les états de service ou les capacités de chaque élément. Sur le plan global, le Cabinet offre un panachage de politiciens et de technocrates. l D’une part, pour la bonne raison qu’il y a une action politique délicate à mener dans la phase cruciale que la région peut être appelée à connaître prochainement. Et c’est pourquoi le président du Conseil a tenu à s’attribuer le portefeuille-clé des Affaires étrangères. – Tandis que sur le plan intérieur, on a veillé à faire représenter les maronites par un leader de poids incontestable, à savoir M. Sleiman Frangié, au titre des équilibres qu’il faut d’autant plus assurer que les partis sont absents. De plus M. Frangié a assumé précédemment le ministère de la Santé avec une parfaite transparence et beaucoup d’efficacité, malgré les problèmes sévères posés par ceux qui traitent avec ce département. M. Frangié n’a pas été réintégré parce qu’il constitue «une constante» comme on dit, mais à cause de son haut degré de représentativité populaire, régional et communautaire, ainsi qu’à cause de son honnêteté. – De même ce n’est pas parce qu’il est “ inamovible ”, ni à cause de ses liens de parenté avec le chef de l’État, ni parce qu’il a servi beaucoup de régimes que M. Michel Murr est resté dans le gouvernement. Mais à cause de son poids politique et populaire, étant donné que la communauté grecque-orthodoxe qu’il représente et la vice-présidence du Conseil entrent d’une manière incontournable dans l’équation locale. C’est ainsi qu’avant M. Murr, M. Fouad Boutros avait assumé un même rôle sous le régime Sarkis, pour ne pas remonter jusqu’à Chéhab. De plus M. Murr a enregistré une réussite éclatante en organisant des municipales dans un climat de parfaite démocratie, les résultats montrant l’étendue de son assiette populaire. On ne doit pas oublier non plus que pendant les huit années précédentes M. Murr n’a rien commis qui put porter atteinte à sa réputation. – Au sujet de la communauté druze, elle aussi incluse dans l’équation nationale, on peut estimer qu’elle devait être représentée par sa principale figure de proue politique, M. Walid Joumblatt, leader du PSP. Mais ce choix a été écarté pour ne pas transgresser la règle mettant les partis de côté. – Il a donc été décidé que la représentation politique se limiterait aux blocs parlementaires, ce qui explique le recours à MM. Mohammed Youssef Beydoun, Anouar el-Khalil, Michel Moussa et Ghazi Zeayter. l D’autre part, il fallait des professionnels pour les départements techniques. On a donc pris MM. Nasser Seaïdi et Georges Corm, économistes reconnus, pour seconder dans ce domaine touffu M. Hoss, qui est lui-même du métier. On a nommé à la Justice un magistrat administratif, M. Joseph Chaoul, président du Conseil d’État, un autre juge technique venant de la Cour des comptes, M. Sleiman Traboulsi, devenant également ministre. Et avec M. Hassan Chalak, ancien président du Conseil de la Fonction publique, ils doivent pouvoir remettre l’administration sur pied… Parallèlement, le Dr Karam Karam et M. Nagib Mikati ne sont pas les nouvelles «constantes imposées» comme on l’a insinué, mais des professionnels qualifiés, l’un comme médecin et l’autre comme homme d’affaires. Ainsi d’ailleurs que M. Arthur Nazarian qui est aussi ingénieur». Ces explications valent ce qu’elles valent et seront en tout cas accueillies avec scepticisme par les franges politiques ou autres qui se considèrent lésées dans l’opération. C’est le jeu.
Ce gouvernement est-il vraiment celui que les gens attendaient ? La question se pose dans la mesure où les critères dont on parlait antérieurement ne sont pas tout à fait ceux qui ont été appliqués. Ainsi, alors qu’on prévoyait un Cabinet absolument neuf, on a repris des ministres sortants, mais rien que deux. Pourquoi pas d’autres et sur quelle base s’est fait le choix ?...